Il le savait, mais son coeur et son esprit refusait de le croire. Après tout ce temps, c'est aujourd'hui que son père biologique a décidé de venir le voir, après 34 ans?
Il n'avait pas pitié et ne ressentait aucune émotion heureuse envers son géniteur.
Il le regarda furieux, incapable de contenir sa colère, shérif s'éclata.
- c'est aujourd'hui que tu viens me voir, après tant d'années ?
-j'ai honte mon fils, crois-moi.
-tu nous as fait beaucoup de mal ma mère et moi, je ne veux pas être impoli, mais je n'ai rien à te dire Fallou.
-shérif, lui dit son père . C'est ton père, je comprends que tu sois en colère et frustré, mais reste zen, je t'en supplie.
-c'est toi mon père et je n'en veux pas deux. Lui, dit-il en désignant du doigt son géniteur, je ne le connais pas et je ne veux pas faire sa connaissance , je ne veux pas discuter avec lui.
Honte de cette situation et de lui-même, Fallou Diokhané se leva sans bruit, les yeux vers son fils qu'il aimerait tant prendre dans ses bras et lui demander pardon de tout mal qu'il lui a infligé ainsi que sa défunte mère.
-j'ai mal agi, je le sais et j'en suis profondément désolé. Je ne peux me trouver une excuse, mais sache le fiston, tu n'as jamais quitté mon coeur, car je t'imaginais comme tu es aujourd'hui, un teint clair, le nez en trompette, des cheveux follets, pour dire combien tu me ressembles, c'était une erreur de jeunesse que je regrette amèrement. J'espère un jour avoir ton pardon.
Il se tourna vers père Diarra le visage tristounet.
-je te suis reconnaissant cher ami, de m'avoir laissé voir mon sang, car tu pouvais bel et bien me le refuser, mais tu en étais même ravi. Merci du fond du cœur.
-c'est ce que sira aurait voulu. Elle ne mettait pas la pression à son fils, mais il nourrissait dans son coeur qu' un jour vous vous retrouviez, car sache-le, elle t'a pardonné depuis longtemps.
-tes paroles me touchent droit au cœur. Je vous laisse maintenant. À Bientôt.
-À bientôt insha'Allah.
Le silence de shérif face aux dires de son père biologique était inquiétant. Il ne pouvait pas permettre à son géniteur de venir s'excuser comme ça après tout ce qui s'est passé. Pourquoi n'était-il pas là durant les moments difficiles qu'il a vécu surtout l'événement fâcheux du décès de sa mère? Shérif se posait tant de question et au final il opte pour le silence afin de ne pas exploser de colère.
-je te comprends shérif, ce n'est pas du tout facile, sache que je serai là quand tu as besoin de parler. Si c'est nécessaire et que ça t'aide, Tu peux déverser ta bile sur moi, je serai toujours là pour toi.
-merci papa, tu es et tu resteras mon unique père et d'ailleurs tu occupes entièrement ta place. Je vais me doucher et on ira ensemble à la mosquée, il reste une quinzaine de minutes avant Maghreb.
-d'accord, Je t'attendrai.
Deux heures plus tard.
Le téléphone à la main, Shérif était toujours dans le doute. Il jaugeait dans son esprit entre appeler Anna Ndiaye ou ne pas l'appeler et qu'est ce qu'il va se passer si jamais Anna Ndiaye avait un souffle qu'il connaissait l'endroit où sa fille se trouve?
L'idée qu'Anna Ndiaye soit en ce moment terrifiée par la disparition de sa fille pinça son cœur. Il opta ainsi de l'appeler en prenant une grande bouffée d'air, car il savait que ça n'allait pas être facile à cause des coïncidences d'aujourd'hui.