Chapitre 33 - Chine

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J'entrais dans un bar. En short et t-shirt. Les gens ne me reconnaissaient pas, personne ne se souciait de moi. C'était parfait.

C'était le bar que les Davis dirigeaient. Rempli de criminel mais rempli de gens qui pouvait me rapprocher des fameux documents.

Il faisait très chaud. L'atmosphère était emplie de fumée, de rire, de conversations, d'odeurs fortes.

Je m'assis à côté d'une jeune femme très légèrement habillée. Elle discutait avec le barman.

Je ne parlais pas mandarin. Mais j'avais quand même décidé de mener cette mission moi-même.

On n'est jamais mieux servis que par soi-même n'est-ce pas ? J'avais besoin de ressentir un peu d'action. De plus je devais proposer quelque chose à Victor et être soi-même présente aidait largement les choses.

Le barman me demanda quelque chose. Je pointais du doigt une boisson inconnu sur le petit tableau noir.

Il acquiesça et commença à préparer ce breuvage.

La femme me parla.

- Je ne parle pas mandarin, répondis-je en anglais

- Oh désolé. Je parle anglais aussi, dit-elle, ce n'est pas courant de voir une femme qui ne parle pas le mandarin ici... 

- Je ne reste pas longtemps, répondis-je en récupérant ma boisson, quelques affaires à régler et je repars en Europe. 

- Je m'appelle Aïko, dit-elle en souriant et me tendant sa main

- Elise, répondis-je en la lui serrant

- Qu'est-ce que tu fais dans la vie Elise ?  demanda-t-elle

- Je travaille dans le commerce, répondis-je sans trop mentir, et toi ? 

- Heu... je viens parfois ici pour gagner un peu d'argent enfin tu vois... mais bon je n'ai pas de véritable travail. 

- Oui je vois. On fait ce qu'on peut pour s'en sortir...  dis-je en goutant ma boisson

Je toussais un peu. C'était vraiment très alcoolisé.

- Tu ne devrais pas venir ici toute seule... dit-elle gravement, seules les prostituées ou les gens de la mafia viennent ici. 

- Oui je sais. Justement c'est avec eux que je dois finaliser ces affaires 

Aïko s'étouffa un peu.

- Tu as des affaires avec la mafia ?! J'espère que ce n'est pas grand-chose, que tu ne leur dois rien et que tu vas vite t'en débarrasser... On ne reste jamais très longtemps en vie dans ce milieu-là, dit-elle toujours choquée

- Est-ce que Victor Davis vient dans ce bar en personne ? demandai-je innocemment

- Ce n'est plus Victor qui dirige ça, répondit elle en chuchotant, il est à l'hôpital depuis presque trois mois et il ne risque pas d'en sortir un jour... 

Comment mes informateurs avait-il pu passer à côté d'une telle information... Je sentais que la mission avait été trop vite préparée.

- Qui dirige alors ? 

- Son fils. Un peu plus vieux que toi. Il s'appelle Jackson Davis, dit-elle en me regardant, mais tu sais il a toujours été en désaccord avec son père. Certain dise qu'il ne veut pas de ce pouvoir, d'autre sont certain qu'il en veut encore plus et que c'est lui qui a envoyé Victor à l'hôpital... 

Je soupirais. Maintenant je ne savais même plus à qui j'avais à faire...

- En tout cas sa façon de diriger les choses changent beaucoup. Il ne veut plus de gros contrats et se contente d'alliances et d'une plus petite part du marché. 

Tout cela s'annonçait très mal pour moi.

Soudain un silence épais s'abattu sur le bar. La porte s'ouvrit sur des hommes armés qui entrèrent.

- Ce sont ses hommes... me murmura Aïko

Il passa la porte. C'était forcément lui. Il lui ressemblait. Il ressemblait à Francesco... Non, Elise ne pense pas à lui.

Il balaya du regard sur tous les gens présents.

Les cheveux noirs et les yeux tout aussi sombre. Derrière sa veste en cuir usée on pouvait apercevoir ses bras recouverts de tatouages.

Il prit place au bout de la table où les hommes s'étaient installés. Des filles arrivèrent pour parler à ces messieurs.

Je me mordis la lèvre. Qu'est-ce que j'étais censé faire maintenant...

- Il faut que j'aille lui parler... dis-je à Aïko

Elle me prit le bras avant que je me lève.

- Tu as perdu la tête, dit-elle doucement pour pas qu'on nous entende, ne va pas lui parler sinon tu vas y laisser ta vie, conclut-elle sérieusement

Non. Car il savait forcément qui j'étais. J'étais assez différente pour que les gens ne se doute pas de ma place. Mais lui, il savait forcément.

- Si toutes ces filles vont leur parler ce n'est pas pour avoir une vraie conversation tu le sais très bien... continua Aïko paniquée

Je jetais un œil à leur table. Certains hommes partaient avec des filles vers l'étage. Jackson fumait tranquillement avec un verre devant lui. Une blonde lui parlait mais il n'avait pas l'air d'écouter du tout.

- Alors il faut que je sois comme ces filles pour l'approcher, dis-je sûre de moi

Aïko soupira.

- T'as l'air de vraiment vouloir lui parler... Surtout ne fais pas de connerie, il contrôle ta vie à partir du moment où tu poses les yeux sur lui, elle jeta un coup d'œil dans sa direction, prends mes escarpins et met du rouge à lèvre. Sinon ils ne te laisseront pas l'approcher. 

J'enfilais ses chaussures puis mis une touche de couleur sur mes lèvres et libéra quelques mèches de mes cheveux. J'ouvris un peu plus mon décolleté. Parfait.

Je descendis de la chaise haute. Mon pouls s'accéléra sans que je ne puisse rien y faire. Cet homme imposait son charisme à n'importe qui.

Je respirais un grand coup et m'avança vers sa table. 

La princesse du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant