On dit qu'un vilain n'est qu'une victime dont l'histoire n'a pas encore été racontée. Alors je vais vous conter son récit. Celle de quelqu'un d'imprévisible aux multiples facettes et à la vie pleine de secrets. Rongé par ses pulsions tantôt meurtriè...
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J'ai eu ce mauvais pressentiment qui me chuchotait à l'oreille que Lane avait changé d'avis nous concernant. Il s'est accentué lorsque j'ai ouvert les yeux pour me retrouver sans compagnie. Honnêtement ? Mon coeur a failli lâcher. Mais il m'a suffit de faire un peu plus attention pour remarquer cette silhouette élancée devant la fenêtre. Je soupire bruyamment de soulagement ce qui le fait tourner le visage dans ma direction.
- Quoi?
- Rien... j'ai juste pensé que tu avais détalé comme un lapin, comme tu le fais si bien.
Il fronce les sourcils et vient vers moi pour porter une pichenette à mon front.
- Je ne t'ai pas encore assez déshéritée pour ça, dit-il d'un ton moqueur.
- Tu vas continuer à me dépouiller ?
- Sans pression.
Cela va sans dire qu'il se plait à me bafouer, mais moi je ne me laisse pas faire.
- Pas grave, je me trouverai un vieux papy plein de tune.
- Tu ne serais pas une sugar baby toi?
J'hausse les épaules et il poursuit:
- Je veux bien être ton sugar daddy alors.
- Il te faudrait déjà un peu de pognon tu ne penses pas?
- Hum, dans ce cas tu peux juste m'appeller daddy.
Je lève les yeux au ciel en soupirant pour montrer à quel point je suis blasée.
- Allez c'est qu'une blagounette.
- Tes blagues se veulent drôles alors qu'elles ne font rire que toi.
- Ça me suffit amplement !
- Et la modestie, t'en as fait quoi?
- Je l'ai délaissée pour toi.
Je souris, c'est de pire en pire. Lane me tire les joues amusé par mon manque de répondant à sa dernière phrase, et dépose un baiser sur mes lèvres. Ensuite il se lève et me montre la fenêtre.
- La mère des oisillons est rentrée, m'informe-t-il. Avec des vers pour le déjeuner. Ça m'a rappellé que je crève la dalle. On peut rentrer au plus vite, avant que je ne sois obligé d'essayer le repas des pigeons ?
Nous quittons l'hôtel et marchons côtes à côtes, comme deux soldats faisant leur patrouille. Je ne parviens pas à trouver quelque chose à dire, encore un peu surprise par la tournure qu'ont pris les événements d'hier, et en particulier ma confession. Lorsque je lui ai avoué mes sentiments je ne voulais que me vider le coeur, je ne m'attendais certainement pas à me trouver un petit ami, et un vrai cette fois! Entre temps, je parviens à réaliser que ma relation avec Lane est devenue officielle lorsque ce dernier attrape ma main pour la serrer dans la sienne, faisant s'entrecroiser nos doigts.
