Chapitre 19

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Des heures. Ça faisait des heures que je cherchais en vain une quelconque piste pouvant me mener à la destruction de Matthew Duncan. Mais à vrai dire, il n'y avait plus rien à chercher. Tout avait été trouvé, décortiqué, examiné avec soin et minutie. Et maintenant il ne restait que des morceaux, des débris à recoller entre eux afin de résoudre le puzzle. Afin d'éclaircir cette histoire. Et de préférence avant une nouvelle victime. Je me laissai tomber sur un vieux fauteuil poussiéreux des archives. Tout était sombre et silencieux. C'était comme si j'étais enfermée dans une bulle, dans un cocon où rien ne pourrait jamais m'arriver. Extenuée, j'appuyai ma tête contre le dossier et fermai les yeux. Quelle heure pouvait-il bien être ? Avait-on passé minuit ? Nous restait-il à présent vingt quatre heures pour résoudre l'affaire Psycho-Matt avant que Drago ne passe définitivement sous sa baguette ? En parlant de Drago, il semblait bien qu'il m'avait posé un lapin. Avec un soupir, je rouvris les yeux, relevai la tête et me hissai difficilement sur mes jambes. Lentement, je me dirigeai vers la sortie, marquée par une porte et suivit par l'habituel escalier en colimaçon. Alors que je posai mon pied sur la première marche, un étrange grincement retentit au dessus de ma tête. Je m'immobilisai et attendis, à deux doigt d'extirper ma baguette de ma poche. Mais rien. Seul le silence répondit à ma question muette. Je posai un second pied sur la marche suivante et le bruit retentit une nouvelle fois. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je sortis d'un geste vif et agile ma baguette de sa cachette. Je la pointai devant moi, tel un bouclier et continuai doucement mon ascension. Le bruit ne se manifesta plus. J'arrivai finalement en haut des escaliers sans encombre et déboulai discrètement dans l'atrium. Tout était vide et silencieux. Les vitres me permettaient de constater que dehors, la nuit était plus noire et sombre que jamais. Sur la pointe des pieds et le cœur en feu, je traversai le hall désert et alors que j'arrivais à l'angle d'un mur, une poigne féroce se posa sur mon épaule. Psycho-Matt était là. Derrière moi. Je le sentais. A deux doigts de la crise cardiaque, je me retournai en balançant mes bras vers mon ravisseur. Je le touchai d'un coup de poing particulièrement bien placé. Un gémissement s'échappa de sa bouche et il marmonna, le visage dans les mains :

- Mais t'es complètement folle ma parole ! Tu m'as défiguré !

J'abaissai immédiatement ma baguette lorsque je reconnus la voix familière. Malefoy se redressa, une tâche plus foncée colorant une partie de sa joue. Je soufflai de soulagement et laissai échapper un rire nerveux.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, ronchonna t-il. Ca ressemble à quoi ?

Il tourna sa joue blessée dans ma direction et je fis une moue mi désolée mi embarrassée. Je pointai alors le bout de ma baguette sur le visage abîmé et fit disparaitre le tout d'un sort basic.

- C'est de ta faute aussi…Me défendis-je évasivement.

Il ne riposta pas et se frotta discrètement la joue. Je levai les yeux au ciel.

- Mais oui Malefoy, tu es beau et ton visage parfait n'a pas bougé d'un poil.

Il esquissa son sourire en coin dont lui seul avait le secret.

- Je suis beau ?

Je sentis immédiatement mes joues chauffer. Finalement l'obscurité de l'atrium était une aubaine.

- Ca ne date pas d'hier. Tu ne vas pas faire l'innocent tout de même. Sorcière magazine a du t'élire une dizaine de fois Mister sorcier.

Il balaya ma réplique d'un vague geste de la main.

- Je sais ça. Mais je ne pensais pas que tu me trouvais beau. Redis-le encore une fois, c'est bon pour mon égo.

Je poussai un soupir exaspéré.

EphemeralOù les histoires vivent. Découvrez maintenant