Chapitre 20

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PDV Christelle

Je fixe le petit xylophone coloré depuis de longues minutes sans comprendre le but de ce cadeau, et encore moins le sens de ces deux lettres gravées sur deux des lames.

Je m'attendais à beaucoup de choses, mais certainement pas à ça. Depuis qu'elle m'a annoncé que les enfants passaient la nuit chez ma mère, je n'ai fait qu'imaginer le pire sur ce qu'elle allait m'avouer.

Les deux dernières nuits n'ont pas été des plus reposantes, ni pour moi, ni pour elle si je me fis à son visage fatigué. Durant tout le temps que j'ai passé sous l'eau presque brûlante de la douche, je n'ai pu qu'appréhender cette discussion, et j'avoue ne toujours pas savoir quoi en penser.

Elle attend en silence tout en jouant avec l'angle du coussin entre ses mains, je l'ai rarement vu aussi nerveuse. Mes doigts glissent sur les deux lettres gravées et je lui demande :

-U I ? Qu'est-ce que je suis censée comprendre ?

-C'est pas terminé, un, o, devait être gravé au début, mais comme la situation s'est, comment dire... Dégradée, j'ai préféré te le donner maintenant plutôt qu'attendre. C'était trop difficile ce début de semaine.

-Je suis d'accord, mais je ne comprends toujours pas. Oui, mais oui quoi ?

Un petit sourire étire ses lèvres, le premier depuis bien trop longtemps. Elle lâche le coussin pour gratter sa nuque :

-À ton avis, le xylophone te fait penser à quoi ?

-À tout le temps que tu as dû passer avec Alyzée, tout ça pour m'offrir un jeu pour bébé !

-Baah... Justement, il est pas vraiment pour toi, enfin, disons que si tu le veux toujours, tu pourras l'offrir dans quelques mois.

Son sourire étincelle de plus en plus alors que cette envie que j'ai fini par mettre de côté tente de ressurgir.

Je comprends mieux toutes ces heures qu'elle a pu passer au téléphone avec Alyzée, tout ça pour arriver au superbe résultat que je tiens entre mes mains. Je me sens bête d'avoir pu douter ainsi de Juliette.

-Attends, c'est ce que je pense, vraiment ?

-Il paraît que la musique peut être bénéfique pour les bébés.

Cette fois je ne retiens plus ma joie, je pose précipitamment la boîte sur la table basse et fonds dans les bras de Juliette qui bascule en arrière sous la surprise. Elle se retient de justesse et nous empêche de tomber, resserrant enfin ses bras autour de moi.

Je suis tellement heureuse de la sentir de nouveau contre moi. Son rire raisonne comme une belle mélodie à mon oreille, ses mains sous mon pull m'ont tellement manqué, tout comme ses baisers.

Serrées l'une contre l'autre sur le canapé, nos doigts enlacés, je lui demande :

-T'es sûre de toi, qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

-J'ai toujours aussi peur de ne pas savoir quoi faire, ou de mal faire les choses, mais j'ai envie de partager notre bonheur avec un petit gars en plus. Mathias, Julie et Timaé sont déjà des frères et sœur géniaux, nos amis sont un peu bizarres mais adorables, et toi, toi t'es parfaite. Alors, ce serait dommage de ne pas faire partager tout ça à un petit dernier.

Mon cœur s'emballe à ses mots :

-Ou une petite dernière.

-Non pas une fille, je le vois bien à l'école, elles chipotent pour un rien et sont toujours en train de faire des histoires. Les garçons s'ils ont un problème ils le disent, bon quelques fois ils se tapent dessus, mais au moins c'est réglé.

Juste une étincelle, tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant