-Inattendu-

~le sauvetage~

Un mois. Cela faisait désormais un mois qu'il s'acharnait à trouver un moyen de sortir Hermione du maximum praesidium et il ne trouvait plus rien. Ses recherches étaient au point mort. Rien. Absolument rien. Même Albus qui avait passé chaque minute du mois à parcourir le monde de tableau en tableau à la recherche de quelque chose. N'importe quoi, même une infime bribe d'information lui permettrait de s'accrocher un peu plus à l'idée d'un quelconque espoir. Il lui semblait connaître désormais tous les livres existants mentionnant la magie. Ce long mois lui avait, en effet, servi à faire le tour des bibliothèques et des résidences des sorciers les plus puissants du monde magique. Tout comme Albus qui avait contacté de vieilles connaissances en demande d'aide. L'ancien directeur avait eu l'air extrêmement angoissé et aussi motivé que lui à trouver des réponses. Il n'avait pas osé demander la raison de cet acharnement, mais soupçonnait un lien avec leur passé. Albus en avait demandé beaucoup à Severus, à tel point qu'il avait été obligé de le tuer et de perdre le peu qu'il possédait pour rejoindre Voldemort. Rogue avait arrêté de lui en vouloir. Il ne se sentait pas légitime à le faire. Tout le mal qu'il avait pu causer autour de lui devait être repayé d'une façon ou d'une autre et servir Dumbledore n'avait probablement pas été la pire des options.

Les vacances d'été touchaient quasiment à leur fin. Une puissante chaleur régnait toujours sur le pays et donnait à Rogue l'impression d'étouffer. Ses crises d'angoisse ne s'amélioraient pas. Tous les matins ou même en pleine nuit, il se réveillait en sursaut et en sueur après avoir revécu les atrocités de sa vie. Souvent la mort d'Hermione, sa terreur la plus puissante, arrivait en dernier et finissait par le réveiller.
Un jour, comme tous les autres jours de la semaine, les cauchemars envahirent son esprit et le sortirent de son sommeil. Les lueurs de la lune traversaient la fenêtre de sa chambre et l'éclairait vaguement. Il ne devait pas être plus de trois heure du matin et pourtant la nuit s'arrêtait là pour Severus.  Il se leva, s'adossa à la fenêtre et regarda la ruelle sombre en essayant de retrouver une respiration normale. Il agrippa le cadre noir de la fenêtre dans une tentative de mettre fin au tremblement incessant de ses mains.
Peu de temps après, une dizaine de minutes pour être précis, le tintement de la sonnette de la porte d'entrée résonna tant dans la silencieuse maison que dans la rue ensommeillée. Severus se dépêcha de rejoindre sa baguette, posée sur la table de chevet et descendit les marches silencieusement. La sonnette tinta de nouveau. Rogue s'arrêta non loin de la porte d'entrée et essaya de voir au loin de qui il s'agissait. La personne n'avait pas l'air de vouloir abandonner et s'acharnait toujours sur la sonnette. Severus perdit rapidement patience et se dirigea vers l'entrée, mais ne put se résoudre à ouvrir. Une peur inconnue s'empara de lui. Il était terrorisé à l'idée de découvrir qui venait à une heure pareille jusqu'à son domicile. Son pouls s'emballa de nouveau et il se retint de tomber au sol en posant une main sur le mur.

Il ne savait pas combien de temps il était rester comme ça, mais remarqua au moins que le silence avait repris sa place ; la personne avait du partir.

Epuisé par le manque de sommeil et ses angoisses, il s'était laissé glisser au sol, contre le mur, à moins d'un mètre de la porte d'entrée. Il réussit à retrouver un semblant de sérénité et s'assoupit, mais la chance n'avait pas l'air de son côté et bientôt, les tintements de tout à l'heure revinrent à l'assaut accompagnés de coups sur la porte et d'une voix. Une voix de femme.

- Monsieur Rogue ! Je vous en prie, ouvrez la porte ! dit la voix, paniquée, c'est extrêmement important !

Severus savait qu'il connaissait cette voix, mais d'où il n'en avait aucune idée.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-il avec moins d'assurance que ce qu'il avait espéré.

- Je suis une des infirmières en charge d'Hermione Granger. Maintenant, ouvrez la porte !