Chapitre 5

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Miss-je-sais-tout ou pas, il semblait que mon statut s'était effacé en même temps que ma popularité. J'avoue, j'étais à cet instant précis miss-je-ne sais-plus-du-tout. Je n'étais jamais entrée dans une salle d'audience et je ne connaissais même pas le nom du juge du mangenmagot pour qui je traitais tous ces dossiers. Je soupirai de frustration et m'enfonçai un peu plus dans mon fauteuil. La question n'était même plus de savoir pourquoi je devais faire ça, mais plutôt comment allais-je résoudre ce petit (gros) problème ? Je tripotai négligemment une vieille plume, faisant travailler toutes les particules de mon cerveau, réputées pour leur efficacité durant mon temps à Poudlard. J'ouvris péniblement le dossier vert et le parcourus rapidement. Il n'était pas bien épais ; trois parchemins à tout casser. Mais le contenu était on ne pouvait plus intéressant. J'avais failli m'étouffer en découvrant que l'homme qui se cachait derrière Nimbus&Broom, la plus grosse entreprise de fabrication de balais de compétition (Nimbus, Eclair de Feu et le tout nouveau en vitrine, Tornade Véloce) était en réalité le blondinet. Mais ce n'était pas tout ; C&C, une boutique de vêtements de luxe très réputée -et très chère- (je bavais littéralement à chaque fois que je passais devant la vitrine) lui appartenant également et c'était sans compter sur Healthpotion, un laboratoire pharmaceutique qui créait et livrait tous les médicaments de Sainte Mangouste. Ce gars était un lingot d'or à lui tout seul, réunissant en une semaine trente ans de mon salaire. Je savais qu'il était riche mais tout de même...Autant ? Je ne me doutais pas qu'une telle fortune existait dans les coffres de Gringott. Cependant, le reste de ma lecture me laissa pantoise. Une chose n'était pas claire. Je ne sais pas qui avait examiné ce dossier, ni même qui avait fait ces accusations frauduleuses contre le blond mais il avait raison, quelque chose ne tournait pas rond. D'ailleurs, pourquoi n'y avait-il aucun nom sur ce fichu dossier ? J'en prenais un autre de couleur jaune, traitant d'un divorce. Tout y était. Qui divorçait, quels étaient les avocats, qui avaient écrit ce dossier. Mais pourquoi n'y avait-il rien, absolument rien, excepté les accusations dans celui du serpentard ? C'était comme si une feuille manquait, ou comme si les informations avaient été effacées...Non, c'était idiot...Ou futé. Accuser sans laisser de nom et attendre qu'il se fasse descendre par le Mangenmagot, pas bête. Admettons donc que ma théorie fut juste. Quelqu'un (appelons ce quelqu'un monsieur X) en voulait donc à Malefoy. D'accord...Et maintenant ? La réponse ne cessait de résonner dans ma tête mais j'étais bien trop têtue pour l'écouter ne serait-ce qu'une toute petite seconde. Je n'avais toutefois pas le choix. Je soupirai bruyamment et me résignai à mon triste destin. Il fallait que je parle à Malefoy. Il était le seul à pouvoir m'éclairer sur la suite de « l'enquête de Mr.X ».

J'étais assez fière de moi-même. A peine une demi-heure pour trouver la source du problème. Peut-être n'étais-je pas si désespérée que ça ? Je me levai et me dirigeai d'un pas trainant vers la cafétéria du ministère. Un jus de citrouille ne me ferait pas de mal. J'allais entrer dans l'ascenseur quand une voix aigue et criarde m'interpela. Je fermai les yeux et tentai de me détendre avant de me retourner. Pas de doute possible, c'était Martine.

- HERMIOOONE ! Attends !

Dites-moi que je rêve ! Elle courait vers moi, ses bras se balançant irrégulièrement de chaque côté de son corps loin d'être gracieux. L'image d'un hippopotame en pleine action se figea alors devant mes yeux et je ne pus me retenir de sourire. Elle arriva enfin à ma hauteur essoufflée comme un bœuf. Hippopotame, bœuf, où est la différence ?

- Hermione ! Tu...Ne...M'avais pas dit...Que tu connaissais...Drago Malefoy ! Parvint-elle finalement à articuler entre deux bouffées d'oxygène.

- Tu ne me l'avais jamais demandé, répondis-je avec un certain détachement.

Elle se courba et posa ses mains sur ses genoux, tentant de reprendre un rythme cardiaque normal puis se releva finalement.

- Est-ce qu'il t'a parlé de moi ? Demanda t-elle, une lueur d'espoir brillant au fond de ses pupilles.

EphemeralOù les histoires vivent. Découvrez maintenant