-Inattendu-

~l'angoisse~

Elle y était presque. Son objectif allait être atteint, après tout ce temps à ressasser ses erreurs.
La tour d'astronomie n'était plus qu'à cinq minutes à pied, mais à son allure, Hermione n'en prendrait que deux. Ses chaussures avaient commencé à la faire souffrir à peine avait-elle démarré sa course. Elle avait donc rapidement pris la décision de les retirer en plein couloir et de continuer pieds nus. Son coeur battait si vite qu'elle avait la forte impression qu'il pressait contre ses côtes, à deux doigts de s'arracher de sa poitrine. Ses émotions se battaient, s'entrecroisaient, fusaient partout dans son esprit jusqu'à lui en donner un mal de crâne atroce, mais elle continua; elle le devait, le voulait, en avait besoin. Elle arriva à attraper en plein vol une pensée plus importante qu'une autre,
calme-toi avant d'y aller.
Cela lui semblait impossible et insensé, mais elle décida quand même de ralentir le pas. Plus elle avançait, plus son esprit lui ordonnait de ralentir jusqu'à ce qu'elle soit complètement arrêtée. Là, elle réalisa ce qui était réellement en train de se produire.

Elle ne devait pas s'y rendre, même si son corps luttait de toutes ses forces pour rejoindre celui qui lui avait, un jour, procuré tant de plaisir et de chaleur.
Son esprit et son corps venaient de se lancer dans un combat acharné, ce qui donna lieu à une scène plutôt étrange au beau milieu de ce couloir. Hermione parlait à haute voix, mais n'était pas sûre de s'écouter.

- Je ne dois pas y retourner, je ne peux pas faire ça.

Elle s'obstinait à monologuer en essayant de se persuader pleinement de ses pensées, tandis que son corps, comme attiré par une force étrange, ne voulait pas changer son chemin et continuait à se déplacer subtilement vers son objectif.

- J'ai pris une décision et je dois m'y tenir pour notre bien, à nous deux.

Quelque chose vint lui percer le coeur lorsqu'elle prononça un mot en particulier ; nous, cela faisait maintenant un moment qu'elle ne les avait plus vus comme un nous, se complétant l'un l'autre. Deux je qui mis ensemble forment ce nous si singulier. Elle avait tant aimé ce nous, mais devait désormais s'en détacher.
Sa lettre l'avait certes déconcertée, mais elle devait rester sûre d'elle. Maintenant, il y avait Ron et il l'a rendait heureuse, sans avoir à traverser vents et marées. Elle était fatiguée; fatiguée de devoir se battre pour son bonheur. Ron et ses amis l'aidaient à s'épanouir; peut-être pas pleinement, mais elle finirait par se faire à cette idée.

- Je ne céderai pas. Je vais retourner avec les autres, dit Hermione toujours pour elle-même et pour les murs froids du château.

Cependant, elle n'avait pas prévu que renoncer à lui serait aussi difficile. Ses pieds semblaient ancrés dans le sol et même si elle ordonnait à ses muscles de s'activer rien ne se produisait. Elle en versa une larme; même fuir était compliquée. Sa tristesse, comme souvent depuis le début de sa relation avec lui, se transforma lentement en colère. Un voile vint troubler sa vision des choses et bientôt elle arrêta de souffrir, ne ressentant que de la colère, de la rage à chaque pensée de son histoire d'amour avec Rogue. Ils ne méritaient pas tout ce qu'il leur était arrivé. Ils auraient du pouvoir vivre ensemble, traverser chaque épreuve ensemble et même se battre ensemble pour le bien de tous. Elle était en colère contre elle-même aussi. Si elle avait été aussi forte que lui pour combattre et supporter tous les obstacles, elle n'aurait même pas pensé à le quitter, mais il avait fallu qu'elle soit trop faible pour endurer ; alors que lui l'avait fait, pour lui, pour elle, pour eux.

Hermione attrapa chaque côté de sa tête en un geste plutôt théâtral, fatiguée de cet ascenseur émotionnel duquel elle n'arrivait pas à sortir. Ses pensées prenaient une forme vivante et lui martelaient la tête de négativité et de douleur.
Sans s'en apercevoir, elle reprenait doucement le chemin qui la guiderait tout droit vers ses amis, mais lorsqu'avec des efforts surhumain, elle parvint à rejoindre l'entrée de la grande salle, elle plaça une main sur sa poitrine.
L'air semblait avoir entièrement quitté ses poumons, ce qui l'a fit paniquer de plus en plus. Elle ne pouvait pas respirer, l'air refusait de circuler normalement dans ses poumons. Les martèlements de sa tête continuaient toujours, maintenant en rythme avec sa respiration de plus en plus angoissée et saccadée.

