Le parquet

440 47 9
                                    

Bonsoir chers lecteurs !

Je suis particulièrement ravie de vous retrouver pour ce nouveau chapitre de Vendôme.

Je ne serai dire s'il s'y passe beaucoup ou très peu de choses... Vous allez vite comprendre ;)

Comme d'habitude, je vous invite à écouter la musique en lien, cela fait partie intégrante de l'histoire. Celle-ci m'est précieuse.

Je n'en dis pas plus et je vous laisse avec mes mots.

Bonne lecture à vous !

***

« Tu n'as pas été sans remarquer, n'est-ce pas, que quand nous regardons l'œil qui est en face de nous, notre visage se réfléchit dans ce que nous appelons la pupille, comme dans un miroir ; celui qui regarde y voit son image. »

- Platon

L'autre est le miroir de nous-même.

Une parole, une comparaison, une métaphore ou une parabole. Un journal, une caricature, une œuvre d'art. Des yeux. Le miroir n'est pas qu'un objet, qu'une surface réfléchissante.

On nous compte que l'individu peu avancé n'y verra que l'image de ce qu'il pense être. L'être plus avancé y cherchera la vérité (faut-il qu'il la trouve...). L'être éveillé, lui, y verra peut-être le reflet du divin.

« Ce sont plutôt les évocations qui s'y cachent, qui me révulsent. »

Confus, il fronça les sourcils.

« Parce qu'ils se brisent ? » répondit-il

- Pour la superstition, un peu mais pas seulement, pour l'apparence aussi. Le miroir empêche de voir plus loin que la surface. Pour l'oubli, il absorbe une image sans s'en souvenir, à la différence d'une photographie. Pour le miroir de l'âme, celui des rêves. Il est le plus juste. Il est l'inconscient. Il n'a pas d'opinion mais il réfléchit. Enfin pour la honte et la vanité. »

Distrait par le restant de café noir dans la porcelaine, mes mots sonnaient tout bas pour lui.

« Vous semblez oublier qu'il n'est pas qu'évocation mais représentation aussi. Le renversement d'abord, l'image qu'il reflète est inversée. Elle montre un point de vue différent, un retournement de la pensée, un sens nouveau. Le caché aussi, il est le monde perdu, le paradis que nous ne pouvons percevoir. Un point de passage, une porte mystérieuse, une invitation à s'arrêter un instant et à s'y plonger, comme ce fut le cas pour la belle Alice. Il nous confronte à l'intimité de psychisme. C'est l'opportunité de visiter son inconscient, de rencontrer son soi véritable, celui dont parle Freud. Il invite à découvrir le sens caché des choses. Il reflète notre avancement spirituel, l'état de notre conscience. »

Un ricanement de moi à moi-même. Fin, léger, lourd de signification.

Il avait tenté de me faire passer un message. L'intensité de ses pupilles à ses mots, mon reflet brut dans ses iris. Sa proximité. Tout me le criait.

« Bien qu'appréciable votre rhétorique ne change point ma pensée sur le superficiel. »

Un ton ferme, un peu sec peut-être, accompagné d'un faux sourire.

Cela ne lui plut pas.

Évidemment.

Alors il riposta, en tirant l'une de mes manches près de lui, pour attirer mon attention sur ses fines mains, sur son corps. Il y avait ses douces caresses sur le tissu rugueux de mon vêtement. Il y avait ses doigts se mouvant tout contre, puis ricochant sur mon bras qu'il semblait tant apprécier. Il y avait ses yeux, puis les miens et le reflet de l'un, dans les iris de l'autre.

Vendôme  ♘|ₜₖOù les histoires vivent. Découvrez maintenant