Chapitre 22

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PDV Christelle

Le réveil est difficile ce matin, nous sommes rentrés hier en début de soirée après avoir laissé les enfants chez leur père. Entre le grand écart de température et les trois heures de décalages, le retour n'est pas évident.

Il ne nous a pas fallu longtemps pour nous endormir hier soir, pourtant j'ai dû mal à me lever ce matin. Je sors du lit en silence et laisse Juliette dormir quelques minutes de plus, déjà que les matins sont difficiles pour elle, je sens que celui là sera un des pires.

Je prépare mon thé et le café de Juliette, la vue que j'ai sur le jardin gelé change totalement de celle de la plage qu'on avait encore hier matin. Ces vacances étaient parfaites, mais je suis tout de même contente d'être rentrée, de reprendre notre rythme ici et surtout, de pouvoir vérifier mes doutes sur l'état de Juliette.

Trois jours que je lui en ai fait part et trois jours qu'elle me dit que ça ne peut pas être ça. C'est vrai, elle a raison sur un point, c'est surprenant que ça ait fonctionné si vite, mais ce n'est pas impossible. Après tout, il est possible que nous aillons eu de la chance et il n'y a qu'une façon de le savoir. On a pas eu le temps hier soir en rentrant, mais ce matin, c'est le premier arrêt que je fais avant d'aller au bureau, la pharmacie.

Je sors le jus de fruit et quelques biscuits avant de monter réveiller Juliette, elle dort encore profondément quand j'entre dans la chambre.

Je m'assois près d'elle et la regarde dormir un instant, je n'ai pas envie de la réveiller. J'éloigne une petite mèche de cheveux de son visage et l'embrasse doucement, elle n'a aucune réaction.

J'insiste, caresse tendrement sa joue, glisse dans ses cheveux avant de chatouiller sa nuque. Elle bouge enfin, enfonce un peu plus sa tête dans l'oreiller et grogne. Je ne peux que sourire en la voyant faire.

-Bonjour toi, j'embrasse le haut de son front, je sais que tu es fatiguée, mais il faut te lever, chaton.

Elle attrape le bord de ma veste de tailleur et me fait tomber sur elle, enfouissant son nez dans mon cou :

-Il fait beau au moins ?

-Il fait soleil, mais la cour est blanche.

Elle se redresse d'un bond et manque de me mettre un coup de tête au passage :

-C'est vrai ? Il a neigé ?

-Non, il a juste gelé.

-Oh, c'est nul...

Elle retombe lourdement sur le matelas et plaque son bras par-dessus ses yeux.

-Courage, c'est la première journée la plus difficile, je caresse doucement son bras pour l'aider à se réveiller, et puis, pense à ce soir.

-Y a quoi ce soir ?

-On saura enfin, je trace des lignes imaginaires sur son ventre, je vais acheter un test ce matin avant d'aller bosser.

-Prends en plusieurs, on sait jamais.

-Tu sais que c'est plutôt fiable.

-Peut-être, mais quand même, s'il te plaît.

-Bien sûr chaton. Je vais essayer de rentrer vers dix-sept heures, tu auras fini ?

-Oui, c'est la rentrée, ce sera plus calme qu'avant les vacances de Noël.

-Je commence plus tôt ce matin, je te dépose ? Comme ça je te récupère en passant ce soir. Ça t'éviteras un aller retour en vélo, en plus il fait vraiment froid aujourd'hui.

-Je veux bien, merci bé'.

La paume de ma main posée sur son ventre chaud sous la couette, je lui demande en me permettant de rêver un peu :

Juste une étincelle, tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant