-Je n'ai rien à te dire sur ce sujet mais sache qu'encore une fois Anna Ndiaye est une manipulatrice, elle est capable de tout. Ce fameux jour où elle m'a agressé elle m'avait laissé une bombe qui a bouleversé ma vie. Elle m'avait dit que j'étais la fille d'une folle et que comme elle j'étais aussi une bâtarde.
-hummmmm
- malheureusement, après avoir eu une discussion avec mes parents j'ai su qu'Anna avait raison, c'était vrai. En fait je ne suis pas réellement la fille biologique de sadaga Ndiaye et de Aissatou komé c'était la triste vérité. Ma mère était une malade mentale et m'avait laissé chez sadaga lorsque j'avais deux ans. Je ne vous ai rien dit toi et tes frères parce que mon père sadaga Ndiaye me l'avait interdit. Il m'avait dit de ne jamais dire à mes enfants qu'ils n'étaient pas mes vrais parents. Raby était au courant, ne sois pas jaloux, elle était ma fille aînée de surcroît ma conseillère, elle était mature malgré son jeune âge, elle m'orientait dans la vie, elle connaissait mes peines sans que je ne lui en parle, Raby était une personne rare, un être magnifique, son sixième sens lui permettait d'anticiper dans toute chose, sa franchise à te dire les choses telles quelles sont sans te brimer n'avait d'égale que sa bonté , elle me manque tellement Djibril. Termina-t-elle en versant quelques larmes.
- ne pleure pas moi aussi elle me manque terriblement .
-si seulement elle était là. Lâcha-t-elle cette fois-ci en sanglot.
-maman s'il te plaît ne pleure pas, c'est la volonté de DIEU.
Djibril l'avait pris dans ses bras pour la réconforter, sa tête enfouie sur le coup de son fils, coura essayait de contenir ses émotions. Certains badauds les regardaient et d'aucuns même avaient laissés ce qu'ils faisaient pour se convertir en parfait spectateurs ce qui alerta coura qui ne voulait pas se donner en spectacle et se redressa de suite des épaules de Djibril. Ce dernier sortit un paquet de mouchoir dans l'une des poches de son pantalon y extirpa une et essuya le visage inondé de larmes de sa mère.
Dans chaque famille, les parents ont leur favori parmi leurs enfants et Raby était la favorite de sa mère. Elles s'aimaient tellement qu'on aurait cru en les voyant ensemble qu'elles étaient sœurs. Djibril a toujours été jaloux de ce favoritisme ce qui ne l'arrangeait guère, car à chaque fois qu'il se disputait avec Raby, sa mère prenait la défense de sa sœur ce qui le mettait dans un fou rage.
Parfois, quand on est petit on peut penser que l'un de nos parents ne nous aime pas, parfois certains même se laissent aller dans une réflexion juvénile de croire dur comme fer qu'ils sont adoptés. À cause de cette incompréhension d'antan, la relation de Djibril et de sa mère avait tari, il ne lui refuse rien certes, mais cette proximité, cette approche amoureuse, ce lien fort, cette connivence filiale qui devrait se tisser entre une mère et son fils avait disparu depuis belle lurette.
N'empêche, son unique amour comme il a l'habitude de dire reste sa mère, car cette lueur que l'on voit dans les yeux d'une mère lorsque son enfant a un problème ou est mal en point, ne se verra sur aucune paire d'oeil d'une autre personne que celui d'une maman.
Même si on sent ou pense qu'une mère qui t'a porté dans son ventre 9 mois peut éprouver un sentiment opposé à l'amour, sois patient et attend le jour où il t'arrive malheur ou que tu te morfondes dans un chagrin ou même mal en point à cause d'une égratignure, ce jour là, ne ferme pas les yeux, laisse le grand ouvert et fixe ceux de ta mère, tu y verras cette lueur remplit d'amour, de compassion et d'empathie que jamais tu ne reverras autre part que dans les pupilles de ta mère.
Terminé de lui effacer les quelques larmes qui avaient réussi à s'échapper de leur cage, Djibril lui tenait la main si fort, les yeux rivés remplit de compassion sur les siens.
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