Alors voila, je trainais dans les rues de Londres, retardant mon retour dans les quartiers sorciers où je devais rejoindre le ministère. Je jetai un coup d'œil à ma montre et poussai un soupir à fendre l'âme. Je forçai la porte du Chaudron Baveur et me faufilai dans le bar miteux. Il n'y avait pas âme qui vive. Tous célébraient sans aucun doute le quatrième anniversaire de la mort de Voldemort. Seul Tom, le barman, essuyait avec un vieux torchon des verres ternes. Et il ne faisait pas exception à la règle ; il sifflotait. Et croyez-moi, Tom n'était pas du genre à pousser la chansonnette. Je lui adressai un petit geste de la main et continuai mon chemin vers la cour où les poubelles étaient entreposées. Je tapotai machinalement quelques briques autour de moi et le mur se dissipa pour me laisser passer. Le Chemin de Traverse s'ouvrait devant moi. Il était aussi bondé que lors de la séance spéciale de dédicace des joueurs de Quidditch de l'équipe d'Angleterre. Tout un programme…La foule dansait, chantait en rythme d'une fanfare installée pour l'occasion. De nombreux enfants s'étaient dessinés une cicatrice sur le front ou s'étaient colorés les cheveux en orange. De multiples stands s'étendaient sur toute la rue principale, vendant principalement de la nourriture. Je me glissai entre les passants, le plus rapidement possible dans le but d'arriver à l'heure au ministère, le lieu de mon malheur. D'après ce que j'avais compris, tout avait été organisé, jusqu'à mes vêtements et ma coiffure. Et je ne m'en plaignais pas, parce qu'en ce qui concernaient les tenues de soirées mondaines, je n'étais pas fortiche. Je pénétrai enfin dans le bâtiment et fus surprise (dans le mauvais sens du terme) par l'aménagement de l'atrium. C'était affreux. Ignoble. Epouvantable. Le hall avait été visiblement agrandi, et pas qu'un peu. Des centaines, que dis-je, des milliers de chaises étaient proprement alignées devant une estrade digne de l'Olympia. J'étais en plein cauchemar. L'idée de m'échapper discrètement et de m'enfermer dans mon appartement me traversa alors l'esprit. J'amorçai déjà quelques pas vers la sortie qu'une voix m'interpela :
- Ah ! Miss Granger vous voila enfin ! J'ai cru que vous vous défilerez de nouveau ! Haha !
Haha. Totalement hilarant ce cher monsieur ! Je suis déjà fan ! Il ne nous manque que le one man show ! Crétin. Je me retournai et retrouvai face à un homme un peu plus grand que moi, âgé d'une quarantaine d'années et plutôt maigrichon. Ses cheveux roux étaient coupés courts et des lunettes à monture noire habillaient son visage. Il me tendit sa main, ornée de fins doigts en se présentant :
- Harold Fox pour vous servir.
Je serrai brièvement sa main et m'apprêtai à la lâcher lorsqu'il me tira à travers l'atrium.
- Euh…Excusez-moi mais…
- Où je vous emmène ? Me demanda avec un sourire.
J'hochai la tête.
- Et bien, étant donné que je suis chargé de m'occuper de vous, je vais tout d'abord vous coiffer, puis vous choisir une tenue digne de ce nom ! M'expliqua t-il, tout en me trainant vers une porte que je n'avais jamais remarquée auparavant, dissimulée derrière un pan de mur.
Il lâcha enfin ma main ouvrit la porte et me poussa dans une petite pièce sombre, éclairée par une simple ampoule. Petite pièce sombre, certes, mais elle restait un vrai paradis terrestre. Des dizaines de portiques, tous pleins à craquer de vêtements, étaient collés les uns aux autres. De nombreuses caisses bourrées d'accessoires en tout genre s'entassaient dans tous les coins et un mur entier étaient recouvert par des sacs à mains et pochettes, tous plus beaux les uns que les autres. Je restai ébahie, figée dans l'encadrement de la porte. Harold eut un petit rire satisfait et me désigna la pièce d'un vague geste de la main en commentant :
- Miss Granger, bienvenue dans mon antre ! Veuillez entrer s'il vous plait.
J'obéis et m'installai sur une chaise qu'il me désigna. Je découvris alors une multitude de pairs d'escarpins de toutes les couleurs possibles et inimaginables. Merlin ! Qu'avais-je fais pour bénéficier d'une chance pareille ? Les voleurs se cassaient la tête à pénétrer dans Gringott pour quelques gallions alors qu'une petite salle de rien du tout à quelques mètres de là contenant le plus beau trésor du monde !

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Ephemeral
FanfictionIl ne m'a pas fallu très longtemps pour tomber amoureuse de Drago Malefoy. Juste un macabre concours de circonstances, mené par un psychopathe qui ne souhaitait qu'une chose : me tuer. Nous tuer.