Juste une étincelle, tome 2

Chapitre 49

PDV Juliette

-Va t'assoir et réfléchis bien aux prochaines phrases que tu vas me dire quand je reviens !

La tête baissée, Julie vient s'installer sur le canapé alors que Christelle monte sans même lui accorder un regard. Les yeux rivés sur ses pieds, elle joue nerveusement avec ses doigts sans un mot.

Timaé est parti jouer dans sa chambre quand il a compris que sa mère n'était pas de bonne humeur et je suis restée là sans trop savoir quoi faire.

D'habitude, on règle ensemble les problèmes qu'il peut y avoir avec ses enfants, mais c'est toujours des soucis mineurs comme une dispute, mais cette fois je ne sais pas où me placer.

Je commence à m'inquiéter quand je ne vois pas Christelle redescendre :

-Je monte voir Chris', je sais pas se qu'il se passe Julie, mais si tu veux un conseil, sois honnête. Même si c'est difficile, même si ça peux nous faire de la peine, même si ça nous déçois.

Je monte sans aucunes réponses de sa part. La chambre est vide quand je pousse doucement la porte et les vêtements de Christelle sont posés sur le lit, elle s'est sûrement changée.

-Chris' ? J'avance vers notre salle de bain quand je n'ai pas de réponse, tu es là.

Accoudée sur l'évier, le visage mouillé, elle fixe son reflet. Ses traits sont tirés alors que je vois la détresse dans ses yeux.

J'avance en silence et l'enlace quand j'arrive dans son dos. Elle ne bouge pas, tout son corps et tendu jusqu'à la pointe de ses doigts accrochés au rebord du lavabo.

-Tu aurais dû rester avec Julie, ma fille est une fugueuse, on ne peut pas lui faire confiance.

-Elle a fait une bêtise, mais ça arrive à tout le monde de sécher le collège une fois ou deux. Ta fille n'est pas pour autant une mauvaise personne, tu l'as bien élevé.

-Il ne s'agit pas que d'une fois, j'ai appelé son ancien collège. L'année dernière aussi elle avait des mots signés pour des rendez-vous imaginaires, et je n'ai rien signé, son père non plus.

Je suis surprise et Christelle le remarque immédiatement à travers le miroir, elle laisse tomber sa tête en avant et soupire :

-Je ne reconnais plus ma fille, tout se qu'elle nous a laissé voir d'elle n'est qu'un mensonge, un joli nuage de fumé qui cache parfaitement se qu'elle fait vraiment. Son poing vient frapper l'évier et me fait sursauter, comment j'ai pu passer à côté...

-C'est pas ta faute Christelle, Julie a fait en sorte que personne ne s'en rende compte et personne aurait pu le voir. Je suis déçue de son comportement aussi, sûrement moins que toi, mais se qui compte maintenant c'est que tout rentre dans l'ordre.

Elle se retourne et laisse tomber sa tête sur mon épaule alors qu'elle m'enlacent. Je la serre fort dans mes bras et embrasse tendrement sa tempe jusqu'à se qu'elle se sente prête.

On reste là, debout au beau milieu de la salle de bain de longues minutes. Elle pleure en silence et je la réconforte du mieux possible. Toujours sans un bruit, elle relève la tête et je sèche ses larmes.

-Qu'est se qu'on va faire ?

-La laisser s'expliquer et lui faire comprendre qu'elle peut nous parler de tout, et que son comportement n'est pas ce qu'on attendait d'elle ?

-Mais on a aucune preuve qu'elle ne recommencera pas, je, elle ferme les yeux un instant pour retenir ses larmes, je n'ai plus confiance.

-Je pense qu'il faut lui dire, si on veut qu'elle ne nous cache plus rien il faut qu'on fasse la même chose avec elle. Ce sera à elle de regagner notre confiance.