Nos Âmes Ambivalentes [Tome 1]

15. Pensées Obsessionnelles

Skylar Stecker - Let it Pour

Les rayons du soleil filtrent à travers les rideaux que je n'ai qu'à moitié fermé hier soir avant de partir. La lumière vient réchauffer doucement les traits encore endormis de mon visage.

J'ouvre lentement mes paupières et me tourne vivement pour voir l'heure qu'affiche mon réveil, ayant oublié la cuite que je me suis prise la veille au soir.

Après avoir effectué ce brusque mouvement, un mal de tête atroce vient prendre possession de mon acéphale et une grimace de douleur vient déformer mon faciès.

Mon réveille m'indique neuf heures du matin.Si ce putain de soleil n'avait pas décidé de venir illuminer ma matinée, j'aurais pu encore dormir plusieurs heures.

Je ne tente pas de me rendormir et tâtonne la place désormais vide à mes côtés. J'espérais voir le doux sourire de ma benjamine, de sorte à ce que celui-ci face rayonner ma journée pour qu'il remplace le soleil extérieur qui est probablement déjà brulant malgré l'heure encore plutôt matinale.

La seule personne qui aurait été en mesure de me mettre un tant soit peu de bonne humeur en ce début de journée, n'est bien sûr pas là.

Pour une fois, nos géniteurs ont probablement dû se décider à s'occuper un minimum de leur fille cadette. Certes au moins ils tentent de temps en temps de s'occuper de l'une de leurs deux filles, mais je sais pertinemment qu'ils ne le font pas pour garder leur rôle de parents. Mais uniquement pour s'assurer qu'elle ne les déteste pas.

De ce côté-là je ne me fais pas trop de souci, elle peut les idolâtrer autant qu'elle le veut pour le moment, je sais qu'elle se rendra compte bien assez tôt qu'ils sont loin d'être les parents idéaux.

Néanmoins, le fait qu'elle soit la plus jeune de l'équation me fait la détester autant que je l'aime.

En réalité, qu'elle soit l'enfant parfaite et préférée me fait la haïr comme personne ne pourrait l'imaginer, bien que ça ne soit pas de sa faute si elle est la fille dite « prodige ».

En tous les cas, j'ai bien dû finir par me faire à l'idée que je ne suis pas la bienvenue dans cette famille.

Que si on me garde auprès d'eux c'est uniquement pour leur servir de baby-sitter, il fallait bien se douter que la voiture que l'on m'a offerte peu après notre arrivée n'étais pas là pour me faire plaisir, mais principalement pour me servir lorsqu'il faut emmener Maya à l'école ou à ses différentes activités.