~les informations~

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Rogue n'avait pas tardé à prendre les choses en mains. Ne maitrisant pas vraiment le sujet du maximum praesidium, il avait fait poser un tableau dans la pièce de recherche à Ste Mangouste pour qu'Albus vienne lui-même expliquer la situation. Le médicomage désagréable qu'il avait rencontré lors de sa visite à Hermione, avait essayé de l'en empêcher et, avait, par la même occasion, contribué à accroître sa colère à son égard. Il lui rappelait un peu Gilderoy Lockhart, sous leurs grands airs, ils donnaient tous les deux la forte impression de ne rien savoir faire. Les plus bruyants ne sont pas forcément les meilleurs. Les infirmières s'étaient placées du côté du maître des potions et l'autre n'avait rien pu y faire. Elles aussi ne semblaient pas l'apprécier énormément, mais n'avaient pas réellement d'autres choix que de se le coltiner. L'une d'entre elle avait un jour rattrapé Rogue dans le couloir et lui avait dit d'un ton bienveillant:

- Vous savez...c'est peut-être un idiot condescendant, mais il est bon dans ce qu'il fait, en faisant un petit sourire en coin, elle continua, ne lui répétez pas ce que je viens de vous dire.

Et de cette façon, la jeune infirmière retourna dans la salle de sa démarche sautillante. Rogue continua son chemin et murmura d'une voix presque imperceptible, en arborant un petit rictus :

- Aucun risque.

Le lendemain, il avait encore discuté avec Dumbledore et ils avaient tout deux décidé qu'il ne fallait pas plus attendre que cela. Ils se retrouvèrent une quinzaine de minutes plus tard dans une salle remplie des infirmiers qu'il connaissait désormais et de l'idiot en charge qui le regardait du coin de l'oeil en ayant perdu son habituel sourire. Albus se chargea de leur expliquer en détail son hypothèse ; tous les infirmiers et infirmières se tenaient sagement à leur place et écoutaient chaque mot, en essayant de les assimiler le mieux possible. Quant au médicomage, l'expression se tourner les pouces n'aura jamais eu une plus grand signification qu'à cet instant. Il regardait ses pieds, jouait avec l'ourlet de sa blouse, se passait une main dans les cheveux, croisaient et décroisaient les bras. Severus s'en aperçut rapidement et ses poings se serrèrent d'eux-mêmes :

- Eh ! Je vous dérange peut-être, lâcha-t-il d'une voix qu'il aurait voulu être un peu moins forte, vous n'avez rien écouté depuis le début j'imagine ?

- Non, non...je veux dire oui, bien sûr que j'écoute.

Jamais encore, il n'avait fait face à un crétin pareil. Il avait usé un ton si ironique qu'il en était devenu ridicule. Et s'il y a bien une chose qu'on ne pourra jamais enlever à Severus Rogue c'est bien la maîtrise de l'ironie et du sarcasme, qui constituait, à vrai dire, la grande majorité de ses prises de paroles. Si les autres ne s'étaient peut-être pas tous aperçus de l'indifférence du médicomage, lui l'avait automatiquement perçue. Son sang commença à bouillir dans ses veines et il se dirigea à l'autre bout de la pièce où l'autre se trouvait. Il aurait juré voir une infirmière ouvrir grand les yeux lorsqu'il commença à se déplacer, mais pas sûr, le voile de feu qui s'était posé autour de lui, ne lui permettait plus de capter les messages extérieurs.
Il prit un malin plaisir à voir le regard de l'homme stupide qu'on avait mis à la charge, passer de l'indifférence à la peur. Il espérait sincèrement que chaque pas qu'il faisait en plus, résonnait pour l'autre comme un compte à rebours de la mort. Il ne se rendit même pas compte de ce qu'il faisait. D'une poigne ferme, il agrippa le cou de l'incapable et le plaqua contre le mur. Tandis que le médecin perdait de l'air, lui se lança dans un discours enragé:

- Ecoute-moi bien ! Je te conseille très honnêtement de commencer à prendre cela au sérieux, sinon tu ne finiras pas plaqué contre un mur, mais gisant sur le sol. C'est compris ?

Le médicomage hocha la tête presque imperceptiblement, mais cela ne lui procura pas autant de satisfaction qu'il aurait voulu. Alors, il garda sa main durement serrée autour de son cou. A cet instant, il était tellement en colère que son désir le plus cher était de voir la lueur de vie quitter les yeux de cet idiot. Et il l'aurait probablement fait. Seulement, la voix d'Albus lui parvint, estompée, mais il en comprit le contenu :

-Inattendu-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant