Chapitre 4 - Une vie normale

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La journée passa. La semaine passa. Tout se déroula comme prévu mais ma vie n'était définitivement plus la même. Je ne parlai qu'à Hugo et Sara et mes autres anciens « amis » ne semblait plus vouloir me connaître. Les profs n'osaient pas vraiment me regarder et le monde entier me tournait le dos. Ce n'était pas vraiment étonnant mais assez décevant quoique je préférai rester discrète sur mon passé.

Ce vendredi soir on avait une soirée chez un des nombreux amis d'Hugo et malgré mes réticences Sara m'obligea à venir. Ça allait changer mes idées disait-elle. Mais mes idées ne pouvaient changer... comment pouvait-elle comprendre ? comment pouvait-elle imaginer ce que j'avais ressenti pendant cet entraînement, cette désastreuse mission ? Enfin ce qui me fit changer d'avis fut qu'une soirée lycéenne regroupait absolument tout ce que l'Institut nous interdisait ; et que j'avais une furieuse envie de me retourner contre ceux qui m'avait détruite peu importe la façon.

- Wow tu es magnifique, s'exclama Sara

- Merci, en même temps ta robe est vraiment belle, dis-je en souriant

- Ça doit faire longtemps que t'as pas mis de robe hein ? 

- Oui assez... mentis-je 

Des flashs de souvenirs me revinrent. En fait j'avais mis une robe il n'y a pas si longtemps pendant la mission. Une magnifique robe noire pendant une soirée russe. Je me revoyais tenir le bras énorme de mon tortionnaire en tremblant. Je le revoyais sourire aux invités poliment en m'obligeant à en faire autant alors que les brûlures de mes jambes étaient à peine cicatrisées.

Je couru vomir dans la salle de bain.

-  Ça va ? s'inquiéta Sara

-  Oui oui t'inquiète pas ! Laisse-moi cinq minutes avant de partir que je refasse mon maquillage. 

Cet homme si beau, si grand, si gentil qui cachait une âme noire et si cruelle qu'elle m'avait amenée près de la mort. Ces gens qui le prenaient pour l'homme parfait alors qu'une semaine avant il me torturait à mort sans le moindre remords jusqu'à ce que mon corps entier choisisse de ne plus ressentir la douleur parce qu'une plaie de plus me tuerait. Une torture qui avait durée tellement que chaque jour je ne souhaitais que la mort.

Je vomis une seconde fois.

Puis il m'avait soignée. De mon tortionnaire il devint mon sauveur. Tout ça pour profiter de moi pleinement, lui, et les amis qu'ils choisissaient pouvaient m'utiliser de moi comme il le voulait. Il redevint un tortionnaire et le resta. Mais en me soignant il me redonna de la force et cette force me permit de m'évader. Après ces semaines de souffrances physique et mentale, je choisis la liberté et dans un ultime élan de vie j'avais réussi. Réussis à partir de cet enfer toute seule parce que l'Institut, lui, m'avait abandonné il y a déjà bien longtemps...

Je me regardai dans le miroir. J'étais devenue quelqu'un d'autre c'était évident.

Je me lavai les dents rapidement pris mon sac, respira un grand coup et rejoignit Sara près de la porte.

Lorsque nous arrivâmes la soirée était déjà bien avancée et les trois-quarts des gens étaient bourrés. La musique était extrêmement forte et les lumières aveuglantes.

Je souris malgré moi. Comme Francesco aurait détesté ça ....

Hugo arriva avec deux verres de gin tonic et je le bu d'une traite. Sara s'éloigna vers un groupe de fille et je m'approchai d'une table pour remplir mon verre.

Hugo me servit un nouveau gin mais m'obligea à aller danser juste après. La musique tambourinait dans mon cœur et l'alcool montait doucement vers mon cerveau en effaçant les dernière traces de la cruauté d'Alexeï.

La princesse du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant