On dit qu'un vilain n'est qu'une victime dont l'histoire n'a pas encore été racontée. Alors je vais vous conter son récit. Celle de quelqu'un d'imprévisible aux multiples facettes et à la vie pleine de secrets. Rongé par ses pulsions tantôt meurtriè...
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Sa cage est vide. Plus aucune trace de Sucre. On en déduit qu'il a dû trouver un moyen de s'échapper qui me semble pourtant impossible vu la cage. Le plus dure est de tourner la page. Je n'ai même pas eu le temps de bien connaître Sucre. Je l'ai depuis même pas 24 heures qu'il se volatilise, ou plutôt volailletilise dans son cas.
Aaliyah quant à elle continue de regarder la cage inlassablement.
- Sa cage était bien fermée quand je l'ai quitté, je ne comprends pas.
Elle soupire. Mes mots ne suffisent sûrement pas à atteindre ma meilleure-amie.
Je me sens tellement coupable.
- Je suis désolée Aaliyah. J'aimais tellement Sucre. Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer... Pardon.
- Arrêtes de t'excuser Gaby. Je ne t'en veux pas.
- Mais je n'ai pas pu le protéger...
- Peut-être qu'il est parti récupérer sa liberté volée après tout.
Elle me dit encore une fois que ce qui est fait est fait. Mais je sens qu'elle boude malgré tout.
On ne reverra certainement plus jamais Sucre. Je le sais et ça m'attriste. Mais ce n'est pas ce qui me dérange le plus en ce moment. C'est le fait que j'ai confié mon appart à Adam durant mon abscence et qu'il ne sache rien de la disparition de Sucre. La cage ne s'est quand même pas miraculeusement ouverte toute seule. Mais je préfère ne rien dire à Aaliyah, elle risquerait de mal le prendre.
Alors je prend discrètement Adam dans un coin et lui demande:
- Tu es sure que tu n'as rien remarqué d'étrange ?
- À propos de Sucre?
- Oui.
Il me jete un rapide regard avant de le tourner quelques secondes vers le reste du groupe attroupé au salon. Puis il inspire et m'offre un beau sourire.
- Il chantait beaucoup.
Je lis dans son regard de la sincérité. Mais quelque chose cloche. Il n'a pas l'air affecté plus que ça par la disparition de Sucre si ce n'est pour dire pas du tout. Je veux bien croire que ça peut lui importer peu mais pourquoi me réponderait-il que ça le touche profondément de voir la cage dorénavant vide?
- Tu es sure de n'avoir rien vu? Après tout tu étais le dernier en présence de Sucre et le seul dans l'appart au moment de sa disparition.
- Non.
Je le fixe pourtant très ardemment comme pour le déchiffrer. Il n'aime pas du tout cela.
- Écoutes Gaby, Je n'ai rien à me reprocher. Et si tu me reproches sa disparition j'ai envie de te dire que c'est pas moi le vilain de l'histoire, tu te souviens?
