La table

536 61 20
                                    

Bonsoir chères lectrices, bonsoir chers lecteurs, 

On se retrouve pour un nouveau chapitre de Vendôme. C'est le plus long pour l'instant et j'en suis assez contente je crois ? Il m'a emmené vers l'imprévu et j'ai apprécié l'expérience, j'espère  qu'il en sera de même pour vous !

Je n'ai pas grand chose à dire de plus à part que j'ai sûrement louper quelques coquilles, je m'en excuse.

Je vous confie mes mots. 

Note de vocabulaire :

Nippe : vieux vêtement usagé.

***

La symphonie des huit lettres composant son prénom s'échappant sournoisement des lèvres d'un inconnu –moi- avait troublé mon autre.

J'aurais pu séparer les fils rouges liés entre nos deux poignées. J'aurais pu faire fuir cette divine créature pour qu'elle ne s'approche pas de moi davantage.

Pour qu'elle ne s'approche plus de moi, précisément.

« Vous connaissez mon nom ? »

Un souffle brusque lorsqu'il s'avança, le mien.

Il ne m'aidait pas, décidemment.

« Évidemment.

J'aurais pu faire comme à l'accoutumée et l'éloigner de moi, de ma violence, de mon monde et de tant choses qui faisait de moi ce que j'étais et de lui ce qu'il était.

- Pourquoi pas vous ? » souriais-je mesquinement.

J'aurais pu oui, mais tant de mois étaient passés depuis nos premiers regards sur la Place Vendôme. Et le revoir ici, dans le froid et l'obscurité de cette deuxième semaine de novembre fût si inattendu, inespéré que peu m'importais les conséquences.

J'avais la sensation que les aiguilles sur le cadran de notre destinée s'accordaient somptueusement avec le schéma narratif de nos vies.

Les liens carmin autour de nos deux poignets étaient-ils si robustes ?

C'était un peu effrayant je l'avoue mais l'envie omnisciente d'embrasser cette destinée avec lui était plus forte.

Paradoxe.

Sa réponse à ma pique intentionnelle ne fut pas verbale mais physique puisque l'inclinaison de sa tête et le froncement de sourcils droits m'indiquèrent un certain agacement.

Alors, tu n'aimais pas l'insolence ?

Armé de mon sourire sournois je reculai d'un pas, volontairement.

Armé de son froncement de sourcil il avança d'un pas, volontairement.

Tu n'aimais pas non plus perdre le contrôle sur la situation initiale.

Contrôle que tu m'avais arraché lorsque tu es intervenu pour sauver ce bourgeois de mes mains.

Un bras contre la rambarde du Pont, le sien.

Un sourire en coin, le sien aussi.

C'est cette fois amusé que j'autorisai mon esprit à mouvoir mon corps.

Puis aussi singulièrement que délibérément, je fis un pas vers lui.

Il se redressa vers moi, curieux.

Mon corps ne s'arrêta pas là puisque ma jambe gauche se logea sournoisement entre les siennes. Mes doigts cherchaient refuge qu'ils trouvèrent à l'intérieure de ses coudes qu'il plia légèrement à ma demande silencieuse.

Vendôme  ♘|ₜₖOù les histoires vivent. Découvrez maintenant