Chapitre 13 : Volonté et jalousie

2.4K 177 15
                                    

Une demi-heure. Voilà une demi-heure que Luffy à la surprise de tout le monde avait réussi à résumer l'histoire comme il l'a voyait du livre d'images. Il avait été silencieux tout du long alors Yureï tenait sa promesse. Elle l'avait pris sur ses genoux pour l'aider à apprendre les lettres plus efficacement, directement sur le livre. Ace avançait ses lettres tranquillement. En seulement une semaine, il en était déjà à vingt-deux lettres différentes. Mais il apprenait à lire dans d'autres livres, cette fois-ci sans images, et il lisait à Yureï tous les soirs. C'était lent et fastidieux mais c'était un énorme progrès qu'il avait réalisé. Oui, Yureï savait que sa méthode n'était pas très orthodoxe, mais elle parvenait à avoir des résultats qui témoignait de la volonté hallucinante des deux D. En même temps, qui était capable d'arrêter un D, lorsqu'il voulait quelque chose ? Pourtant, elle était loin de se douter de ce qu'il se passait dans la tête du plus âgé des D dans la salle...

Il regardait l'autre mauvaisement et surtout il avait peur. Ace était jaloux de l'attention de Yureï que prenait Luffy. C'était sa... C'était celle qui l'hébergeait, qui le nourrissait, qui prenait soin de lui... Il n'avait aucune envie de se voir mettre à la porte pour qu'un autre prenne sa place. Non, il voulait absolument que Yureï le voit comme lui, il la voyait. Une famille. Un espoir. Une Maman, enfin de compte... Même dans ses pensées, il n'osait pas l'appeler ainsi, mais il le voulait. Cette femme était géniale. Alors, cet enfant sur les genoux de sa maman, il ne le voulait pas. Il voulait être à sa place, comme elle le faisait le soir parfois, juste pour lui faire un câlin... Oui, en soit, c'était sa place et comme un chat, il ne partagerait pas.

Finalement, les heures passèrent, sans qu'il ne dise rien, préférant se taire plutôt que se ridiculiser. Le soleil déclina, alors Yureï déposa Luffy au sol.

- C'est terminé pour aujourd'hui ! Tu as bien travaillé, mais il faut que tu continues tous les soirs, avec un adulte. Je te laisse le livre.

- C'est vrai ? Trop bien !

Luffy finit par s'éloigner sans oublier de dire au revoir à Ace, qui ne lui répondit pas, se contentant de ranger ses affaires d'un air morne. La rousse le voyant faire, fronça les sourcils. Elle ne posa pas encore de questions, préférant d'abord être à la maison. Ace était quelqu'un de très peu démonstratif et elle le savait. Par conséquent, elle ne le ferait pas s'expliquer devant tous. Elle dit au revoir à Makino, lui promettant de revenir le lendemain, quand il ferait trop chaud, une fois encore. Enfin, le trajet du retour commença. Lorsqu'ils furent bien loin des oreilles indiscrètes, Yureï prit les devants.

- Tu veux en parler ?

- De quoi ?

- Qu'est-ce qui t'attristes comme ça ? Tu n'es pas très doué pour cacher tes émotions, tu sais...

Le petit souffla avant de croiser les bras, sans s'arrêter d'avancer.

- J'aime pas Luffy. Il m'énerve.

- Ah bon ? Tu sais pourquoi ?

- Il est trop collant.

- C'est pas faux... Mais je pense qu'au fond, il est comme toi. Il cherche juste à avoir un peu d'affection.

Elle passa doucement une main dans les cheveux soyeux du gamin, un doux sourire aux lèvres.

- Oui, mais je ne veux pas qu'il ... Qu'il te fasse m'oublier...

A cette phrase, Yureï s'arrêta, troublée par le propos du garçon.

- Comment ça ? Pourquoi tu penses ça, Ace ?

- Je... 

L'enfant rougit avant de tourner la tête vers la jungle, en inspirant profondément.

- Il est souriant, il est joyeux, il semble ne pas avoir de problème comme les miens... Il est donc... Plus facile à vivre... 

Yureï ne dit pas un mot, commençant à comprendre ce qu'il se passait dans la tête d'Ace. Il avait peur qu'elle le rejette au profit d'un autre. Elle serra les poings, en se rappelant des propos dégueulasses qui lui avaient été dit, à Ace. C'était ces gens-là, qui faisaient qu'aujourd'hui, Ace, le garçon le plus fort en apparence était, en fait, un gamin perdu et persuadé que personne ne peut l'aimer comme il voudrait qu'on l'aime...

- Je veux juste que... J'aimerais que tu sois ma maman...

Cette phrase fit si mal à Yureï qu'elle tomba à genoux, les larmes aux yeux. Oh bordel, Ace...

L'amour d'une mère se multiplie [Fic One Piece]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant