"Il est temps que tu te vois."
Mon amour...
Toi qui me comprenais, toi qui savais tout.
Tu savais que j'avais besoin d'entendre ces mots, les tiens.
Toi qui voulais à tout prix me protéger, me guérir de ce monde démentiel.
À l'époque l'effervescence parisienne grouillait dans les moindres recoins de la ville.
« La Belle Époque » qu'ils disaient.
Cette dernière fut marquée par les grandes avancées techniques, l'essor de l'industrialisation et surtout, surtout la montée de la bourgeoise.
Toi tu détestais tout ça mon amour.
Et moi je détestais le monde.
Né sur les pavés de Paris, j'étais un vagabond, errant çà et là dans tout Paris. Je vivais de petits boulots et de maraudes. C'est comme ça que j'ai fait la rencontre de ma bande, de vagabond je suis passé à délinquant plus précisément «Apache».
L'Apache la plupart du temps, était un jeune voyou sans famille, trainant dans « la Zone » désignant les quartiers défavorisés de Paris, le nôtre étant Belleville. Ce hors-la-loi de l'époque évoluait auprès d'une bande permettant sa survie.
Celui-là était hostile à trois choses : la bourgeoisie, la police et le travail.
Que détestais-je le plus au monde ?
La bourgeoisie, la police et le travail.
L'Apache fuyait trois choses : l'école, l'autorité et la société.
Et la police.
Ce qui fait quatre.
Que fuyais-je depuis bambin ?
L'école, l'autorité, la société et la police.
Nous menions tous une vie de vagabond, certains ne l'avait pas choisie, c'est le cas de notre mentor Yoongi, mais la plupart savaient pourquoi ils étaient là, nous ne nous trouvions pas représentés dans les attentes que la société avait pour nous, de ce fait, nous refusions de nous plier à son diktat.
Puis il y avait moi, pour qui c'était quelque peu différent.
Moi et ma bande n'avions rien de commun à nos semblables.
D'abord nous étions tous étrangers, ce qui, dans un Paris du XIXe n'était pas tout à fait commun. Ensuite, malgré un rejet prononcé pour la bourgeoisie, nous ne commettions pas d'assassinat contrairement aux autres gangs qui ne se refusaient guère ce plaisir. C'était une règle qu'avait instauré Yoongi. Une partie de la bande ne la comprenait pas, trouvant que ça nous donnait une raison plus d'être marginalisé par les autres -comme si être étranger ne suffisait pas- certain la soutenait n'ayant pas la mort dans la peau. Pour autant, nous n'en étions pas moins craints.
Après tout, nous étions tous des hors-la-loi, nous commettions des crimes, plus ou moins graves pour survivre, un peu, et tuer le temps, beaucoup.
Le plus important restait le combat clandestin. Nous avions tous un penchant pour la violence, ce qui finalement, était plus un atout vital qu'un simple passe-temps, puisqu'entre les policiers qu'on nommait aussi « roussins » et les autres gangs, la survie dépendait de nos aptitudes au combat.
Venait ensuite les braquages, le vol.
Il n'était pas rare non plus qu'on taquine quelques passants dans la rue.
VOUS LISEZ
Vendôme ♘|ₜₖ
FanfictionParis, printemps 1889. Il y avait toi, moi, mais pas encore de nous à l'époque.