Partie 1.14

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C'est loin d'être le plus beau réveil du monde. Surtout que j'aurais préféré ne jamais me réveiller. Les rayons du soleil qui entre dans la pièce me confirme que nous sommes bien le matin. Mais quelle heure exactement? Peut-être même quel jour? Aucune idée depuis combien de temps je suis ici, étendu au bas de l'escalier, à moitié nu.

De peine et de misère, je me lève en m'appuyant sur tout ce qui se trouve autour de moi. J'ai du mal à ouvrir les yeux, et à marcher. Je prends mon jeans et mon boxer, et monte avec toute la difficulté du monde l'escalier pour aller dans ma chambre, récupérer mon portable. Une éternité plus tard, je suis assis sur mon lit, et j'attrape enfin mon téléphone dont le petit voyant lumineux clignote m'indiquant des notifications. J'allume l'écran et soupir en voyant qu'il n'est pas encore passé midi, je vais avoir le temps de me rendre en cours pour mon contrôle de cet après-midi.

J'ouvre ensuite les nombreux messages non lus de Renjun et Jeno. « Alors, c'était bien? » Me demande d'abord Renjun en faisant référence à mon week-end sur l'île Jeju. S'en suit un « Où es-tu » juste avant le début du cours. De Jeno, j'ai le droit à « Tout va bien? » il y a une heure. Je ne réponds pas à leur message, qu'est-ce que je pourrais bien répondre de toute façon.

Mon reflet dans le miroir de la salle de bain me confirme que je ne pourrais pas cacher ce qui s'est passé à mes amis, ou à mes profs. J'ai l'œil gauche tellement gonflé que je n'arrive même plus à l'ouvrir correctement. Mes lèvres sont fendues à plusieurs endroits et mon cou laisse paraitre une marque d'étranglement.

Je saute, façon de parler puisque j'ai du mal à marcher, sous la douche et ma lave comme jamais je ne me suis lavé avant, comme si ça allait faire disparaitre les souvenirs d'hier. Je mets ensuite mon uniforme et je suis bien content que la chemise cache une partie de mon cou. J'attrape mes lunettes de soleil et un masque pour cacher mon visage le plus possible. J'ai presque l'air normal, les gens ne devraient pas trop remarquer dans le bus, au lycée c'est une autre histoire.

Comme espéré, je passe incognito tout au long du trajet jusqu'au lycée. Je réussi même à y entrer sans trop de problème, j'ai beaucoup de chance de n'avoir croisé aucun surveillant me demandant de retirer les lunettes de soleil à l'intérieur.

Il me reste tout juste trois minutes pour me rendre dans mon cours, je vais devoir faire vite malgré la douleur. Je monte l'escalier en ignorant les choques que chaque pas me procure. Encore une fois j'arrive juste avant la cloche, m'assoie tout en avant et retire mes lunettes et mon masque avant qu'on me demande de la faire. Ne me regardez pas, pitié. Je veux juste faire ce foutu contrôle en paix.

Heureusement pour moi, ce prof est du genre à se foutre complètement de ses élèves, aucune chance qu'il ne remarque l'état de mon visage. Grâce à ça, je réussi à faire le contrôle pour lequel je n'ai pas vraiment étudier, mais tant pis, je devrais avoir la moyenne.

Lorsque la cloche sonne, je suis le premier à sortir de la classe, je m'éloigne le plus possible des autres, mais Jeno et Renjun me rejoignent aussitôt, j'avais presque oublié que ce moment arriverait tellement je pensais à mon contrôle. Depuis quand suis-je devenu studieux?

- Jaemin... Dit Renjun horrifié à la vie de mon visage.

- Cette fois, ç'en ai assez, dit Jeno à son tour, dis-nous ce qui se passe.

Je regarde mes pieds, prend une grande inspiration, puis une deuxième, je n'y arrive pas, les mots reste coincé dans ma gorge.

Renjun s'approche de moi, prend mon masque et mes lunettes que je tiens dans ma main et me les mets. Il attrape ensuite ma main et nous commençons alors à marcher vers je ne sais où. Les gens nous regardent, je le sens.

Je reconnais l'endroit, et cette porte. Il s'agit du bureau de l'infirmière, là où j'ai dû être observer pour s'assurer que mon père ne me frappait pas. J'espère qu'elle ne sera pas fâchée de voir que j'ai menti.

Jeno frappe, puis ouvre la porte. J'entends les voix de mes amis, ainsi que celle de l'infirmière. On m'assoie sur le lit d'hôpital et on me retire le masque et les lunettes. Je lève alors les yeux, et la première chose que je vois c'est Renjun qui pleure en tenant toujours ma main. Automatiquement, je le prends dans mes bras, je me sens toujours mieux dans ses bras.

- Ne pleure pas, que je lui dis.

- Je suis désolé Jaemin...

- Tu n'as rien fait, pourquoi tu t'excuse? Que je lui demande.

- Parce que je n'ai rien fait justement.

Je ne le réalisais pas, mais depuis toutes ces semaines, mes amis se faisaient du souci pour moi et l'égoïste que je suis ne voulais pas les laisser m'aider. C'est moi qui devrais m'excuser. Ce n'est pas de leur faute si je suis dans cet état, c'est la mienne.

- Jaemin, dit alors l'infirmière, je sais que ce n'est pas facile, mais tu dois nous dire qui t'as fait ça.

Cette fois-ci, pas besoin de me le demander deux fois. J'ai envie de le crier sur tous les toits pour être bien certain que le monde entier sache ce que cet homme à fait à son fils, et à son ex-femme.

- Mon père, que je dis, il a fait bien pire.

L'infirmière sort de son bureau pour aller je ne sais où. Moi, je me sens bien. Ou plutôt mieux. Renjun ne pleure plus, Jeno s'est assis à côté de moi et me frotte le dos pour me réconforter. J'aurais envie de rester comme ça avec eux toute ma vie. Je suis bien comme ça, je me sens en sécurité, personne ne peut me faire de mal lorsque je suis avec eux.

- Merci d'être là, leur dis-je.

- Nous serons toujours là, répond Jeno alors que Renjun sanglote de nouveau.

Et dire qu'il y a quelques mois je me croyais un éternel solitaire. La vie nous réserve parfois de belles choses, pas que de mauvaises choses.








♡♡♡

C'est presque fini! Il ne reste que deux chapitres avant la fin de la première partie. Entre les deux, je vais prendre une pause pour me reposer (des cours surtout hihi) et profiter des vacances!
Vous aurez l'annonce de la date de la partie 2 au tout dernier chapitres de celle ci hihi 😈🙊

Alexane

Montagnes russes [ɴᴏʀᴇɴᴍɪɴ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant