Partie 3.3

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Je me sens seul quand Johnny n'est pas là. Je sais qu'il revient ce soir après le travail, mais je me sens quand même terriblement seul. Pourtant, je n'ai envie de voir personne. Aucune envie d'aller au lycée, ou juste d'aller dans un parc, me retrouver entourer de gens mais être quand même seul me fait peur.

Vers midi je passe chez moi récupérer des vêtements. Il n'y a personne, comme toujours. La porte de la chambre de Taeyong est fermée. Je passe devant une première fois pour aller chercher mes affaires. Quand je repasse, je n'arrive pas à résister, l'envie d'y entrer est trop grande.

J'ouvre la porte, et entre. La pièce n'a pas bougé d'un poil. Le lit n'est même pas fait, il y a encore un t-shirt qui traine dans un coin. On dirait presque qu'il était ici ce matin. Je fais deux pas dans la chambre avant de sentir une boule dans ma gorge qui m'empêche de respirer. Rapidement, ma vision devient floue et je m'appuie sur la commode pour ne pas tomber. Je me laisse tomber au sol, lentement, sans un bruit, et je sanglote de la même façon.

Le temps m'échappe et je n'ai aucune idée depuis combien de temps je pleure recroqueviller contre la commode quand j'entend la porte d'entrer s'ouvrir puis se fermer. Comme j'ai laissé mes baskets à l'entrer, la personne sait que je suis là.

- Jeno? Dit la voix de ma mère au loin. Tu es là mon cœur?

Je ne réponds pas mais j'entend les pas se rapprocher de plus en plus. Elle avait sans doute l'intention d'aller voir dans ma chambre. Disons qu'elle ne devait pas s'attendre à me voir ici, dans cet état.

- Jeno, qu'est-ce que tu fais là...

- Rien, j'arrive à répondre entre deux sanglots.

- Allez, sors de là.

Elle s'approche de moi pour m'aider à me relever, mais je repousse sa main aussitôt.

- Laisse-moi tranquille! Je cris sans retenu.

- Jeno... Ne reste pas là...

- Je reste là si je veux! Ne fais pas semblant de t'inquiéter pour moi!

- Quoi? Je ne fais pas semblant mon cœur... Allez viens dans le salon.

- Fou moi la paix!

Je me lève, un peu chambranlant, les jambes faibles d'avoir été assis trop longtemps.

- Tu fais comme si tu voulais m'aider, mais en vrai tu t'en fou. Ce qui t'importe c'est ton travaille, et juste ça.

- Jeno, ce n'est pas vrai!

- Ah non? Parce que c'est l'impression que j'ai! Et pas que maintenant, même quand Taeyong était encore là! Tu partais travailler chaque matin sans même te soucier de savoir quand était la dernière fois qu'il avait mangé ou s'il avait pris ses médicaments! Tu l'as laisser mourir!

Des larmes coulent sur les joues de ma mère qui me regarde sans rien dire. J'ai raison, je le sais, J'étais le seul qui se préoccupait vraiment de lui, qui ne pensais pas qu'à l'envoyer à l'hôpital.

J'attrape mon sac de vêtement et sort de la chambre en bousculant ma mère au passage. Je n'ai pas envie de la voir, plus jamais.

- Jeno... Je sais que c'est difficile, prend ton temps, ça ira mieux.

- C'est ce que tu disais à Taeyong, pas vrai? Et voilà où on en ait.

- Ton frère était malade!

- Peut-être, mais il aurait pu guérir!

- On a tout essayé Jeno!

- Non! Arrête de dire ça, on aurait pu le sauver si vous aviez été plus présent!

J'attrape mes baskets et sort sans les mettre en claquant la porte derrière moi. En fait, elle doit être bien contente que je sois chez Johnny, elle n'a pas à s'occuper de moi. C'est aussi pour ça qu'elle m'a avoyé chez mon père alors qu'elle sait très bien que c'est un alcoolique qui ne me reconnait même pas une fois sur deux.

Une fois au coin de la rue, je mets enfin mes baskets. J'ai les pieds congelés et mouillés, c'était une très mauvaise idée de sortir comme ça. J'ai trop froid pour me rendre chez Johnny comme ça. J'entre dans le premier bar que je vois, et m'assois au comptoir sans réfléchir et commande un verre, puis un deuxième. Ça me réchauffe, je me sens mieux.

- T'as l'air jeune. Me dis le barman en me servant mon troisième verre.

- Tu viens juste de remarquer? Je réponds un peu frustrer d'encore entendre cette remarque.

- Hey, si tu veux pas que j'appelle la police, reste polie.

Je soupir.

- T'en fais pas, j'ai vingt ans.

Pour appuyer mes dire, je lui montre ma carte d'identité, puis il me laisse tranquille.

Les heures passent, et je reçois un texto qui me demande où je suis. Je lui réponds que je suis sur le chemin du retour de chez mes parents. Je paye mes consommations et sort du bar. L'air est encore plus froid, et il fait noir. J'ai dû rester là un peu trop longtemps.

Quand j'entre chez Johnny, il vient vers moi aussitôt, son visage est inquiet.

- Tu vas me faire croire que tu t'es saoulé avec ta mère c'est ça?

- Peut-être.

- Elle m'a appelé, il y a plus de deux heures. T'étais où?

- Au bar.

- Jeno, je t'ai dit de me dire où tu étais! C'était la seule règle!

- Fou moi la paix avec ta règle! J'en ai rien à foutre.

D'un geste brutal qui me ramène à la réalité, Johnny me plaque contre la porte de l'appartement et me regarde droit dans les yeux.

- Je te regardais pas te détruire devant mes yeux, je ferais pas l'erreur deux fois.

Il parle de Taeyong, je le sais. Il l'aimait plus que tout, mais Taeyong le rejetait à chaque fois qu'il voulait l'aider. Il lui a fait du mal, Taeyong le trompait avec Jaehyun et chaque fois Johnny lui pardonnait.

- Il t'aimait, tu sais, je murmure.

- On s'en fou Jeno, il n'est plus là.

- Je sais... Mais il t'aimait quand même.

Johnny relâche son emprise et prend mon sac qui était tomber au sol.

- J'ai fait des pâtes, viens manger.

Je suis content qu'il soit là.

Je me sens presque aussi bien que quand j'étais avec Jaemin et Renjun.








Hello! 
Et oui, changement de jour de publication, on passe de lundi à dimanche parce que ça m'arrange mieux avec le travail. Donc voilà c'était le chapitre de la semaine! Je tiens à dire que, personnellement, j'ai pleuré en l'écrivant, donc désolé si vous êtes dans le même cas que moi... À dimanche prochain pour la suite!

Montagnes russes [ɴᴏʀᴇɴᴍɪɴ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant