Chapitre 17

298 43 68
                                    

Moi aussi, je meurs d’envie mais ce n’est pas correct et heureusement qu’il le sait. J’aimerais qu’il reste avec moi cette nuit, qu’il ne me laisse pas seule.

-  Je te promets que je veillerai toujours sur toi.

Sa promesse me rassure et elle a le don de calmer mes angoisses même si je sais qu'il ne pourra rien faire au final.

-  J’espère que tu tiendras ta promesse ! Le taquiné-je. 

Il me regarde et se lève pour aller jusqu’au chambranle de la porte. Il se retourne avec un sourire.

- A cause de toi ma bonne femme de neige va me falloir une douche bien froide ! Tu dois te réjouir de mon état.

-   Tu n’imagines pas comment.

- Mais quelle chipie ! crie-t-il déjà dans le couloir.

Et je rigole me sentant plus légère et mes muscles plus détendus. J’espère pouvoir m’endormir plus sereinement cette fois.
 

Je me réveille avec une odeur de café. Quelle heure est-il ? Je m’étire les bras et je me lève paresseusement, m’habillant au passage avant de me rendre dans la cuisine.

Je me perds dans l’immense appartement ou dois-je dire que ce sont les baies vitrées donnant sur l’océan qui me font perdre la tête ? Je glousse en arrivant sur le lieu et ma bouche s’ouvre en grand voyant la taille de la cuisine.

Mon Dieu, un chef étoilé est passé ou quoi ? Whao !

La cuisine de couleur bleue ciel est toute en longueur. Du côté gauche, des placards en verre faits sur mesure allongent le mur avec les électroménagers gris encastrés. Du côté droit, une grande fenêtre avec la vue sur la mer illumine l’évier, la cuisinière et le plan de travail où se trouvait Thomas d'ailleurs avec un chiffon sur l’épaule.

Thomas est tellement impliqué dans sa tâche de préparer le petit déjeuner qu’il ne s’est pas aperçu de ma présence ce qui me fait sourire. Sur le plan de travail il y a des tartines avec du nutella et de la confiture, deux verres de jus et une théière, des croissants simples et au chocolat. En voyant son attention envers moi, je me sens émue et sans réfléchir je m’empresse à enlacer sa taille de mes bras et poser ma tête sur son dos. 

Il arrête ses gestes et je sens son sourire en même temps qu'il serre mon étreinte.

-  Bonjour ma bonne femme de neige !

J’adore ce surnom ! Je le serre encore plus comme si j’avais peur qu’il s’échappe. Il se retourne et me fixe toujours avec son sourire.

- Salut ! répond-je sans délaisser sa taille.

- Bien dormi ?

- Oui, merci.

- T’as faim ou tu crois que mes bras ont le pouvoir de te rassasier ?

Je rigole et on se détache laissant nos doigts se toucher. On porte tout sur la table de la salle à manger qui se trouve à côté. Pas très grande mais aussi lumineuse que le salon et la cuisine. Je m’assieds et il se positionne à côté de moi.

-  Tu ne veux toujours pas me raconter ce qui se passe, Ayla ?

Je le regarde, attristée, je ne voulais absolument pas gâcher nôtre moment. Face à mon silence, il abandonne.

- J’ai compris. Ma bonne femme de neige veut garder son secret.

Il me caresse la joue et je m’incline face à son geste.

-  Sache que je serais toujours là pour toi.

Merveilleux, charismatique et doux Thomas ! 

Je retiens son regard insistant, ses agates me font perdre la notion du temps et me font transporter dans un monde où plus rien n'existe et je me sens bien. Tranquille, apaisée et aimante.

Il mérite d’être heureux et je ne sais pas si je suis la bonne personne pour ça. C’est bien la première fois que je suis avec un homme qui est attiré par moi et moi par lui et que rien ne se passe hormis les baisers. Et pourtant c'est comme si tout était naturel et normal.

Combien de femmes ont eu la chance de l’avoir et de l’aimer ? Et combien de femmes a-t-il aimé ?

- Aucune n’a eu le mérite de m’avoir vraiment.

Je me réveille quand j’entends sa voix. Je cille plusieurs fois sans comprendre.

- T’as parlé à haute voix !

Il me fait un bisou au bout du nez avec un sourire moqueur et je rougis violemment.

Merde j’ai parlé à haute voix?! Ah bravo Ayla !

Je suis en train de devenir folle.

-  On se mate un film ?

- Heu… oui, répond-je encore un peu sonnée.

-  Pas de roman.

On se retrouve à voir le dessin animé Blanche Neige et les sept nains. Avec du popcorn par terre, moi à moitié allongée sur lui dans le canapé. J’étais bien mais pas pour longtemps. Etant fatiguée de la position, à un moment je me redresse et lui aussi et je cale mon dos contre son torse et mes mains sur ses cuisses. Sans m'en rendre compte, mes pouces font des petites caresses et d’un coup je m’aperçois d’une bosse naissante contre mes fesses.

Oups !

-  Si tu n’arrêtes pas de bouger et de me toucher je ne répondrais pas de moi, murmure-t-il à mon oreille.

Je me fige directement et il ricane m’entourant de ses forts bras. Avoir mon dos calé contre son torse me donne une sensation de sécurité que je voulais garder précieusement. J’aimerais tellement rester ainsi pour toujours.

A la fin du film, on reste toujours enlacé sans un mot comme si notre silence parlait pour nous. Je me retourne et ses agates sont chargées de désir et d’admiration qui me font mordre ma joue. Il me fait retourner complètement m’asseyant sur ses cuisses une jambe de chaque côté et ses mains sur ma taille. Je touche légèrement son cou et il déglutit difficilement. Je monte ensuite vers sa mâchoire qui me pique le bout des doigts avec sa barbe naissante et je dépose un baiser. J’embrasse sa joue, son nez, son front, ses tempes, ses yeux et je m’arrête. Il grogne et son regard et sa bouche entrouverte me supplient de continuer.

- Je tiens à toi, susurre-t-il avant d’écraser ses lèvres sur les miennes.

Sa langue rejoint la mienne dans la seconde suivante, m'enflammant toute entière et je veux plus. Cette phrase me dit tellement de choses mais je ne veux pas approfondir son sens. Je ne suis pas prête. Seules les sensations sont permises. J’ai envie de le sentir contre moi, j’ai envie d’unir mon corps au sien, j’ai envie de me fondre à lui et oublier tout ce qui m’entoure et qui me torture.

Pourtant Thomas stoppe notre échange intense à bout de souffle et je sais qu’il n’ira pas plus loin. Et d’un côté la frustration me gagne en même temps que la fierté de savoir qu’il est un homme intègre rempli mon cœur. Il me donne toujours des sentiments contradictoires. Il écrase encore nos lèvres durement poussant ma nuque avec sa main.

- Je tiens vraiment à toi, n'oublie jamais, m'avoue-t-il en collant encore nos fronts avec la respiration saccadée.

Et je le crois. Je veux croire en lui, en ses paroles, en ses gestes. Son assurance et sa tendresse me conquièrent de lui laisser une chance et mon cœur me supplie aussi pour pouvoir se reconstruire. Je veux m’abandonner pour oublier tout le mal que je ressens. Je veux connaitre Thomas qui me fait rire et qui est rentré dans ma vie sans que je le demande.
 

Vérité cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant