Chapitre 3

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Saoule ? Moi ? Jamais de la vie ! Je me sentais juste...joyeuse. Oui, joyeuse, pour la première fois depuis une éternité. C'était officiel, l'alcool faisait des miracles. La nuit était tombée depuis plusieurs heures à présent et la fête battait son plein. Harry et Ginny s'étaient éclipsés on ne sait où, faire on ne sait quoi. Maëlla et son super-copain étaient attablés au bar aménagé depuis deux bonnes heures, sirotant tranquillement la même boisson depuis qu'ils s'étaient installés tout en riant, en se bécotant ou en faisant je ne sais quoi. Je ne les espionnais absolument pas, je les regardai rien de plus, cherchant une faille à leur bonheur un peu trop intense à mon gout. Oui j'étais jalouse, et alors ? Ils avaient la vie rêvée. Il était donc normal qu'une personne comme moi, c'est-à-dire sans un sous, banale, seule et par-dessus le marché saoule les lorgnait discrètement, cherchant la clé de leur réussite. Plus le temps passait, plus je me tassais sur ma table -où j'étais seule, ne changeons pas les bonnes habitudes- où les verres vides se succédaient. La lumière se faisait moins intense et je sentais mon corps lourd et endoloris s'envoler aux pays des rêves. La dernière vision que j'eue fut un regard inquiet de Maëlla en ma direction. Enfin je me sentais bien. Les martellements incessants dans ma tête s'étaient tus et un sentiment de plénitude avait envahi chaque parcelle de mon corps. Ma béatitude fut cependant de courte durée. Une voix chaude, douce et mielleuse vint caresser mes oreilles tel un souffle d'air :

- Granger, bouge ! Je te ramène chez toi.

Bon d'accord, la voix n'était pas si douce que cela et m'agressait les tympans plutôt qu'autre chose. Je grognai vaguement à cet imposteur de parler un peu moins fort et il me surprit à éclater d'un rire franc et angélique.

- Tes beaucoup plus intéressante quand tu es saoules, Granger. Tu n'as pas une ou deux révélations croustillantes à me donner ?

Les yeux toujours clos, je ne compris pas immédiatement la provenance de ce petit claquage et du « aie ! » qui suivit.

- Ne profite pas de sa position de faiblesse ! Réprimanda Maëlla.

Celui que je supposais être Malefoy rigola une dernière fois et me mit sur pied.

- Où puis-je vous déposer ma douce ? Demanda t-il d'une voix qui me sembla parfaitement idiote.

Le soupire que lâcha Maëlla me conforta dans mon idée. Rassemblant toutes mes forces, je marmonnai :

- Chemin de Traverse.

- C'est vague.

- C'est Hermione Granger, Drago. Elle doit surement habité sur Upper Street, comme toutes les personnalités.

- On y habite aussi et on ne l'a jamais vu.

- Essaye quand même ! S'impatienta Blondie.

Moi, dans mon brouillard, j'écoutais attentivement leur conversation. Upper Street ? Ils pensaient réellement que j'habitais sur la rue la plus huppée et la plus cher du Chemin de Traverse ? La bonne blague ! J'aurais volontiers éclaté de rire si un liquide chaud et acide au fond de ma gorge ne menaçait pas de jaillir. Le bruit caractéristique du transplanage retentit et l'affreuse sensation d'être transbahutée dans un gros tube noir s'en fit ressentir. Enfin mes pieds touchèrent des pavés froids et durs. Je tentais un coup d'œil et marmonna au serpentard :

- Malefoy, je suis fauchée. Tu crois vraiment que j'habite sur Upper Street ?

Je vis qu'il fut surpris mais il remit aussitôt son masque d'impassibilité.

- Bon tu habites où alors ? S'énerva t-il.

- Juste sur le Chemin de Traverse.

Il grogna des mots inintelligibles et souffla bruyamment.

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