-Inattendu-

~l'espoir~

L'équipe d'aurors venue les sauver amena rapidement Rogue à Ste Mangouste où il lui fallut un peu moins de deux semaines pour se rétablir. Du moins assez pour qu'il obtienne l'autorisation de quitter les lieux. Durant ces deux semaines, il demanda plusieurs fois par jour, à tout le personnel hospitalier qu'il pouvait trouver, des nouvelles d'Hermione. Une des infirmières lui affirma plusieurs fois que les meilleurs médicomages du pays se tuaient à la tâche pour trouver une solution. A force d'insistance, il avait obtenu l'autorisation de la voir une fois.
Elle n'avait pas changé. Absolument rien. De cette façon, Rogue aurait presque pu croire qu'elle dormait, mais sa peau gardait toujours une froideur de mort, qui le fit frissonner lorsqu'il pris sa main dans la sienne. La table de métal sur laquelle son corps reposait ne faisait qu'accentuer son mal-être. Il s'éclaircit la gorge et demanda :

- Vous n'avez toujours aucune idée de ce qu'elle a ? demanda-t-il impassible.

Une infirmière s'apprêtait à répondre, mais un médicomage la coupa pour prendre la parole.

- Non, en effet. Nous ne trouvons rien qui puisse présager qu'elle ait encore des chances d'être en vie, Rogue fit une moue amère à ces mots, mais nous continuerons à chercher. Le cas de cette jeune fille est inconnu de la science que nous avons jusqu'ici connue et je compte bien découvrir de quoi il s'agit.

Rogue le fusilla du regard. Son air suffisant ne lui inspirait qu'un désir grandissant de lui enfoncer son poing dans la figure. Comment pouvait-il parler de l'amour de sa vie, comme d'une vulgaire expérimentation qui ne servirait qu'à accroître son désir de savoir et de reconnaissance ?
Il aurait eu envie de faire quelque chose. La haine qu'il gardait en lui ces derniers temps ne demandait qu'à sortir, mais il ne voulait pas créer de conflits. Malgré la piètre opinion qu'il venait de se faire du médicomage, il restait le seul espoir pour Hermione; pour l'instant.

Il pressa une dernière fois la main gelée de la jeune sorcière et sortit, escortée par une infirmière. Elle l'accompagna jusqu'à l'accueil de l'hôpital et prit congé de celui-ci en lui pressant l'épaule en signe de réconfort.
Il se retrouva seul dans ce lieu où il avait promis à Hermione de la raccompagner saine et sauve à Poudlard, après qu'elle a presque donné sa vie pour le rejoindre à Ste Mangouste.
Décidément, la culpabilité ne le laisserait jamais tranquille. S'il ne l'avait pas embrassée, la première fois, elle serait en train de profiter de ses vacances d'été avec ses amis et de rêver de sa vie future. Il avait tout gâché. Au fond, il ne servait qu'à ça. Toutes les personnes chères à ses yeux, finissaient toujours par avoir droit à une fin tragique. Pour autant qu'il ait essayé de s'en convaincre, il n'avait pas été capable d'accomplir une seule bonne chose dans toute son existence. Hermione n'aurait pas du mourir ; si tel est réellement le cas. Il aurait du disparaître, laisser place à quelqu'un qui ne fanerait pas toutes les fleurs autour de lui.

Il essaya de retourner à Poudlard. Cet endroit lui avait procuré beaucoup de réconfort autrefois. Le château avait constitué une échappatoire, un moyen d'échapper à son père. Les cris avaient été remplacés par le silence, les coups avaient disparus et les larmes et sanglots n'étaient plus qu'un vague souvenir pendant l'année scolaire.
Désormais, chaque pierre du château était marquée du sceau d'un souvenir d'Hermione. Un rire, un touché, un souffle, une parole. Il ne pouvait rester ici. Il en était tout bonnement incapable. Pour le plus grand bonheur de ce qui pouvait encore rester de sa santé mentale, les hallucinations dont il avait fait l'expérience avait disparu au moment même, où il avait quitter la cave. Hermione avait disparu.
La situation était presque pire que si elle avait réellement été morte. Il ne savait pas quoi penser. Tout son être oscillait entre faire son deuil ou espérer. La douleur n'en était que plus forte.

Il était quand même passer récupérer quelques affaires dans son bureau, mais avait rapidement quitter les lieux lorsqu'il avait senti l'air lui manquer. L'angoisse d'être ici devenait trop grande. Les murs semblaient se refermer sur lui et lui murmurer qu'il était coupable. Coupable d'avoir gâcher la vie d'une sorcière plus que prometteuse.