Ennemie numéro 1 [TERMINÉE]

Prise de risque

Je ne cessais d'observer le comportement de Oli et Livi. J’avais enfin l’impression de retrouver le duo qui m’avait tant manqué. Je ne sais pas vraiment comment ils ont fait pour se réconcilier. Mais je me suis levée un matin et il dormait dans les bras l’un de l’autre. Depuis c’est comme si leur lien s'était rétabli. Le retour des petites œillades et des sourires dont le sens m’échappe. À une époque, j'avais l’impression d’être mise à part dans notre trio. Mais aujourd’hui je savais que ça n’avait rien à voir. C’est seulement que pour eux l'amitié n’avait pas la même forme. Ce n’était plus de l’amitié d’ailleurs. On arriva au fameux point de rendez-vous. On s’installa tous les trois sur le banc.

-Et maintenant ? Chuchotais-je.
-Je ne sais pas.
-On devrait peut-être rentrer.
-Et s’il y avait un comité d’accueil à l'intérieur ? Après tout, ils savent qu’on doit venir ici.

Liv haussa les épaules. On attendit bien une bonne heure. Alors qu’on entamait la deuxième heure, un homme se posta devant nous. Je releva le regard et me figea. Marcos.

-Bonjour, excusez-moi de vous déranger mais… Nous sommes à la recherche de trois personnes.

Il sortit des photos. Des photos de nous.

-Pas vu. Fit Oli avec nonchalance.
-Vous êtes sûr de ça ?
-Certains. Nous ne sommes pas d’ici en plus.
-Et d'où venez-vous ?
-D’Irlande. Fit Liv.
-Quel beau pays.
-À qui le dites-vous. Fis-je en souriant.

Il s’installa entre Liv et moi et passa ses bras derrière nos têtes.

-Peut-être qu’un guide touristique pourrait vous être utile…
-Ca ira merci… Fit Liv, mal à l’aise.
-Désolé, mais on doit partir. Fit Oli.

Il se leva et on voulut faire pareil, mais il nous retint au fond du banc.

-Pourquoi partir si vite. Faisons plus ample connaissance.

Liv lui jeta un regard froid et je me rendis soudainement compte que le polynectar cessait de faire effet. Ses yeux avaient repris leur couleur acier.

Alors que Marcos me tournait le dos, je montra du doigt mes yeux à Liv pour lui indiquer que le polynectar avait atteint sa limite.

-On vous a déjà dit que vous aviez de très beaux yeux. Fit l’homme d’une voix douce.
-Ils sont pourtant très communs.

Je me leva mais, lorsque Liv tenta de me suivre, Marcos la maintint fermement contre le dossier du banc.

-Je suis pourtant sûr du contraire… Liv.

Je vis le regard de la blonde s’assombrir.

-Ne bougez pas vous deux. Fit Marcos. J’ai des hommes à chaque coin de rue. T’aurais pas dû venir ici ma jolie…
-Et toi non plus.

Elle le projeta sans ménagement et on courut se mettre à l’abri dans la boutique alors que les sorts commençaient à pleuvoir. On réussi à les faire reculer jusqu’à un certain point.

-Arrêtez de faire joujou ! Fit Marcos avec haine. Si vous vous rendez peut-être qu’on vous gardera encore un peu en vie…

Liv tenta une sortie en leur envoyant un sort, mais elle fut violemment projetée contre un mur. J’entendis Oliver sortir, furieux, je tenta de le rattraper, mais c’était trop tard. Un sort me frappa de plein fouet, je tomba au sol et ce fut le trou noir. Je me réveilla difficilement. Je n’étais donc pas morte ? Je chercha du regard Oli et Livi, mais impossible de voir quoi que ce soit à travers l’épaisse fumée qui emplissait la pièce. Si j’étais vivante, cela signifiait que Liv l’était elle aussi. J’essaya de les appeler, mais une quinte de toux me prit violemment. La fumée était basse, la chaleur étouffante. Je vis les flammes qui léchaient le sol tout près de moi. J’eus l’impression de voir une lumière en direction de la porte. Peut-être la fameuse lumière dont tout le monde parle sans savoir. Je sentis qu’on m’attrapait. Je voulus protester, mais au lieu de ça, je me sentis repartir à nouveau.