Chapitre 8

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Oh oui…Si seulement j'avais su que Malefoy allait m'aider. Parmi tous les éléments déclencheurs de cette histoire celui là devait sans aucun doute être en tête de liste. Je ne pourrais dire que la proposition que m'avait faite Malefoy était mauvaise ou bonne. Disons qu'en ce qui me concernait elle partait d'une bonne intention alors que du côté de Malefoy elle l'arrangeait. Enfin, laissez-moi d'abord vous expliquer et puis pour la suite, vous êtes les seuls juges…

Ma retraite fut cependant de courte durée. Trois minutes, ni plus, ni moins. Trois minables minutes pour me remettre du plus grand choc émotif de ma misérable vie. Tout juste le temps de compter jusqu'à cent quatre vingt avant qu'un nouvel ingrat vienne me solliciter.

- Granger, Granger…Finalement ce n'est pas de la haine que je ressentais envers toi, mais de la pitié…

J'eus un léger sursaut lorsque la réplique retentit mais ne relevai pas pour autant la tête. Même si son regard d'acier avait été surpris tout à l'heure, je savais qu'à présent il était plein de sarcasme. Autant que sa voix dégoulinait de mépris. Malefoy dans toute sa splendeur.

- Dégage, murmurai-je.

- Pas avant que tu n'ais levé tes petites fesses de ce sol dégueulasse.

- Qu'est ce que ça peut te faire de toute façon de l'endroit où je pose mes fesses ? Demandai-je avec dédain, la tête toujours entre mes genoux.

- Oh mais je me fiche complètement d'où tu te poses Granger. Ce qui me gêne c'est que tu portes une de mes robes et que le gris est plutôt salissant…

D'accord. Il n'était apparemment pas là pour me remonter le moral, pas de surprise. Mais ce n'était vraiment pas le moment pour s'amuser au petit jeu habituel du c'est-moi-le-plus-cynique.

- Dis, tu ne voudrais pas juste…Partir ? C'est ce que les serpentards font de mieux habituellement, non ? Fuir.

Il ricana et répondit tout de même :

- Pas avant d'être sure que cette robe ne finira pas en lambeau.

La réplique de trop. La goutte d'eau. Je sentis malgré moi chaque particule de mon corps s'électriser. Chaque muscle se contracter. J'inspirais profondément avant que mon poing ne parte définitivement écraser son nez parfait et me levai.

- Tourne-toi, lui ordonnai-je.

- Pourquoi ? Demanda t-il sur le même ton sec et dur.

- Parce que.

Il hésita une fraction de seconde puis se retourna. Ce geste me choqua. Que Malefoy me cherche soit une chose, mais qu'il obéisse à mes ordres en est une autre. Peut-être avait-il enfin compris à quel point j'étais contrariée. Je me dépêchai d'enlever la robe et de remettre mon bon vieux jean suivi d'un léger pull monté d'un col en v.

- C'est bon.

A peine fut-il retourné que je lui balançai la robe dans la figure. Il la rattrapa in extremis et me lança un regard meurtrier. En même temps, il l'avait cherché…

- Voila, la robe est entre de bonnes mains. Maintenant lâche moi.

- Je ne suis pas venu ici pour récupérer une robe qui existe déjà en plusieurs exemplaires.

Quel culot. Pas la peine de préciser que je ne débordais pas de joie. Cet homme était vraiment particulier. C'était comme s'il prenait plaisir à faire chier les autres, à les provoquer. Non, vraiment, les cas comme lui étaient rares et on les qualifiait généralement de déséquilibrés.

Malefoy…En même temps il n'y avait pas de surprise. Il avait toujours été comme ça. Et même si, quatre ans après notre scolarité, nous avions des conversations presque civilisées, il ne restait pas moins le Malefoy que j'avais toujours connu. Peut-être avait-il un peu plus d'humour et de cœur. Et il souriait plus aussi…Et il était gentil. Quelques fois. Quelques rares fois. Non, finalement il n'était plus Drago Malefoy, petit merdeux prétentieux et arrogant. Quoiqu'il avait gardé l'arrogance et la prétention. Oh et puis après tout je n'en savais rien. Il avait changé, un peu. Il avait muri. Ca devrait suffire. Inutile de me provoquer un mal de tête sur un sujet aussi peu intéressant que Malefoy. Il était Malefoy, point. Il y avait des thèmes un peu plus importants, qui méritaient plus amplement réflexion. Ron. M'aimait-il réellement ? Etait-ce une manière de me récupérer ? Etait-il sincère ? De toute façon, quoi qu'il dise, je retomberais dans ses bras, faute de pouvoir combattre mon cœur. C'était pathétique. Et le pire dans tout ça est que j'en étais consciente. Mais je l'aimais alors que pouvais-je faire d'autre que subir ma passion ?

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