Une main vint se poser sur son épaule et elle se retourna rapidement de peur. Le monde tournait autour d'elle et même la douce voix de Ron essayant de la rassurer ne servait absolument à rien. Elle était sûre que son image à l'instant devait être digne des plus grand accès de pitié, car, pour que Ron prenne si rapidement l'initiative d'adoucir le ton de sa voix, elle devait être dans un piteux état. La main de Ron, encore sur son épaule, commença à peser de plus en plus lourd, de tel façon qu'elle aussi, contribuait à son angoisse. D'un geste rapide, elle se dégagea de lui et lança d'une voix presque inintelligible:

- Je...je dois sortir d'ici...maintenant.

- 'mione, je viens avec toi. Allons prendre un peu l'air, répondit Ron, sans réussir à cacher son inquiétude.

Hermione répliqua si froidement et en arborant un air si pathétique que Ron ne put se résoudre à lui désobéir.

- Non ! J'ai...j'ai...besoin de...d'être un peu seule.

L'air lui manquait de plus en plus et elle sentait que si elle ne sortait pas d'ici, il faudrait peu de temps avant qu'elle ne s'écroule.

Elle se dirigea d'abord vers la grande porte, mais rien ne changeait. Poudlard l'étouffait et elle devait en partir vite. En titubant, elle arriva enfin chez Hagrid où elle espérait trouver un peu d'aide de son ami demi-géant, mais sans grand étonnement, il n'y était pas ; le bal avait cette année, attiré plus de professeur que d'habitude. Tous voulaient fêter le plus possible ; cette année aurait pu ne jamais avoir lieu de cette manière-là, si la tournure des événements de la bataille, avait été différente. Les diplômes avaient, cette année, une autre importance. La première génération de sorcier à avoir été diplômés après la guerre, faisait
actuellement la fête et essayait d'oublier les funestes souvenirs passés. Une grande ambiance de renouveau avait plané durant l'année entière et, désormais, son accomplissement avait lieu.

Hermione aurait pu, elle aussi, profiter de l'euphorie qu'apportait cet accomplissement, mais, à la place, elle était assise devant la porte d'Hagrid, n'arrivant toujours pas à trouver un moyen de faire cesser son angoisse. Elle réalisa rapidement que tout cet endroit l'angoissait, que pour réussir à se calmer, elle devait fuir d'ci.

Sa tête commençait à tourner violemment ; le temps lui manquait de plus en plus, tout comme l'oxygène. Difficilement, elle se déplaça jusqu'à l'orée des limites de Poudlard, où elle pourrait enfin transplaner, ailleurs, tant qu'elle pouvait partir d'ici. En arrivant, elle ressentit déjà une sorte de délivrance, mais ça n'était pas encore assez. Elle se rendit rapidement compte qu'elle ne savait pas où aller et avant d'avoir même le temps de se décider, elle tomba au sol. La fraîcheur de l'herbe lui procura un grand bien-être. Elle pensait s'être endormie, mais le monde autour d'elle, restait encore perceptible. Etrangement, elle se sentit transplaner et le seul premier indice du lieu vers lequel elle avait voyagé, était une pluie torrentielle qui trempait de plus en plus son corps léthargique. Elle ne s'en était pas rendu compte tout de suite, mais son angoisse avait disparu au moment même 0ù elle avait atterri dans cet endroit mystérieux. Avant de vraiment s'endormir, elle eut l'instinct d'entrouvrir les yeux et put apercevoir un décor bien différent de Poudlard et un panneau indiquant une rue : l'impasse du tisseur.

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Hello à tous !

Voilà un nouveau chapitre, certes, plus petit que les autres et un peu en retard...mais j'espère qu'il vous plaira quand même.
Je commence à voir le bout de cette histoire, mais si vous avez des idées que vous aimeriez retrouver pour la fin, je serais ravie de pouvoir m'en inspirer.

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Et surtout bonne lecture !