Hybrides

Chapitre 37: Entretien avec le roi

POV: Charlie:

Je suivis Legolas à travers les couloirs du royaume sylvestre. Je me laissais un peu distraire par l'architecture. Je devais bien reconnaitre que ces elfes étaient vraiment doués, ils avaient réussi à créer un royaume entier dans un arbre! On se croirait presque dans Avatar, à quelques détails près. Les forêts de Pandora étaient très belles, c'est vrai, James Cameron avait réalisé un super boulot, mais ici au moins, ça avait le mérite d'être réel. Et je pouvais le voir de mes propres yeux! En fait, le seul point négatif étaient les araignées géantes qui leur servaient de voisines.

Lorsque nous arrivions dans la salle du trône, où Thranduil se trouvait toujours, assis sur son siège royal, Legolas fit une révérence polie. D'un geste, le roi lui indiqua de quitter les lieux. Le Prince s'en alla me laissant donc seule face à son père. Celui-ci me toisa un instant de haut en bas puis de bas en haut. Il avait une allure très majestueuse, ça on ne pouvait pas lui enlever. Peut-être même plus que Thorin. Très propre sur lui, ses magnifiques cheveux étaient coiffés d'une couronne en bois, ornée de feuillage rouge. Et lui au moins, il avait les sourcils blonds! Pas comme dans le film, où les sourcils bruns de Lee Pace dénotaient avec sa perruque blonde. Posté sur son trône en hauteur, à me détailler de ses yeux bleus perçants, il me fit me sentir toute petite et beaucoup moins confiante. Je commençais à regretter d'avoir voulu lui parler. Thorin avait raison, je ne le ferai pas changer d'avis. Au moins, je l'occuperai le temps que Bilbon vole les clés des geôles.

Dites-moi, pourquoi une jeune humaine aussi insignifiante qu'un nain voudrait s'entretenir avec moi? interrogea-t-il d'une voix froide.

Son ton et ses paroles me vexèrent. Insignifiante! Quel mufle! Je tentais de garder mon calme et de rester courtoise dans mes réponses.

Je me nomme Charlie, votre Majesté. Je suis l'une des deux hybrides. me sentis-je obligée de préciser pour me valoriser un peu, et rappeler à ce rustre personnage que je n'étais pas aussi insignifiante qu'il le pensait. Je souhaitais vous parler afin de plaider la cause de mes camarades nains et de ma soeur.

Ainsi, vous pensez être plus apte à me faire changer d'avis qu'écu-de-chêne?

Je n'ai pas la prétention de dire que je suis plus apte que lui à négocier, quoique je suis plus diplomate!

Il est vrai que vous utilisez de bien jolis mots. Mais je ne les libèrerai pas pour autant.

Même pas en échange d'un objet en particulier?

Et que pouvez-vous bien avoir à m'offrir que je ne possède déjà? ricana t-il.

Les gemmes blanches de Lasgalen.

Son rictus s'effaça. Pendant une seconde, il afficha un air nostalgique. Puis, son expression redevint impassible.

J'ai déjà offert ce marché à votre meneur! Il a refusé.

Je ne suis pas lui, je sais ce que ces gemmes représentent pour vous. Elles appartenaient à votre femme, n'est ce pas? C'est le dernier souvenir qu'il vous reste d'elle?

J'avais touché un point sensible. Son expression passa d'impassible à la tristesse puis, à la colère.

Je ne vous permet pas de parler d'elle, vous entendez! rugit-il en se relevant.

Pardonnez-moi messire, c'était déplacé de ma part.

Il se calma un peu et se rassit, s'enfonçant un peu plus dans son trône. Il avait joint ses mains et me regardait, attentif.

Je vous écoute.

Si vous nous laissiez sortir, mes compagnons et moi même pourrions reconquérir la Montagne Solitaire. Nous atteindrions la porte secrète avant qu'il ne soit trop tard. Et là, il me suffirait de me faufiler en catimini et de m'emparer des gemmes, en même temps que l'Arkenstone. Thorin n'en saurait rien. Et vous récupéreriez ce que vous convoitez, Majesté.