Être séparée de shérif tant d'années, avait fait oublier à Assia à quel point shérif avait une voix mielleuse. Elle avait oublié combien il était agréable d'entendre sa voix, combien elle pouvait être douce, tendre, agréable, fascinante, éloquente, délicieuse, éblouissante.....
- wa' aleykum salaam ! Lui rendit elle son salut.
Sans un autre mot de plus, shérif s'assit près de sa femme faisant ainsi face à Assia, sa belle surprise.
- chéri, je pense qu'on devrait vous laisser un peu, je crois que vous avez tant de chose à vous dire. Admit kiné en faisant un clin d'œil à soda pour qu'elle la suive.
- Merci. Lui répondit il.
Une fois les deux amies parties, shérif se racla la gorge histoire d'amener Assia à lever sa tête et détacher ses yeux rivés sur le sol.
Sauf qu'Assia persistait sur sa position.
- Assia !
Encore sa voix, cette voix!
- Assia Furtado !
Elle leva ses yeux du sol pour les mettre cette fois ci vers son interlocuteur.
Ses yeux étincelaient de bonheur, ils pétillaient de bonheur, ils étaient imbus de bonheur.
Durant ce temps où le jeu du regard était au rendez-vous, toute une génération pouvait s'y former. Le temps était suspendu, le monde dépeuplé hormis elle et lui, les merveilleux souvenirs présents et ce fut un cocktail de sentiments qui le temps leur est servi.
- mes condoléances, que la terre lui soit légère. Articula-t-elle en baissant son regard.
Jambes croisées et battantes, Assia refusait de croiser encore ce regard désarçonnant.
- Merci, que Dieu te rétribue chaque pas que tu as fait pour venir ici au centuple ainsi qu'à ton retour.
Il marqua un temps d'arrêt assez long avant de reprendre.
- je sais que ce n'est pas le moment mais Assia, j'ai tellement de chose à te dire et je pense que je vais commencer par te demander pardon, je....
- je t'ai pardonné shérif, c'est fait depuis longtemps. L'interrompit-elle en appuyant cette fois-ci son regard envers lui sans le baisser.
- tu m'as pardonné ?
- Oui, je t'ai pardonné.
- c'est trop facile Assia, après tout ce que je t'ai fait?
- C'était juste une erreur shérif.
- c'est plus qu'une erreur Assia, mais, comment est-ce que tu peux me pardonner comme ça, facilement ?
-c'était pas facile certes, mais j'ai appris à pardonner. En plus ma mère m'a tout raconté, tu as tout fait pour réparer ce préjudice et rien que pour cela je ne t'en veux plus. Je t'en voulais shérif mais aujourd'hui ce n'est plus le cas.
- tu devrais m'en vouloir Assia.
- je t'ai pardonné, c'est du passé.
- je ne sais pas quoi dire, franchement. Merci Assia, merci pour ta bonté, merci pour ta venue, merci pour tout.
Il marqua encore un temps d'arrêt où le jeu du regard refait surface.
- tu as une magnifique femme, macha'Allah.
- pas autant que toi, tu es ravissante Assia avec ton voile.
Cette dernière phrase pouvait la tuer, tellement la voix où elle est sortie paraissait sincère.