Chapitre 4

378 18 8
                                    

Balthazar crut s’évanouir… cette voix, cette silhouette, ce pendentif… les battements de son cœur se faisaient de plus en plus oppressants, il ne rêvait pas, c’était SA voix, SA silhouette et CE pendentif c’était celui qu’il avait donné à Hélène, le jour de leurs adieux sur ce quai de gare, il y a presque cinq ans.
Le médecin qui était avec lui s’inquiéta de le voir aussi pâle.
 
Dr M : « Docteur Balthazar, ça va ? Vous êtes pâle, vous avez vu un fantôme ? »
 
B : « Ça va… euh, je ne sais pas… Un fantôme… oui sûrement. »
 
Dr M : « Vous voulez un verre d’eau ? »
 
B : « Oui, je veux bien de l’eau. »
 
Le médecin sortit de la salle pour aller chercher de l’eau.
 
Balthazar était comme paralysé, il devait réfléchir vite, il ne voulait pas qu’Hélène soit mise devant le fait accompli. Il savait que s’ils se retrouvaient face-à-face alors qu’elle ne s’attendait pas à le voir ici, elle se renfermerait sur elle.
 
Maintenant qu’il était là et elle aussi, il devait trouver un moyen pour la revoir et surtout que ce soit elle qui fasse le premier pas. Il savait que ce ne serait pas facile, peut-être même qu’il n’y arriverait pas, mais il devait tout tenter.
 
Les policiers étaient sur le point d’entrer dans la pièce, Balthazar posa le scalpel qu’il tenait en main et sortit par la porte opposée. Il croisa le docteur Marchand qui lui rapportait un verre d’eau.
 
B : « Il faut que je fasse une pause, j’vais prendre un peu l’air. Vous pourrez expliquer aux policiers pourquoi c’est moi qui suis là et dites-leur bien que je suis Raphaël Balthazar de l’IML de Paris. S’ils ont besoin, ils peuvent venir me voir. Je reviens d’ici dix minutes. »
 
Dr M : « Pas de souci, je leur dis. Prenez votre temps, c’est une chance que vous soyez passé par là. Bonne pause. »
 
B : « Merci Docteur. A tout à l’heure ! »
 
Balthazar s’assit sur une marche dans un petit recoin, juste à côté de l’entrée du cabinet médical. Il essayait de calmer sa respiration car les battements de son cœur étaient encore rapides. La boule au ventre, il but une gorgée d’eau, il patientait, se demandant ce qu’Hélène allait faire.
 
Pendant ce temps, dans la salle d’autopsie, le docteur Marchand retrouva les policiers.
 
H : « Bonjour, Capitaine Bach et voici le Lieutenant Perez. Où est le légiste ? » 
 
Balthazar pouvait les entendre discuter, c’était bien Hélène. Il avait des papillons dans le ventre, c’était tellement bon d’entendre sa voix après tout ce temps sans elle. Il avait tellement envie de pouvoir la serrer à nouveau dans ses bras mais c’est sûr, ce ne serait pas pour tout de suite. Il était stressé aussi, dans l’attente de ce qui allait se passer.
 
Dr M : « Bonjour, Docteur Marchand. Il est sorti faire une pause. Il n’y avait pas de légiste disponible sur le continent avant 48 heures et par chance, le Docteur Balthazar, qui est en vacances ici, passait devant le cabinet. Il m’a proposé ses services, je ne pouvais pas refuser son… »
 
Hélène : « Balthazar, Raphaël Balthazar ? » dit-elle à la fois surprise et anxieuse. Comment cela pouvait-il être possible ? Elle était troublée.
 
Dr M : « Oui, c’est lui. De l’IML de Paris. Vous le connaissez ? »
 
H : « Non, enfin… si un peu mais c’était il y a longtemps. Gabriel, tu pourras voir avec lui pour les détails du décès. »
 
Elle ne pouvait pas le voir, elle n'était pas prête à ça… pas maintenant. Ses pensées s'embrouillaient, elle n'arrivait pas à réfléchir, il fallait qu'elle parte d’ici avant qu'il ne revienne.
 
Gabriel Perez : « OK, mais tu ne veux pas voir avec lui ? »
 
H : « Non non, pas maintenant, je dois aller voir le proc. Tu me tiens au courant, ok. Allez, à plus tard. »
 
Balthazar compris que leurs retrouvailles ne seraient pas pour tout de suite. Mais il gardait espoir, il lui restait encore deux semaines de congés. Il était déjà heureux de ce premier revirement du destin.

Deuxième chance - Balthazar & HélèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant