Chapitre 37

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PDV Juliette

-Je ne serais pas une bonne maman, je mérite pas d'avoir ses deux petites merveilles... Je... je leurs en veut de devoir rester ici, mais je les aime...

La phrase est lâchée et je baisse les yeux, je sens le regard de Christelle sur moi mais j'ai peur de se que je vais y lire si je relève la tête.

J'ai honte de ressentir tout ça, je les aime depuis le tout premier jour, je suis impatiente de les voir et pouvoir enfin les prendre dans mes bras. Mais pourtant, depuis ce matin je me sens bête de reporter ma tristesse de ne plus travailler sur elles.

Depuis qu'on est rentrées je me répète sans cesse que ce n'est pas de leur faute, que c'est normal et que ce n'est pas parce que je suis arrêtée plus tôt que se qui était convenu que je peux leur en vouloir. Mais j'ai beau tout faire pour me convaincre, rien n'y fait, devoir me retrouver à la maison sans pouvoir rien faire me fait me sentir inutile et je déteste ça.

J'ai hésité à le dire à Christelle, déjà qu'avec mon ventre énorme, la fatigue et ma mauvaise humeur je ne dois pas être un cadeau pour elle, je ne voulais pas en rajouter. En plus ses trois grossesses se sont hyper bien passées, elle m'en parle souvent et pour elle ça a été un moment privilégié dont elle garde que de merveilleux souvenirs.

-Bien sûr que tu vas être une maman géniale, je doute pas de toi une seule seconde. C'est normal que tu sois déçue d'arrêter le boulot, que tu appréhendes de te retrouver à la maison, de devoir te reposer plus que d'habitude.

Je ressers mes doigts autour du doudou raton, il y en a déjà plein un peu partout dans la chambre, que ce soit sur les étagères fixées au mur ou dans les lits des filles. Entre tous c'est mon préféré, je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que ce sera aussi celui de l'une des deux.

-C'est pas, enfin, si mais... J'sais pas comment le dire...

Elle caresse tendrement ma joue et m'incite à relever la tête vers elle :

-Comme tu le sens, tu sais que tu peux tout me dire, je peux tout entendre.

-Je sais. Merci d'être là, merci d'être toi... J'aimerais juste aller me coucher, je suis fatiguée.

-Tu veux pas venir manger un peu, j'ai fais des pâtes carbo', c'est tes préférées.

-J'ai vraiment pas faim.

-Et un yaourt, ou une compote ? Ma mère nous en a emmené, celle qu'elle a fait avec les fraises de son jardin.

-Vraiment pas, j'en prendrais peut-être demain.

-D'accord. Tu te souviens que nos parents viennent manger à la maison demain à midi ?

-Oui et il faut qu'on aille faire les courses demain matin.

-J'irais comme ça tu pourras te reposer pour être en forme le midi.

-Ça va aller pour demain, j'pourrais venir, c'est plus rapide à deux.

-C'est vrai, on verra demain chaton, tu vas dans la chambre tout de suite ou tu veux qu'on regarde un film avant ?

Je me relève et me glisse dans ses bras, être là contre elle me rassure, mais pas suffisamment pour faire disparaître ce poids qui m'écrase depuis ce matin.

-Désolée, je vais dormir direct.

-Bonne nuit chaton, elle éloigne une mèche de mon visage et m'embrasse doucement, bonne nuit les filles.

Elle se penche pour poser un bisou sur mon ventre et me regarde rejoindre notre chambre en silence. Je sais qu'elle aimerait que je lui en dise plus, mais je n'y arrive pas, j'ai déjà du mal à mettre des mots sur se que je ressens.

Juste une étincelle, tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant