Chapitre 11

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PDV Juliette

Voilà un peu plus d'une heure que nous sommes rentrés du centre où nous avons récupéré un magnifique Border Collie. Son pelage blanc et marron clair fait ressortir ses yeux vairons qui ont immédiatement charmé les enfants. Lorsqu'ils l'ont vu, le coup de cœur a été immédiat, autant pour eux que pour nous, même Christelle plutôt réticente au début a craqué.

Timaé ne l'a pas lâché une seconde depuis que nous sommes à la maison, il lui a fait visiter la maison avant qu'ils aillent jouer tous les deux à l'extérieur. Je l'ai rarement vu autant rire depuis ces quelques jours.

Du canapé où nous nous sommes installées avec Christelle, nous le voyons courir et jeter le ballon avant d'essayer de l'attraper avant lui. Mais à chaque mouvement un peu brusque de Timaé, ou d'un mot un peu trop fort, le chien court se cacher, les oreilles couchées et le ventre au ras du sol.

Il lui faudra du temps, mais j'espère bien qu'on réussira à lui faire oublier les traumatismes de sa précédente famille. Même si la pointe de son oreille coupée par ses anciens propriétaires, ou la longue cicatrice sur son abdomen ne disparaîtront jamais...

-À quoi tu penses, chaton ?

-Ploc, comment les enfants ont trouvé un prénom pareil pour ce chien ?

-Aucune idée, mais j'aime bien, pas toi ?

-Si, je me demandais surtout si, un jour, il arrêtera d'avoir peur au moindre mouvement brusque.

-J'espère, personne ne mérite tant de violence. Je suis contente de voir à quel point il rend Tim' heureux, t'as vu qu'il avait rebasculé sur « joyeux » ?

-Oui, d'ailleurs, il t'a dit ce qui allait pas ce matin ?

-Non, je lui ai demandé s'il voulait m'en parler quand on attendait Mathias, mais il a refusé. J'ai pas insisté.

Je la sens bouger dans mon dos, elle dépose le livre qu'elle lisait jusqu'à présent sur la table basse, et attrape ma main pour que je lui fasse face :

-Il n'a pas eu d'autre problème à l'école cette semaine ?

-Non, je te l'ai dit hier.

-Il y a rien que tu ne me dis pas pour pas éviter que je m'inquiète ?

-Rien, je te promets.

-Mais on est d'accord ? Cette nuit, c'était pas anodin ?

-Peut-être, c'est arrivé qu'une fois et il peut y avoir plein de raisons à ça. J'ajoute quand je la vois pas convaincue, une grande fatigue, un mauvais rêve, l'arrivée du chien qui a pu le perturber aussi.

-Ou son institutrice qui le dévalorise toujours.

-Oui, c'est une possibilité, comme ça peut être tout autre chose. Il faut qu'on soit attentives les prochains jours.

J'ai beau vouloir la rassurer et éviter de penser au pire, j'ai bien peur qu'elle ait raison. S'il s'avère que l'appréhension de ses journées à l'école se répercute sur ses nuits, le problème sera bien plus compliqué à régler.

-Tu serais plus rassurée si j'en parlais à Caroline ?

-Oui, mais sans qu'Élise soit au courant, je ne veux pas qu'elle se moque de lui pour ça.

-D'accord, je souris et serre un peu plus sa main avant de la relâcher, si tu peux emmener Tim' à l'école lundi matin, j'irais un peu plus tôt pour lui parler. Maintenant, je peux faire un petit somme ?

Sans lui laisser le temps de répondre, je m'allonge entre ses jambes et pose ma tête par-dessus son nombril. Bercée par le mouvement régulier de son ventre, je suis sûre que je pourrais m'endormir.

Juste une étincelle, tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant