[70] Choisis ton poison.

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Je m'arrête au feu rouge et observe le cœur battant les quelques personnes traversant la route

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Je m'arrête au feu rouge et observe le cœur battant les quelques personnes traversant la route. Mon regard se pose sur le rétroviseur et je peux finalement souffler : pas de police en vue. C'est bien la deuxième fois que je leur échappe. Je tape sur le volant dans un éclat de rire. Pouah les minables ! 

Mais mon rire devient vite nerveux, une boule de stress me dévore le bas ventre. Tu es libre Levi. J'appuie sur l'accélérateur dès que le feu passe au vert. Tâche de le rester. Un pendentif accroché au rétroviseur diffuse une odeur de menthe fraîche dans l'air. Je la respire dans une grande bouffée et considère la route du regard. 

Est-ce que je fais bien de retourner chez Gaby ? Je ne voudrais surtout pas inviter la police devant sa porte. Je me gratte la tête en tournant au prochain rond point, les yeux plissés face au doute. Pas question de mettre davantage Gaby en danger. Après un long détour, j'arrive devant une large propriété privée assez reculée. J'arrête la voiture devant le portail et sonne trois longues fois.

|— Qui ?

Je reconnais aussitôt la voix sèche de Raoul, bouclée d'un bel accent. Je sors la tête pour faire coucou à la caméra de surveillance.

— C'est Jean-L'âne.

Raoul ne pose pas de questions quant à ma venue et se contente d'ouvrir la grille. J'abandonne la voiture dans le parking sous-terrain avant qu'une idée ne me vienne en tête. Et si j'offrais la voiture volée -couleur pistache modèle vieillot- à Gaby ? Peut-être qu'elle me giflera moins fort quand on se retrouvera ? C'est sûr qu'elle se fait affreusement remarquée à côté de toutes les voitures noires de Pépito. Un sourire en coin m'échappe. Gaby va adorer, tant qu'elle ne devine pas comment je l'ai obtenue.

Raoul vient m'accueillir, ou plutôt me surveiller.

— Tu pourrais changer la plaque d'immatriculation de cette voiture ?

Il me lorgne de haut en bas avant de croiser les bras.

— Pourquoi ?

— Je veux l'offrir en cadeau. 

— Raoul pas que ça à faire. 

— Merci, l'ignoré-je, c'est vraiment sympa. 

Je le dépasse et me dirige vers les escaliers.

— Pépito pas être ici.

— C'est malin ça, soupiré-je. Et il est où ?

— Préparer affaire avec les hommes.

— Tu veux dire qu'il prépare un sale coup ?

Il hausse simplement les épaules avant de me doubler pour me conduire dans le salon principal. Raoul se poste droit et sérieux derrière un fauteuil, son regard surplombant la pièce. 

— Oh !

Lorsque je tourne le visage, je manque de faire un infarctus à la vue de ces deux soucoupes noires qui me scrutent. Dans un cri désemparé, je trébuche et me retrouve aplati au sol. Mes yeux croisent une silhouette inexpressive. Derrière une moustache surélevée, j'entends un rire taquin familier. L'individu me tend sa main, que je ne refuse pas. Je l'agrippe et me relève, en le fusillant du regard.

Adam LaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant