~l'obscurité~

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Elle n'avait toujours pas réussi à trouver la volonté suffisante pour ouvrir les yeux, même si un rêve étrange qu'elle venait d'expérimenter, tourmentait de plus en plus ses pensées. Hermione était consciente, du moins, plus qu'avant. Elle n'avait absolument aucune idée du temps qu'elle était restée endormie. A vrai dire, elle n'était certaine que d'une seule chose : le décor avait indubitablement changé. Elle n'était plus à l'extérieur ; les clapotements de la pluie avaient été remplacés par un silence de mort, le sol n'avait plus le même aspect terreux, ce qui laissait présager qu'elle était à l'intérieur. Cependant, une chose demeurait identique à son expérience passée : certes, le sol était un sol d'intérieur, mais il gardait la même sensation de froid intense, comme si elle était couchée sur une plaque de glace. Un puissant frisson lui parcourut l'échine et, enfin, elle se réveilla.

Le sol d'une froideur hivernale la poussa à rapidement changer de position afin de limiter que les zones de sa peau non-protégées par sa robe de bal, qu'elle portait toujours, ne le touchent. Elle se redressa en position assise et ouvrit enfin les yeux pour découvrir un endroit qu'elle ne distinguait pas. Elle était dans l'obscurité la plus totale. Sans paniquer inutilement, elle se leva et essaya de suivre les murs et de créer un plan peu précis de l'endroit dans sa tête. Par réflexe, elle tenta de trouver sa baguette quelque part, mais sans succès. Alors qu'elle essayait encore de comprendre, une faible lueur apparut au bout de la pièce grande et, visiblement vide. En faisant extrêmement attention à ne pas se prendre les murs et à surveiller les alentours, elle atteignit ce qui avait attiré son attention. Les battements de son coeur qu'elle avait, jusqu'ici réussi à maintenir stables, s'emballèrent à la vue d'une porte massive fermée, en métal qui possédait un hublot ; voilà d'où venait la lumière. Elle fit tout son possible pour apercevoir quoique ce soit au travers de l'ouverture, mais la seule vue qu'elle avait, était un couloir en pierre et au fond de celui-ci, un escalier qui montait, éclairé faiblement.
Elle prit un instant pour souffler un coup et faire une mise au point ; essayer de comprendre le pourquoi du comment. Elle avait l'air seule dans ce qui semblait être une cave on ne peut plus obscure, portait encore sa tenue de bal, dans un état douteux et savait pertinemment que la partie qui manquait à ses souvenirs était celle qui lui donnerait toutes les réponses qu'elle recherchait, mais pour l'instant rien de lui revenait.
Elle s'était évanouie, puis réveillée ici.
La frustration de ne pas savoir, mêlée au stress que cette situation lui créait, ne formait pas un cocktail très sain dans sa tête. Pour l'instant, elle n'avait d'autre choix que d'attendre et ça avait le don de la rendre complètement dingue. Elle essaya dans une tentative désespérée, qu'elle savait vaine d'avance, de retrouver l'endroit exact où elle s'était réveillée, dans l'espoir d'y trouver sa baguette ; peut-être avait-elle glissée malencontreusement durant son long sommeil.

Le temps continuait de s'écouler et rien, absolument rien de nouveau n'apparaissait. Il n'y avait qu'elle, l'obscurité, le silence et le froid. Ses pensées s'obscurcissaient à mesure que le temps passait. Elle n'était pas stupide, loin de là. Ce genre de situation ne laissait rien présager de bon. Les murs semblaient se refermer sur elle, le surplus d'espace de la pièce avait un effet oppressant. L'obscurité semblait prendre le dessus et chaque coin de ce lieu inconnu était source d'angoisse; elle était terrorisée, à tel point qu'elle s'était recroquevillée dans un des coins et avait désormais terriblement peur que l'obscurité en elle-même ne vienne lui faire du mal.

Même s'il lui semblait qu'elle était là depuis plusieurs jours, elle savait pertinemment qu'elle n'était pas resté là plus de quelques heures. La notion du temps n'avait jamais existé dans cet endroit depuis son arrivée. Hermione n'avait absolument aucune idée de quel moment de la journée il était. Il pouvait autant être minuit que 15h ; elle n'avait aucun moyen de s'en assurer. Une seule chose lui permis d'avoir un léger indice sur la temporalité de cette journée ; son estomac criait famine et commençait à créer des bruits qui résonnaient dans la grande et longue pièce vide.

-Inattendu-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant