Juste une étincelle, tome 2

Chapitre 7

PDV Juliette

Assise en tailleur sur le canapé de la mezzanine, une manette entre les mains, je fixe l'écran de télévision bien décidé à gagner. Voilà déjà presque une heure que je coince sur le niveau que Mathias m'a demandé de débloquer, après une semaine à tenter encore et encore il a fini par me demander mon aide ce matin avant de partir pour une semaine chez son père.

J'entends la voiture de Christelle avancer dans l'allée avant que la porte d'entrée claque derrière elle.

-Juliette ? Je suis rentrée !

-Je suis ici, j'arrive dans deux minutes !

-Qu'est-ce que tu fais dans la salle de jeux des enfants ? Tu sais qu'on doit partir dans moins d'une demi-heure si on veut être à l'heure chez Fany.

-Oui, j'en ai pas pour longtemps.

J'éteins la console puis l'écran de télévision avant de descendre, je suis à peine à la moitié des marches quand la voix de Christelle s'élève depuis notre chambre :

-Qu'est-ce que t'as fait avec tes sweats ? Pourquoi ils sont étalés sur le sol et le lit ?

Je finis de descendre en vitesse et grimpe tout aussi rapidement l'escalier qui rejoint les chambres. Ça m'est totalement sorti de la tête et je n'ai pas rangé le bazar que j'ai mis avec mes vêtements. Au son de la voix de Christelle, elle n'apprécie pas vraiment.

-J'arrivais pas à retrouver celui que Fa' m'a offert l'année dernière et je voulais le prendre pour ce soir. J'arrive devant la porte ouverte de notre chambre légèrement essoufflée. Désolée, j'ai oublié de ranger...

-T'as aussi oublié de mettre un pantalon ?

-Je... Je baisse les yeux sur mes jambes dénudées, j'avais chaud en rentrant, mais t'inquiète il est juste là, en trente secondes je suis prête.

J'avance en essayant de marcher le moins possible sur mes vêtements par terre, j'enfile mon jean et serre ma ceinture avant de retrouver Christelle partie à la salle de bain. Elle est déjà dans la douche et savonne ses longs cheveux bruns.

-Tout va bien, Skitty ?

-Oui.

-Vraiment ? T'as l'air tendue.

-Je suis juste un peu fatiguée, cette semaine a été longue.

-On peut rester là ce soir si tu veux. Tu sais quoi, détends-toi avec une bonne douche, je vais envoyer un message à Fany pour la prévenir qu'on ne viendra pas.

Je commence à sortir quand elle me rappelle :

-Range plutôt ton bazar et sois prête dans quinze minutes, maintenant que Judie et toi avaient insisté pour rencontrer ce Dorian, on ne va pas la laisser tomber.

-Ok, comme tu veux.

Quand je referme la porte derrière moi l'eau coule de nouveau à la salle de bain. J'ai plus qu'à me dépêcher de tout remettre en ordre si je ne veux pas que la fatigue qui joue déjà sur ses nerfs me retombe dessus. Elle est déjà bien assez énervée sans que je n'en rajoute.

Assise sur le canapé, je fais vibrer les cordes de ma guitare au rythme de mes pensées. Cette semaine n'a été qu'une succession de journées plus longues les unes que les autres, Christelle a enchaîné les heures au garage et j'ai dû gérer pratiquement seule les enfants ; je me demande comment elle faisait toute seule avant.

Je ne sais pas si ce sont ses interminables journées au bureau ou l'excitation des enfants quand ils retrouvaient leur mère le soir, mais elle a été irritable quasiment tous les jours.