[85] Senteur d'oranger

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C'est quand Aizen et moi arrivons à la maison que je vois cette silhouette familière qui nous attend sur le seuil d'entrée

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C'est quand Aizen et moi arrivons à la maison que je vois cette silhouette familière qui nous attend sur le seuil d'entrée. Ses sourcils froncés, il me lance un sourire carnassier. Je déglutis et pousse Aizen vers la bête.

- Occupe-le ! Fais diversion et protège ton papa Zézette !

Trop tard, l'animal fonce déjà dans ma direction. Je hurle et prends mes jambes à mon cou. J'entends des bruits de course derrière moi jusqu'à ce qu'une petite voix tente de se faire entendre :

- P'tit loup, non !

Je lance un regard en arrière et surprends l'animal à faire demi-tour pour se jeter dans l'étreinte d'Aizen. Bien joué, monsieur diversion ! J'attends patiemment que la bête se calme pour retourner dans leur direction. Le chien me laisse passer devant lui, le souffle long. Quand je déverrouille enfin la porte, P'tit loup me bouscule pour me faire dégager de sa route. Il aboie à Aizen d'entrer et ce dernier s'exécute sans broncher.

- Okay ! levé-je les mains. Je sais que j'ai été vilain tout à l'heure avec toi. Mais je dois avouer que t'es drôlement malin. T'as réussi à t'enfuir et à retrouver la maison, bravo !

P'tit loup me fixe méchamment avant de cracher à mes pieds. Je m'insurge de ce manque total de respect. Mais pire que ça, mon teint pâlit quand il bondit sur la serrure pour récupérer la clé de la maison. Il me lance un regard satisfait avant de claquer la porte devant moi. Je reste là, hébété. Viré de ma propre maison, par un chien !

Je toque, mais personne ne m'ouvre. Je supplie, mais personne ne m'écoute. J'appelle Aizen, mais le chien aboie pour couvrir ma voix. Alors je chante "trahison disgrâce" en cognant la porte avec rythme. Toujours rien.

Je finis par m'assoir sur le bord du trottoir, les poings douloureux. Je boude en regardant les voitures circuler devant moi. Le ciel commence à s'assombrir et l'air devient si frisquet que mon nez commence à couler. Quelle journée de merde. En plus, j'ai de nouveau faim.

- Tout va bien, signore ?

Une douce voix me sort de ma phase. Je lève les yeux sur un sourire rafraichissant.

- Vous avez l'air démuni. Je peux vous aider ?

Je renifle fort sous le regard cristallin de l'inconnu. Ce dernier passe une main gantée dans son manteau avant d'en ressortir un mouchoir qu'il me tend. Je me mouche avant de lui rendre son mouchoir qu'il refuse très gentiment. C'est ma morve qui le rebute comme ça ?

- Ca va pas trop, non.

- Vous voulez en parler ?

J'arque un sourcil par tant de bienveillance. C'est louche ! L'inconnu passe une main gênée dans sa chevelure blonde.

- Oh, j'habite juste ici. (Il pointe la maison mitoyenne à la mienne et mon cœur manque un battement. Je suis sauvé !) Vous devez être mon nouveau voisin. Je vous ai vu emménager.

Adam LaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant