Chapitre 18

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J'avais sans aucun doute passé la pire nuit de mon existence. Bordée de cauchemars en tout genre, mettant en scène un espagnol psychopathe blond, je n'avais cessé de me réveiller en sursaut, tâtant d'une main paniquée ma table de nuit pour m'emparer de ma baguette et illuminer d'un vif lumos toute la pièce. Et puis, quand je constatai que seule ma respiration agitée troublait le silence nocturne, je me recouchais, fébrile et trempée de sueur. Mon retour dans l'appartement n'avait peut-être pas été une si bonne idée en fin de compte. Mais je n'avais pas le choix. Je ne pouvais décemment pas cohabiter une minute de plus avec les Potter. Il m'était impossible de supporter le regard accusateur de ma prétendue meilleure amie. C'était trop dur. Trop exaspérant. Juste trop.

Attablée devant mon café fumant, la tête posée au creux de ma main droite, je n'avais même plus la force de tourner ma cuillère dans le breuvage sombre. Etrangement, le soleil brillait en cette matinée et les rayons s'aventuraient jusqu'à mon nez, éblouissant mes yeux lourds de sommeil. Je ne cherchais pas à me cacher de cette source de lumière chaleureuse et réconfortante. Sa présence sur ma peau était agréable.

Mais cette apparente tranquillité n'était qu'éphémère et superficielle. Mes pensées se tournaient déjà vers le triste destin qui semblait tous nous attendre avec un sourire maléfique. Il restait deux jours. Deux minuscules journées avant que Matthew Duncan ne frappe une nouvelle fois. Il me restait deux jours pour dénouer les nombreux nœuds qui formaient le dangereux problème de Psycho-Matt. C'était trop court. Beaucoup trop court. Je n'étais même pas certaine d'aller à la rencontre de Naomi Adams après la façon dont j'avais congédié Miguel. Je lâchai finalement ma cuillère, ramenai mon second coude sur la table, joignis mes mains en coupe et y calai ma tête pesante. Alors que mes yeux se fermaient tous seuls, quelques légers coups retentirent contre ma porte. Je sursautai, le cœur pompant avec plus d'entrain qu'il ne le fallait mon sang. Je me hissai sur mes jambes tremblantes et me dirigeai avec de petits pas prudents vers la porte.

- Qui est-ce ? Demandai-je finalement, l'oreille collée au bois froid.

Un soupir se fit entendre puis une voix que je connaissais bien suivit :

- Le grand méchant loup.

Tout en levant les yeux au ciel, j'ouvris la porte et me retrouvai face à un Harry visiblement de mauvais poil. Je resserrai discrètement ma robe de chambre autour de mon corps à moitié nu. Il me poussa légèrement et pénétra dans l'appartement avec un plissement de nez. Je refermai délicatement la porte et me retournai vers mon visiteur. Les bras croisés sur sa poitrine et les sourcils froncés, il me détaillait sévèrement.

- Alors ? Est-ce que je pourrais savoir ce que tu fabriques ?

Je tordis ma bouche en un rictus agacé. Je ne pouvais pas croire que Miguel avait vendu la mèche. Ce n'était qu'un lâche. Et sa vengeance face à notre fin de rendez-vous d'hier soir était que minable. Je croisai à mon tour les bras sur la poitrine.

- Rien. Absolument rien.

- Tu te fous de moi ? Je ne rigole pas avec ça, Hermione. C'est dangereux.

Je soupirai bruyamment dans le but de lui faire comprendre mon ennui profond face à ses propos moraux qui étaient purement inutiles et agaçants.

- Ce n'est pas si dangereux, grommelai-je tout en dessinant de petits cercles avec mon pied.

- Ce n'est pas si dangereux, dit-elle ! Ironisa Harry en levant les bras au ciel. Ma parole tu es vraiment suicidaire !

Mon sang commençait à bouillonner sous ma peau tandis qu'une étrange pression remontait dans ma poitrine.

- Je suis sure que tu exagères ! M'énervai-je. C'est protégé, tout de même !

- Protégé ? Ce taudis ?

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