On dit qu'un vilain n'est qu'une victime dont l'histoire n'a pas encore été racontée. Alors je vais vous conter son récit. Celle de quelqu'un d'imprévisible aux multiples facettes et à la vie pleine de secrets. Rongé par ses pulsions tantôt meurtriè...
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La pression qui s'abat sur ma gorge est inflexible. Lane ne cherche pas seulement à m'étrangler ou à me griffer, non il veut m'arracher la trachée. Son visage est crispé, ses lèvres scellées. Et dire que son humour me manque déjà.
- Saloperie ! Je te l'ai pourtant dit, moi c'est Lane. C'est pourtant pas très compliqué: L.A.N.E
il épelle lentement les lettres qui forment son nom comme s'il s'adressait à un enfant, sauf que ce serait ce même enfant qu'il agresserait. La pression se faisant plus intense, ses ongles vont chercher plus loin, plus profondément dans ma chair. Dorénavant mon sang coule sur ses doigts. Je n'arrive plus à hurler, ma voix est morte mais la sienne se fait plus forte.
- Lane! Lane! Lane! T'as pigé ? Pas Adam. Alors c'est quoi mon nom?
- L...E...
mes larmes glissent le long de mes joues en même temps que ces simples sons pourtant si difficiles à prononcer.
Ma vision s'affaiblit également. Tout mon être se perd. J'ai l'impression qu'à chaque seconde passée j'absorberai le peu d'oxygène qu'il me restera. Qu'à chaque instant mon corps cessera de respirer, m'emportant dans les profondeurs d'une abyme encore inconnue.
Je respire tellement difficilement que je n'entend plus ce qui m'entoure. Je vois seulement Lane exprimer son mécontentement. Puis je perd son image, je ne vois que du flou. Ma vision se brouille et se mélange à mes larmes. Les couleurs se mixent. Rien n'est plus net. Quelle affreuse expérience.
J'ai des vertiges et puis je ne vois plus rien du tout. Du noir et des sons, c'est tout ce qu'il me reste. Puis la porte s'ouvre brusquement. Deux voix extérieures se font entendre. L'une s'adresse à Lane tandis que l'autre me semble destinée. La pression sur ma gorge disparaît soudainement et un violent coup s'ensuit. Lane tombe à terre. Il hurle, se débat en même temps que quelqu'un examine mon état et tente de me réconforter. J'essaye tant bien que mal de me ressaisir. La table est bousculée et renversée, des hurlements retentissent à travers toute la salle. Le son d'un tazer surgit puis c'est le silence. Je perd finalement connaissance.
***
Je me réveille en sursaut. Il me faut du temps pour comprendre que je me trouve dans une chambre d'hôpital et que je suis toujours en vie.
Ma gorge est drôlement irritée. Mais ce qui est encore plus drôle c'est ma voix, ou plutôt ce qu'il en reste. L'infirmière vient voir mon état. Elle vérifie certains tuyaux aboutissant dans mon corps et me demande si j'ai mal par-ci ou par-là. J'ai une petite toux et un mal de tête surgit. Elle me demande d'estimer si je suis en mesure de recevoir de la visite. J'acquisce sachant très bien qui n'a pas hésité à passer la nuit à l'hôpital pour moi.
Une tête blonde surgit dans mon champ de vision. Elle sourit, puis essuie quelques larmes.
