Tom Odell - Heal
Quatre jours exactement, que Maya a laissé sa vie dans cet accident.
Santa m'a hébergé durant ces 96 heures.
Devoir encaisser la mort de ma sœur et en plus le départ de l'homme que j'ai aimé, alors que je logeais dans sa chambre, m'ont d'autant plus fait sombrer.
Mais pourtant je n'ai pas versé une seule larme, je ne m'en suis pas sentie capable.
J'étais juste vide d'émotion.
Complètement et entièrement vide.
Je ne me suis nourrie que du strict nécessaire et parce que l'hispanique m'y contraignait.
Mon enveloppe corporelle était vivante, contrairement à mon âme qui est désormais morte. Je suis devenue incapable de ressentir une quelconque émotion, à tel point que même celles des autres ne m'affecte plus.
Aujourd'hui est le grand jour.
Maya va être mise en terre.
Les paternels et moi ne nous sommes plus parlé depuis la tragédie.
Ils n'ont d'ailleurs pas accepté que je rentre à la maison, c'est pour ça que j'ai finit pas me retrouver malgré moi derrière la porte de Santa.
Et bien que l'on ne se soit pas adressé la parole, la mère d'Ashton s'est adressée à eu en mon nom et a d'ailleurs insisté, pour que Maya soit enterrée aux côtés de Shay.
C'est important pour moi, de savoir que même dans l'haut-delà, elle ne sera pas seule.
Et je sais que même si Shay et elle ne se connaissaient pas, je sais qu'il veillera sur elle.
Je ne saurais vraiment expliquer pourquoi, je le sais c'est tout.
Un soupir m'échappe et je cesse de penser, je me mets à nouveau à fonctionner comme un robot, parce que c'est certainement ce qu'il y a de mieux à faire dans ce genre de situation.
J'enfile la robe que j'avais posé sur la chaise de bureau le soir d'avant.
Celle-ci est blanche.
Peut-être que porter la couleur du deuil aurait été plus adéquat, mais ayant toujours tout fait à l'envers, autant continuer jusqu'au bout.
Autant faire ce que je sais faire de mieux : semer la pagaille.
À travers cette robe, c'est ma manière de lui rendre hommage à ma façon.
J'ai besoin de rappeler à tout le monde qu'elle était cette petite fille lumineuse comme une étoile au milieu de la nuit.
Alors aujourd'hui, pour elle, je serais cette lumière au milieu des ténèbres.
Même si je ne serais moi-même pas lumineuse, je serais toujours plus resplendissante qu'eux-autres.
Peut-être que je ne m'y prends pas de la meilleure des façons qui soit, mais après tout, désormais qu'est-ce qu'il me reste à perdre si ce n'est pas propre vie ?
Environ un quart d'heure plus tard, je me retrouve au cimetière, avançant jusqu'au lieu de cérémonie, bras dessus bras dessous avec celle qui aurait certainement pu être ma belle-mère.
La cérémonie commence une dizaine de minutes plus tard. Je ne suis pas vraiment attentive à ce qui est dit, j'ai simplement l'envie de rentrer et de me morfondre sur mon sort en continuant de la faire vivre à travers les souvenirs que j'ai d'elle.
Des collègues à mon père sont présent, ainsi que des voisins et des parents de camarade à Maya, ainsi que certains de ses profs.
Une boule au fond de mon ventre se forme, comment des gens qui la connaissait tout juste voire pas du tout, peuvent se permettre de se présenter à son enterrement. Ça me rebute.
J'aimerai hurler, exprimer ma colère et ma tristesse, mais rien ne vient, je reste de marbre, parce que c'est certainement mieux ainsi pour tout le monde.
Quand ce leurre est terminé, je me dirige au plus vite vers la petite voiture de Santa.
Mes paternels ont refusé que je dise quelque chose, et peut-être ont-ils eut raison, car je ne me serais certainement pas sentie prête, mais ça me blesse. Encore plus que le fait qu'ils me pensent responsable de sa mort.
Avant même que j'aie le temps de déverrouiller ma portière, une poigne ferme m'attrape par le poignet, m'obligeant à me retourner.
Mon géniteur, bien sûr.
-Ta mère voudrait te parler.
-Bien, alors qu'elle vienne, déclarais-je sur un ton de défi.
Mon cœur est dénué d'humanité. Je n'ai désormais plus aucune pitié pour ses deux personnes qui se proclame comme étant les parents de ma défunte sœur.
Certes ils l'ont créé, mais ils n'ont aucun autre mérite.
Mon paternel lance un bref regard à celle qui se dit être une mère, et elle ne se fait pas prier pour nous rejoindre.
Pour une fois, je ne me tapis pas devant aucun d'eux et soutient leur regard alors que je les fixe avec un air de dégoût.
Je ne dis rien, j'attends simplement que la sentence tombe, parce que je sais pertinemment que tôt ou tard, elle viendra.
-Tu n'as plus ta place ici Jezabel, commence-t-elle. C'est pourquoi nous te laissons jusqu'à ce soir pour venir récupérer tes affaires. Demain matin tu partiras pour retrouver ta cousine. Nous l'avons prévenue, me débale-t-elle de but en blanc.
Ma mâchoire se contracte, mais je ne fais rien de plus.
Certainement s'attendait-elle à une réaction de ma part, mais je ne lui donnerai pas ce plaisir.
Après tout, peut-être que finir chez Violette est la meilleure chose qui puisse m'arriver.
De toute façon, je n'ai pas mon mot à dire.
Je sais pertinemment que s'il le faut, ils m'y emmèneront de force.
Ça y est les gars, c'était le dernier chapitre 🥺😢
On se retrouve pour l'épilogue encore ? 🙃
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Nos Âmes Ambivalentes [Tome 1]
RomanceJezabel Parker est loin d'être la fille gentille et prude que l'on pourrait croire. Âgée de vingt-et-un ans, elle est une jeune femme au caractère bien trempé. Arrogante et présomptueuse, seul le chaos règne en elle. La seule personne pour qui elle...