Chapitre 16

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PDV Christelle

Je suis réveillée par du bruit au rez-de-chaussée, j'ouvre un œil, une heure trente, mais qu'est-ce que c'est que tout ce raffut ? En un regard à la place encore vide à côté de moi, je n'ai aucun de doute sur la responsable de ce bazar.

Je me laisse retomber sur le dos, les mains derrière la tête, Juliette finira bien par monter.

Je l'entends parler en bas, sûrement à Ploc, mais je ne distingue pas clairement les mots. Elle commence à monter difficilement vu les insultes que je comprends maintenant sans mal.

Je la vois passer devant la porte de la chambre sans s'arrêter, les bras tendus devant à la recherche d'un quelconque obstacle. Je ne sais pas où elle compte aller comme ça, mais sans lumière ça s'annonce compliqué.

Je ferme les yeux et m'installe un peu plus confortablement en attendant qu'elle vienne se coucher. Le silence se fait de nouveau dans la maison, mais il est de courte durée.

Un bruit sourd provenant du mur me fait rouvrir les yeux, je ne la vois pas dans la pénombre de la chambre mais l'entends gratter sur le mur.

Elle essaye d'être discrète, mais je l'entends chuchoter :

-Mais... Elle était encore ici la dernière fois, où elle a bien pu passer... Ça disparaît pas comme ça, une porte.

Je ne peux que rire, je n'ose pas imaginer dans quel état elle est pour ne pas réussir à entrer. Je la laisse galérer encore un petit peu avant d'allumer les lumières douces à la tête du lit :

-Qu'est-ce que tu fais, chaton ?

-Ah ben oui, évidemment, marmonne t'elle avant d'entrer enfin, et bien, je viens me coucher, je suis crevée.

Ses chaussures et sa veste sont sûrement restées en bas, du moins je l'espère, son jean est déjà ouvert et tombe à moitié alors qu'elle se tord dans tous les sens pour retirer son sweat.

Quand elle réussit à le faire passer au-dessus de sa tête, son t-shirt part avec et elle les jette en boule par terre, le tout dans un équilibre plutôt précaire. Son petit manège me fait sourire :

-Tu t'en sors ?

-Nickel.

Elle vient s'allonger encore à moitié habillée.

-Tu comptes pas dormir comme ça ?

-Ben si, pourquoi ? Elle comprend en suivant mon regard vers le bas de son corps. Ah oui, mes chaussettes.

Je devrais immortaliser ce moment, allongée sur le dos, les jambes en l'air, elle essaye de saisir le bout de ses orteils.

-Je pensais plutôt à ton jean, mais rassure moi, t'es pas rentrée avec la voiture ?

-Non, le bout de sa langue coincé entre ses dents elle se débat encore, j'ai pris un taxi, enfin, je l'ai pas vraiment pris, je l'ai laissé au gars qui conduisait, enfin, j'suis juste montée derrière.

-C'est très clair tout ça, allez, ramène tes pieds par ici, j'aimerais pouvoir dormir encore un peu avant que le réveil ne sonne.

Elle pivote sur elle-même dans une grâce unique, un mélange de crapaud et de poisson pris au piège hors de l'eau. Ses pieds bougent au-dessus de ma tête, je les attrape de justesse avant de m'en prendre un coup.

-Ok, maintenant ton jean, tu vas y arriver ou tu veux que je t'aide ?

-Si t'as envie, j'aime bien quand c'est toi qui me déshabilles.

Elle se redresse sur les genoux et vient jusqu'à moi pour m'embrasser.

-Arrête un peu de bouger ou on risque de finir toutes les deux par terre.

Juste une étincelle, tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant