L'horloge accrochée au dessus de la porte du bureau directorial tintait, seconde après seconde, et ne faisait que plonger de plus en plus Hermione dans ses pensées peu optimiste. Assise face à la place de la directrice, elle attendait l'arrivée de celle-ci qui s'était arrêtée devant la porte pour toucher un mot à Ron. La tristesse était tout ce qu'elle arrivait à endurer à cet instant, puisque la panique d'il y a quelques minutes s'était rapidement dissipée ; à quoi bon stresser lorsqu'on sait qu'il n'y a pas d'issue, avait-elle pensé. Alors, en arrivant dans le bureau de Mcgonagall, elle s'était mise à lister toutes les choses auxquelles elle n'aurait probablement plus jamais accès. Tous les instants, aussi brefs ait-il pu être, qu'elle avait partagé avec Severus, lui revenait en tête en apportant une larme de plus sur ses joues déjà humides. Lorsqu'elle entendit la porte se rouvrir derrière elle, au fond du bureau, elle essaya tant bien que mal de sécher ses larmes d'un revers de manche. Mcgonagall ne dit rien jusqu'à ce qu'elle se soit installée à sa place. Les mains croisées, posées sur son bureau, elle cherchait les mots juste en gardant un visage de marbre.
- Miss Granger...Je dois avouer que vous m'avez terriblement déçue.
La tête désormais relevée, mais toujours incapable de la regarder dans les yeux, Hermione suivait attentivement les reproches de la directrice.
- J'ai d'abord, évidemment, pensé à vous expulser, vous et le professeur Rogue, mais une longue conversation avec le portrait de notre ancien directeur Dumbledore, a su changé ma décision. Vous pouvez donc rester ici et finir vos études, tandis que le professeur Rogue est...parti jusqu'à la fin de l'année...
Mcgonagall était sur le point de continuer ses explications lorsqu'une voix en provenance du mur l'interrompit:
- Minerva, puis-je parler à Miss Granger...en privé je vous prie ?
- Albus, cela ne peut-il pas attendre ?
- Je crois sincèrement que Miss Granger et toi n'avez plus grand chose à vous dire.
Mcgonagall fit une moue dubitative, mais finit par céder :
- D'accord Albus, je te laisse quelques minutes.
L'Albus Dumbledore du portait suivit la directrice du regard jusqu'à ce qu'elle ait disparu en fermant la porte derrière elle.
- Bien, Miss Granger, je voulais tout d'abord vous dire que le professeur Mcgonagall a raison : ce que vous avez fait n'est pas digne de votre réputation, mais en faisant abstraction de cela, je suis très heureux pour vous. Je veux dire que vous rendez Severus bien plus heureux qu'il ne l'a jamais été et vous avez le don de faire ressortir le meilleur en lui.
Hermione ne s'attendait vraiment pas à cela et ne trouva rien à dire.
- Miss Granger, je pense que nous en avons fini, passez une bonne fin de soirée.
- Bien, aurevoir.
Elle tourna le dos au tableau et se dirigea vers l'extérieur du bureau où elle trouva Mcgonagall qui, n'ayant plus rien à lui dire, lui souhaita une bonne soirée en maintenant toujours la même expression neutre.
De retour dans la salle commune, elle fut soulagée de n'avoir à croiser personne et de pouvoir se rendre directement dans son dortoir où elle s'empressa de faire l'unique chose qui l'attirait : se rouler en boule dans son lit et verser les larmes qui lui tardait de pouvoir extérioriser. A peine avait-elle eu le temps de se glisser dans son lit qu'un bruit retentit près d'elle. Elle se leva et prit d'instinct sa baguette avant d'identifier la source du bruit qui n'était autre qu'un magnifique hibou noir donnant de petits coups de bec sur la fenêtre. L'oiseau apportait une lettre marquée du nom d'Hermione à l'encre noire et soigneusement scellée avec un sceau noir ayant pour seul motif un « R » en majuscule. Le hibou ne tarda pas plus de quelques secondes à s'enfuir lorsqu'Hermione l'eut décharger de son travail. Persuadée de savoir qui avait expédié cette lettre, elle ne put s'empêcher de la serrer contre son coeur en faisant d'elle un substitut étrange de celui qu'elle aimait. Assise en tailleur sur son lit, elle décolla le sceau de la lettre et l'ouvrit pour y découvrir un morceau de parchemin noirci de l'écriture de Rogue.
