Les Arnaqueuses Tome 2 [ Terminée ]

chapitre 24

- peux-tu éteindre la lampe de chevet ? Demanda-t-il

- si seulement tu m'accordes un temps pour te parler.

- j'ai sommeil kiné. Éteint la lampe s'il te plaît.

- j'ai besoin qu'on en parle shérif, ton indifférence me tue. Parle-moi chéri.

- kiné j'ai vraiment sommeil, je t'en supplie dormons jusqu'à demain inch'Allah.

- ça fait deux semaines que tu me le dis. J'ai pas changé shérif contrairement à ce que tu penses, je suis toujours la même....

- ah bon. La coupa-t-il en se levant du lit pour s'assoir et se mettre face à elle. Kiné, tu n'as pas changé tu dis?

- shérif, murmura-t-elle.

- tu veux qu'on en parle, alors vas-y je t'écoute et commence par me dire où étais tu le jour du deuil.

-je te l'ai dit shérif, j'étais partie parce que j'avais peur de rester à la maison...

- mais pourquoi tu n'arrêtes pas de mentir kiné, l'interrompit-il. Tu penses que je suis un imbécile, c'est ça ?

- je n'ai jamais dit ça.

- kiné, y a beaucoup de chose que j'ai laissé couler sans piper mot. Je me suis tu sur le fait que tu prennes une méthode contraceptive pour ne pas porter mon enfant....

Surprise, kiné baissa subitement sa tête, le cœur battant à tout rompre.

-Non! C'est.... shérif, mon....  en  fait .... Je ..... C'est....

Sans pitié ni compassion, shérif la regarda dépité.

-Ce n'est pas ce que tu crois je te jure, c'est pas ça shérif crois-moi. Parvint-t-elle à dire.

- alors pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Pourquoi ma femme me cache des choses aussi importante que ma vie car, cette décision nous appartenait tous les deux, tu n'avais pas à le faire dans mon dos. Moi qui t'ai parlé de mon rêve de fonder une famille, moi qui t'ai confessé que je voulais avoir un enfant avec toi, c'est moi que tu poignardes dans le dos?

- pardonne-moi shérif. Dit-elle en éclatant en sanglots.

- alors c'est vrai? Dis-moi, est-ce toi qui as demandé à ton amie gynécologue de mentir sur ton dossier médical me faisant croire que tu étais malade que tu ne pouvais pas tomber enceinte de sitôt ?

- écoute-moi, c'est pas ce que je voulais. Je ne voulais pas te faire du mal, c'est pas contre toi que je l'ai fait, c'est juste que je n'étais pas prête à avoir un enfant.

- Pardon ? Répliqua-t-il surpris.

- je n'étais pas prête shérif, enfanter ne fait pas partie de mes projets pour l'instant.

- ah bon! Alors le mariage, ça rime à quoi si ce n'est pas fonder une famille.

- shérif tout a été précipité, on s'était perdu de vue, on était fâché l'un contre l'autre cause de notre séparation difficile. Tu es revenu shérif, tu ne m'as pas laissé du temps à mettre à jour ma vie. Je t'aime n'en doute pas mais ce mariage était précoce.

- non, tu ne m'aimes pas kiné. Je me suis trompé sur ton compte. Lâcha-t-il doucement, le visage désolé.

- si shérif, je t'aime, je suis amoureuse de toi, je suis ravie d'être ta femme mais je ne suis pas prête à fonder une famille, comprends-moi.

- qu'est ce qui t'en empêche ? Kiné, je suis ton mari, on est un couple et on est censé se dire nos états d'âme, nos rêves, nos peurs, partagé nos avis, réconcilié nos différends mais uniquement en installant une communication saine. Tu as peur de tomber enceinte, tu n'es pas prête, mais on en parle, tu m'en parles! En tant que ton mari je suis censé t'épauler, te soutenir, ressentir tes maux puis les panser. C'est mon rôle de te mettre à l'ombre et tu sais bien que je t'aime, je t'aime sincèrement, je suis prêt à sacrifier mon bonheur pour toi, à mettre une croix sur mes rêves pour ton bonheur. Je suis capable de tout laisser uniquement pour que tu sois épanouie, t'attendre le temps qu'il faut pour que tu te remettes de tes peurs, tes angoisses. Je me suis marié avec toi pour le meilleur et pour le pire. C'est illogique que tu puisses penser que je sois cet homme, ce mari qui met une croix sur les ambitions de son épouse. Tu as fauté le moment où tu as pensé que moi shérif ne puisse pas porter mon fardeau et le tien. Tu as fauté en me cachant des choses et pire à me mentir, et pourtant tu sais combien je déteste le mensonge.