Partie 2.11

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Réveillé, mais les yeux toujours fermés, j'entends la respiration calme de Jeno qui dort à mes côtés. J'ai passé la majeure partie de la nuit éveillé, incapable de fermer l'œil malgré la fatigue, et quand j'arrivais enfin à dormir, ce n'était que pour une courte durée. Être poursuivi par des pointes de pizza pendant des heures, c'est loin d'être un sommeil reposant.

Je me lève, en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Jeno. Je sors de sa chambre pour aller me chercher un verre d'eau. J'entends des bruits dans la cuisine. Taeyong est assis à la table de la cuisine, avec Jaehyun. Je me fige en les voyant ensemble ici, disons que je n'ai pas particulièrement aimé l'attitude de Jaehyun hier, ni de Taeyong.

- Bon matin, me dit Jaehyun.

J'hoche simplement la tête avant de demander à Taeyong où se trouve les verres. Visiblement, Jaehyun n'a pas apprécié que je l'ignore puisqu'il part sans rien dire, même pas un au revoir à Taeyong.

Assis à la table de la cuisine avec Taeyong, nous sommes silencieux. Je devine par le suçon dans son cou qu'ils n'ont pas seulement dormi, mais pourtant je n'ai aucun souvenir de les avoir entendu faire quoi que ce soit, même si je me souviens bien les avoir entendu rentrer.

- Je m'excuse pour hier, me dit soudainement Taeyong. Je n'aurais jamais dû dire ça, mais, même si je suis mal placé pour te le dire, il faut que tu manges.

- Exactement, tu es mal placé pour me le dire.

Il se prend pour qui à me faire la morale alors qu'il n'a rien manger depuis des jours et qu'il passe son temps à dormir sur le sofa ou à être intubé à l'hôpital? Avant de donner des conseils aux autres, il devrait les appliquer lui-même.

- Je t'explique un truc Renjun, continue-t-il. Il y a un peu plus d'un an, j'ai failli y laisser ma peau. J'ai passé quatre mois en rééducation alimentaire dans un centre spécialisé. J'ai repris du poids, j'étais en santé, mais ça ne changeait rien à ma situation.

Je l'écoute sans rien dire, qu'est ce qu'il veut dire par « ça n'a rien changé à ma situation »?

- Le problème, il n'est pas physique, m'explique-t-il. Il vient de là.

Son doigt sur sa tempe, il me pointe visiblement sa tête. Si le problème vient de la tête, pourquoi mon médecin n'a regardé que mon poids, c'est idiot.

- Après ces quatre mois, j'ai tout reperdu et encore plus. Voilà où j'en suis un an plus tard, aucune envie de me soigner, j'attend simplement le prochain arrêt cardiaque en espérant que personne ne sera là pour me sauver.

Mon cœur se sert, une boule se forme dans ma gorge, Taeyong vient-il juste de me dire qu'il attendait sa mort? C'est terrible, pourquoi fait-il ça?

- Alors, s'il te plait, Renjun, soigne-toi, pour vrai. Ne refais pas les mêmes erreurs que moi. Jeno et Jaemin t'aiment plus que tout, ne les fais pas souffrir comme moi j'ai fait souffrir Johnny.

Je reste silencieux, je ne sais pas quoi dire. Je veux bien me soigner, mais je n'ai aucune envie de le faire, je ne veux pas prendre de poids, c'est impossible, je panique juste à cette idée.

La porte de la chambre de Jeno s'ouvre, il en sort, les yeux encore mis clôt et les cheveux en batailles, il est tellement beau comme ça.

- Je pensais que tu étais déjà partie, me dit il en s'approchant pour nous rejoindre. J'ai de la préparation pour des crêpes si tu veux, me propose-t-il en laissant tomber sa tête sur mon épaule.

Je regarde Taeyong qui me regarde également. Après ce qu'il vient de me dire, je ne sais plus quoi faire, ce n'est certainement pas en mangeant une crêpe préparer par Jeno que je vais soudainement être guérit, mais... C'est un début, non?

- D'accord, je vais t'aider, que je réponds.

Taeyong sourit et quitte la cuisine pour se rendre au salon où il passera sans doute une bonne partie de la journée. J'avise mes parents que je vais rentrer après avoir mangé, je serais de retour en fin d'avant-midi. Nous nous mettons ensuite à préparer les crêpes, qui sont bien plus des pancakes. Une préparation farineuse à la quelle nous n'avons qu'à ajouter de l'eau et le tour est joué, très fancy comme petit-déjeuner.

Sans même m'en apercevoir, j'attrape le sac de préparation et regarde la fiche nutritive où est inscrit le nombre de calorie par portion, mon corps se crispe en voyant le chiffre inscrit en gras bien visible. Jeno m'enlève le sac des mains et me dit de m'assoir, ce que je fais. Comment est-ce que je fais faire pour manger ça? C'est impossible, il y a plus de calorie dans une crêpe que dans tout ce que j'ai manger depuis les deux derniers jours.

Quand Jeno pose l'assiette avec les crêpes au centre de la table et m'en sert une, je ne bouge pas d'un poil. Il m'offre du sirop, ou de la confiture, mais je ne dis rien. Je fixe la crêpe, voyant le nombre de calorie afficher en gros sur celle-ci. J'hallucine, c'est génial.

- Prend ton temps, il n'y a pas de presse, me dit Jeno en me voyant paniquer.

- Je... Je ne peux pas...

- Mais si, je crois en toi. Tu peux le faire.

Les larmes se mettent à couler de mes joues toute seul. Jeno laisse tomber sa crêpe qu'il avait déjà entamé pour venir me prendre dans ses bras, me consolant. Je suis allé trop vite, je ne peux pas manger ça, pas tout de suite, je vais commencer par quelque chose de moins calorique, comme un yogourt ou un fruit, mais impossible de manger cette crêpe.

Je demande à Jeno s'il a quelque chose d'autre à m'offrir en m'excusant mille fois, il se lève et m'offre tout ce qu'il peut. Une barre tendre aux céréales, une banane, du pain, du jus, des œufs, et plus encore.

- Je veux bien une banane, que je réponds en reniflant.

- Tiens, me dit-il en me la donnant, si tu n'en mange que la moitié ça ira, j'ai des suppléments alimentaires.

M'arrêtant enfin de pleurer, je souris, une chance que j'ai Jeno.

C'est à ce moment que je pense à Jaemin, je me demande comment il va. Jeno lui envoie alors un message, la réponse arrive peu après. Il va bien, mais il a passé une bonne partie de la nuit en panique seul dans son lit. Je me sens mal de l'avoir laisser seul, nous aurions tous du revenir ici quand Jaemin est partie.

Après avoir fini ma banane et aider Jeno à ranger la cuisine, je rentre chez moi. Il faut absolument que je parle à mes parents, ils seront sans doute fâchés, mais si je veux me soigner pour vrai, il faut que je leur en parle, sinon ils ne pourront pas m'aider.







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À la semaine prochaine xxx

Montagnes russes [ɴᴏʀᴇɴᴍɪɴ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant