Chapitre 12

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En media You- Indie Ballads


-Thomas ? Désolée de te déranger.

- Ayla qu'est-ce qui se passe ? s'affole-t-il.

- J'ai besoin de toi.

- Où es-tu ?

- Je suis à Russian Hill, à côté d'un restaurant qui s'appelle The Nature, caché dans une impasse.

- Putain ! Ayla fait attention ok ? J'arrive. J'habite dans ce quartier.

Dix minutes plus tard, il est là. Je rentre en trombe dans sa voiture, tremblante, avec les deux sacs dans mes mains. Ses agates me fixent dures et colériques puis il accélère d'un coup. Je me sens coupable de le mettre en danger. Je me sens honteuse même.

On arrive à son immeuble, il me fait avancer d'un pas pressé. L'ascenseur représente toute la luxure des gens riches, en verre transparent, laissant voir les murs éclairés par la lumière
artificielle. On arrive au sixième et dernier étage et la porte s'ouvre directement sur le salon de l'appartement. Mes yeux se régalent de la beauté des baies vitrées qui donnent sur l'Océan Pacifique. Si je ne me sentais pas aussi tendue, j'aurais pu profiter de ce paysage bluffant.

- Je ne vais même pas demander ce que tu faisais, puisque tu ne vas pas me
répondre, n'est-ce pas ? rétorque-t-il froidement, prenant un verre de whisky à la main.

Il me faisait presque peur avec son air rude et furieux. Où est passé mon Thomas rigolo ?

- Désolée !

- Je buterai celui qui s'en prendra à toi. On est compris ?

Je hoche la tête timidement pendant qu'il boit d'un trait son whisky. Malgré mon refus, il s'inquiète encore pour moi. Je me sens tentée de le prendre dans mes bras, de sentir sa chaleur pour me réconforter, mais je ne le fais pas. Il est blessé et ses propos le démontrent alors je reste debout près de l'ascenseur sans oser avancer.

Instinctivement, j'approche les deux sacs à ma poitrine pour avoir la sensation de protection que je procure même si ce ne remplace pas les bras de Thomas.

Il pose son verre au-dessus d'une table rectangulaire en bois foncé qui trône dans un coin et fait signe de le suivre.
Mon regard s'attarde encore dans le salon et sa décoration luxueuse. Un immense canapé de couleur crème est embouti dans le sol, des tapis faites à la main ornent son contour, sur les murs des tableaux de Cap Vert, d'Inde, de Mozambique. Des artistes locaux sans doute.

Rien ne dépasse, pas très extravagants et pas très simples non plus. Pas très colorés et pas très fades. Tout avait sa juste mesure. Je découvre une partie de Thomas pour le bon goût des choses matérielles.

Ensuite, je me sens émerveillée par le couloir en bois avec un tapis marron clair et en promenant mon regard, j'arrive au corps de mon hôte. Ses cheveux en bataille, son pantalon aux carrés rouge et noir qui laisse apparaître son fessier bien défini et son t-shirt blanc qui met en valeur sa peau bronzée. Mon corps s'enflamme en matant son arrière et instantanément
je me mords la lèvre inférieure.

- Si tu n'arrêtes pas de me mater de la sorte, je commencerai à croire que tu me désires.

Hein ? Quoi ? Depuis quand il lit mes pensées sans se retourner ?

J'ouvre la bouche surprise et je la tape avec ma main pour l'empêcher de s'exprimer. Il s'arrête et toujours de dos, il étend son bras vers une porte ouverte à notre droite.

- Tu peux dormir là !

Je vois le lit défait et la déco masculine et je comprends que c'est sa chambre.

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