Montagnes russes [ɴᴏʀᴇɴᴍɪɴ]

Partie 2.12

Comme je me doutais, mon père était fâché, mais pas contre moi, contre lui-même. Tout comme ma mère. Ils s'en veulent de ne rien avoir vu venir, et me voilà de nouveau dans le bureau de mon médecin, sans ma mère cette fois. Je sais que lui non plus ne sera pas fière de moi, mais je n'y peux rien, c'est plus fort que moi.

- Bonjour Renjun, bien que je sois content de te voir j'aurais préféré que ce sois dans des condition différente.

Aujourd'hui, je ne suis pas maquillé et je ne porte pas mes nouveaux vêtements. J'ai remis ceux que je portais il y a un an, je flotte dedans. On dirait que j'ai emprunter des vêtements à quelqu'un alors que ce sont les miens.

Sans surprise, je dois enfiler la magnifique jaquette d'hôpital avant de passer une panoplie de test, dont la pesé. Suite aux recommandations du médecin, ma mère avait jeter notre balance pour s'assurer que je n'y ai pas accès, au début je paniquais un peu, puis après je me suis convaincu qu'en ne mangeant pas il n'y avait aucun risque de prendre du poids.

L'expression grave de mon médecin me fait comprendre que le chiffre qui s'affiche sur la balance n'est pas qu'un chiffre pour lui non plus. Tout ce que je sais, c'est que c'est encore moins que mon ancien record. J'essaie de ne pas le lui montrer, mais au fond je suis fier de moi.

Il me passe d'autre test, et semble soulagé de voir que ma pression et mon rythme cardiaque ne sois pas encore critique. Une fois les tests terminés, je remets mes vêtements et m'assoie de nouveau sur le fauteuil en face de lui.

- Tu as de la chance, en te voyant entrer ici j'étais convaincu que je t'envoyais directement au centre pédopsychiatrique.

Juste le mot me donne des frissons. Ça doit être comme le centre où Taeyong est allé, mais pour les enfants. Je n'ai pas réellement envie de me retrouver là-bas, ce sont sans doute des fous, pas comme moi.

- J'ai envoyé une demande pour un que tu aies une place dans le centre de trouble alimentaire pour enfant près d'ici. C'est un peu comme à l'hôpital, mais ce ne sont que des personnes comme toi. Habituellement, dans un mois tu devrais y être.

- Je suis obligé?

- Et bien... C'est tes parents qui m'ont dit que tu voulais guérir, c'est la meilleure solution. Surtout que tu es à la limite de pouvoir y aller.

- À la limite?

- Si ta vie était en danger, ce serait l'hôpital. Pour le moment, ça va, mais si tu ne mange pas un minimum de ton plan alimentaire, tu n'auras pas le temps de t'y rendre.

Je sais ce qu'il veut dire par là, je vais faire un arrêt cardiaque et ce sera la fin pour moi. Pense à Jeno et Jaemin, tu ne peux pas leur faire ça... Ils ont besoin de toi et toi d'eux. Plus vite je serais guéri plus vite je les reverrais.

- Avant de te laisser partir, est-ce que je peux te demander ce qui t'a motivé à demander de l'aide à tes parents.

J'hésite, je n'ai pas parlé de Taeyong à mes parents, mais mon médecin n'en parlera pas non plus. Le secret professionnel.

- Le frère d'un ami, il est comme moi. Non, encore plus malade que moi.

- Je vois... Remercie le pour moi.

Je sors de son bureau et rejoint mes parents qui m'attendent. Je n'aurais pas le droit d'aller en cours cette semaine, de toute façon j'ai à peine la force de marcher, j'ai du mal à me concentrer, je n'arrive plus du tout à suivre en cours. Comme j'ai déjà manqué, mes parents préfères que j'aie un professeur particulier à la maison, mais pas tout de suite. Je m'en fou un peu de ne pas pouvoir y aller, tout le monde ne faisait que me regarder et parler de moi en secret.

Une fois chez moi, c'est l'heure de manger ma collation. Quand je dis l'heure, c'est le temps que ça me prend pour manger mes deux biscuits et boire mon verre de lait. Mon père passe toute l'heure à me regarder en soupirant alors que ma mère lui dit de me laisser manger tranquille.

- Si on ne le surveille pas, il ne mange pas. Tu veux que notre fils meure où quoi?

Bravo papa, maintenant tu fais pleurer maman.

On me libère après ma dernière gorgée de lait, mais je ne peux pas aller dans ma chambre, je dois rester dans le salon, et interdiction d'aller à la salle de bain avant encore une heure. Mon père me dit que c'est pour m'habituer, que ce sera comme ça au centre. Une vraie prison.

Je regarde un film en parlant avec Jaemin qui est en plein cours. Jeno ne serait pas allé en cours aujourd'hui et il ne répond pas à nos messages, c'est étrange, il est peut-être malade, ou il est arrivé quelque chose à Taeyong. J'espère qu'il est malade, même si je préférerais le voir en santé.

La journée est presque terminée, toujours aucune nouvelle de Jeno, et j'ai l'impression que je n'ai rien fait d'autre que regarder la télé et manger. Plusieurs seraient ravie d'une journée pareille, mais pour moi c'est un véritable enfer. Je préférais faire une recherche de 15 pages sur l'évolution des papillons depuis le moyenne âge.

Pendant que je suis en train de souffrir le martyre assis à la table avec une assiette bien remplie, on sonne à la porte. Mon père me lance un dernier coup d'œil avant de se lever pour aller ouvrir. Je joue avec la nourriture dans mon assiette pendant ce temps, faisant semblant de prendre une bouchée, mais ma mère n'est plus aussi dupe qu'avant.

- Renjun, dis mon père, c'est ton ami.

Jaemin? Impossible, il vient de m'envoyer un message... Jeno?

- Qu'est-ce que tu fais ici? Que je lui demande en m'approchant.

- C'est... C'est Taeyong. Qu'il me dit le souffle court.

- Quoi? Qu'est-ce qui se passe?

- Il n'est pas chez moi... Je suis allé faire des courses... Il n'était plus là...

- Attend. Entre.

Je le laisse entrer et nous allons dans le salon, mon père me prévient que je vais devoir manger et que Jeno n'est pas une bonne excuse. Il ne semble pas comprendre la gravité de la situation.

- Tu l'as appelé? Que je lui demande.

- J'ai plus de portable.

- Mais... Tu l'avais hier non?

Il hoche la tête et soupire.

- C'est compliqué, mais je n'ai plus de portable avant un moment. Passe-moi le tiens, vite.

Sans poser plus de question, je lui passe on téléphone et il compose le numéro de Taeyong qu'il semble savoir par cœur. Une sonnerie, deux, trois, quatre... Pas de réponse.

- Merde... Merde.

- Pas de panique Jeno, on va aller le chercher.

- Un instant jeune homme, me prévient mon père alors que je me lève, tu dois manger avant.

Je le déteste.

Je retourne à table, attrape ma fourchette pendant que Jeno contact Johnny et Jaehyun à l'aide de mon portable. Je termine mon assiette à la vitesse grand V et la laisse tomber par terre. Elle éclate en mille morceaux. Ma mère sursaute et mon père est enragé.

- J'ai terminé. Que je dis avant de rejoindre Jeno dans l'entré pour sortir chercher Taeyong.

Faites qu'il aille bien.