Chère Hermione, je ne sais même pas par où commencer cette lettre. Je suppose que Minerva a du te prévenir de mon départ qui, tu t'en doutes bien, est étroitement lié à Ron Weasley. Je ne cesse de me répéter encore et encore que j'aurais du t'écouter ce soir là ; nous aurions du nous occuper de Ron, effacer ses souvenirs. Malheureusement, ce qui est fait est fait et je veux que tu finisses tes études en essayant de m'oublier le plus possible. Saches que je vais bien. J'ai seulement été envoyé en mission pour l'ordre car, oui, Voldemort a beau avoir été vaincu, il reste encore des choses à régler. Heureusement pour nous, Dumbledore a réussi à convaincre notre très chère directrice de ce choix alternatif. Alors je t'en prie profites en pour te concentrer sur tes études, réussir tes Aspics et honorer le monde des sorciers de la présence de la sorcière la plus talentueuse de cette génération. J'aimerais pouvoir revenir à la fin de cette année scolaire, mais je dois avouer que la quantité de travail qui m'incombe, ne permet pas de te promettre quoi que ce soit.
Tu me manques déjà Hermione et j'ai du mal à imaginer les prochains mois en sachant que tu ne seras pas là. Saches que je penserais toujours à toi et que pendant ses nombreux mois je ne cesserais d'avoir nos souvenirs en mémoire. Je ne t'en voudrais pas si tu décidais de...l'encre semblait bien plus inégale à cet endroit comme si sa main avait tremblé à cet instant précis, simplement tracer un trait sur ce que nous avons vécu. Après tout rien n'est gravé dans le marbre donc tu pourrais le faire.
Je dois me dépêcher de partir et suis donc contraint de conclure cette lettre au plus vite, mais tout ce que tu dois savoir est que...encore une fois les lettres étaient tracées, mais de façon moins égale, peut-être pour trahir une hésitation, je t'aime Hermione et ton absence à mes côtés ne pourrait être plus douloureuse. Je dois absolument partir désormais. Au revoir Hermione et prends soin de toi.- Severus Rogue
Les larmes qui jusqu'ici étaient restées logées dans ses yeux, perlaient désormais sur ses joues pour finir par tomber sur le parchemin et abîmer l'encre. Les mots de Rogue n'arrêtaient pas de repasser dans sa tête, mais plus particulièrement l'aveu de son amour pour elle. Ces trois petits mots venaient d'accentuer la douleur grandissante de sa poitrine. Il aurait été probablement moins compliqué d'affronter son absence en n'ayant aucune connaissance de ses sentiments. En temps normal, il lui aurait avoué cela face à face, elle l'aurait embrasser ou pris dans ses bras et aurait répondu...que lui aurait-elle répondu ? Elle n'en avait jamais été sûre, mais tout semblait limpide maintenant. Toujours en tenant fermement la lettre contre elle, elle chercha sa baguette qui avait glissé sur le sol, fit apparaître difficilement la petite loutre, son patronus, et s'adressa à elle:
- Moi aussi, je t'aime Severus.
En pointant sa baguette vers l'extérieur, elle ordonna à la petite loutre de transmettre le message à Rogue peu importe où il se trouvait. Etrangement, elle sentit un poids la quitter lorsque la lueur du Patronus traversa la fenêtre pour essayer d'atteindre un homme qu'elle n'était même pas sûre de pouvoir trouver.
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-Inattendu-
FanfictionAprès la guerre, lors de sa dernière année à Poudlard, Hermione noue un lien particulier avec son professeur de potions qui a miraculeusement survécu à ses blessures. Une relation tout à fait inattendue et compliquée liera leurs destins pourtant si...