Montagnes russes [ɴᴏʀᴇɴᴍɪɴ]

Partie 1.10

Pas plus de trente minutes après la fin de notre film, nous entrons dans un appartement près du campus de l'université. Il y a plus de gens que ce que je pensais. Je m'attendais à voir maximum dix personnes, mais je peux facilement compter plus d'une cinquantaine d'étudiant buvant et fumant autre chose que des cigarettes. Aussitôt entré, Jeno est accueilli par un garçon immense, et magnifique, qui lui offre une bière. Jeno prend d'abord la bière, l'ouvre, prend un gorgé, puis nous présente enfin.

- Renjun et Jaemin, dit-il en nous pointant l'un après l'autre, mes amis.

- Les fameux amis, je suis Johnny, bienvenu chez moi et faites comme chez vous! Have fun guys!

Nous le remercions avant de retirer nos manteaux. C'est à ce moment que je me souviens que nous sommes tous les quatre encore en uniforme au beau milieu d'une fête universitaire. Ce n'est pas la meilleure technique pour passer inaperçu.

- Vous voulez boire quelques choses? Nous demande Jeno.

- Non ça va, que nous répondons en même temps.

- Ça vous dérange si je vais voir mon frère cinq minutes? Je reviens vous voir tout de suite après.

Nous secouons la tête puis Jeno disparaît dans la masse de gens entasser dans le salon. Je regarde Renjun qui semble sur le point de sortir en courant. Je prends sa main, il me regarde, et je lui souris pour le rassurer.

- On reste ensemble, que je lui dis. Tu viens?

Après un petit tour rapide des lieux, nous trouvons un coin tranquille sur le sofa du salon. Malheureusement, il n'y a qu'une seule place, je m'assoie donc le premier et Renjun s'assoie sur moi. J'aime l'avoir près de moi comme ça, sa présence me rend plus calme et serin.

C'est à ce moment que Jeno réapparait devant nous, une nouvelle bière dans une main, et une cigarette dans l'autre. Du moins c'est ce que je pensais au début, mais une fois que j'ai une vue plus rapprochée je vois bien qu'il s'agit d'un joint fraichement rouler sur un coin de la table de la cuisine.

- Vous en voulez? Qu'il nous demande.

- Non merci, que je réponds pour nous deux sachant très bien que Renjun n'en voudra pas.

Il fait un signe de tête à la personne à côté de nous qui se lève immédiatement pour lui laisser la place en échange du reste de son joint. Nous sommes maintenant tous les trois entasser dans un coin du sofa.

Le visage de Jeno est très près du mien, je peux sentir son alène, un mélange de bière et de cannabis. Rien de très agréable comme odeur. En plus, il s'approche pour me parler dans l'oreille.

- Si tu veux, il n'y a personne dans la chambre de Johnny, on pourrait y être tranquille, avec Renjun aussi évidemment.

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Réponds-je en essayant de m'éloigner un peu de lui.

- Pourquoi?

Doucement, il pose sa main sur le côté de ma cuisse et le remonte lentement. Je perds le souffle, je panique, j'ai peur.

La scène rejoue dans me tête comme un mauvais rêve qui nous trotte dans la tête à chaque fois que l'on ferme les yeux. Je revois mon père, mon père qui me touche, pensant que je suis ma mère.

Brusquement, je me lève, faisant presque tomber Renjun qui réussit à se retenir de justesse. Celui-ci me regarde, ne comprenant pas ce qui m'arrive tout à coup, tout comme Jeno qui ne s'attendait pas à cette réaction de ma part. Je ne sais pas quoi leur dire. Ou plutôt, je ne peux pas leur dire.

- J'ai mal à la tête, que je dis simplement. Je vais rentrer.

Sans leur laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, je me dirige vers la porte, prend mon manteau, et sors de cet appartement. Je me mets à marcher en direction du l'arrêt de bus, mais m'arrête subitement au beau milieu du trottoir et je me mets à pleurer sans pouvoir m'arrêter.

Je pleure comme s'il l'on venait de m'annoncer qu'il ne me restait plus que deux jours à vivre. Comme si je venais de voir mon meilleur ami mourir devant mes yeux, comme si la fin du monde venait d'être annoncée. Je ne sais même pas pourquoi je pleure, mais je pleure.

Puis je tombe, à genou, sur le trottoir froid, et je pleure encore et encore. Je ne sais même pas si j'arriverais à m'arrêter un jour.

C'est lorsqu'une chaleur indescriptible vient me rejoindre que je me sens enfin mieux. Devant moi, à genouillé, Renjun me serre dans ses bras comme si sa vie en dépendait. Je le serre à mon tour, parce que je sens que ma vie à moi en dépend réellement.

- Jaemin... S'il te plait, dis-moi ce qui se passe...

- Renjun...

J'ai dû mal à parler tellement je pleure. Puis de toute façon, qu'est-ce que je pourrais bien lui dire? Qu'est-ce qu'il y a à dire? Rien. J'avais juste soudainement envie de pleurer au beau milieu de la ville comme un idiot.

- Je vais bien, que je souffle, je vais bien...

J'espère sincèrement qu'il ne me demande pas plus de détail. Surtout pas ce soir. J'ai juste envie d'aller dormir, une longue nuit bien reposant loin des drames, et de mes soucis.

- J'aimerais te croire Jaemin, me dit Renjun.

- Et moi j'aimerais aller dormir...

- D'accord, allons dormir.

Il me lâche, se lève, le me tant sa main pour m'aider à me lever à mon tour.

Une fois debout, il plonge son regard dans le mien comme jamais il ne l'a fait avant. Nous nous regardons un moment, puis lentement il s'approche de moi, regarde mes lèvres, lèche délicatement les siennes, puis me regarde de nouveau.

J'allais m'approcher, pour l'embrasser, pensant que c'est ce qu'il s'apprêtait à faire, mais, alors que nos bouches étaient presque liées, il se recule, et regarde ses pieds.

- Allons-y, me dit-il en se retournant pour aller vers l'arrêt de bus.

Je ne l'ai pas imaginé, il allait vraiment m'embrasser. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait dans ce cas? Qu'est-ce qui lui a fait changer d'idée à la dernière minute?

♡♡♡
Ceux qui me suivent/lisent depuis longtemps savent que je ne peux pas écrire une fanfiction NCT sans mon amour Johnny ❤ alors voilà haha