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« Bienvenue Monsieur Taehyung. »
Ma voix sonna douce dans l'obscur limbe des enfers. Mes iris languissantes, brûlantes s'attardèrent contre des mèches plus claires que les miennes, des épaules carrées et vinrent achever leur admiration contre un dos droit, fière, le sien.
C'était un -presque- inconnu, pourtant mon corps, mes yeux, ressentaient le manque du sien au plus profond de sa chaire, de ses os.
Ce corps appartenant à celui d'un démon pour lequel je me ferai volontier pécheur. Ce n'était point une envie, ni un aveu, seulement une promesse sacrée.
J'étais damné et je le resterai rien que pour lui si tel était son souhait, si telle était ma destinée, la sienne.
La nôtre.
Distrait -légèrement- je m'attardai un peu plus sur le sillage fumant embaumant le démoniaque. Une odeur dégoutante, celui de la cigarette se dégageait de lui. Je détestai ça.
Je l'adorai pour m'avoir cherché. Je le détestai pour m'avoir trouvé une fois de plus.
Le démon m'avait rattrapé une fois de plus entre le chaos, l'obscurité et sa lumière enchanteresse. Je détestai ça.
Je le détestai de réapparaitre à chaque fois qu'une émotion néfaste faisait surface pour prendre le contrôle.
« Il n'y a point de hasard ».
- Zadig ou la destinée
« Bonsoir Roméo. »
Le rauque de sa voix emplie mon espace, mon monde, l'univers entier avec, une fois encore.
La douceur de son timbre contrasta avec les quelques pas secs claquant contre le parquet de bois. Était-ceux de Cerbère ? Était-ceux d'un noiraud ?
« Vous n'avez rien à faire ici.
- Park. »
Je me fis méfiant à son égard, à l'égard de tous.
L'apache était hostile à trois choses : la bourgeoisie, la police et le travail.
Park était le plus apache d'entre nous.
Celui-là haïssait la bourgeoisie, la police, le travail.
Mais surtout, surtout les inconnus qui prenaient leurs aises dans ses quartiers, dans ce café, sans approbation. Et malgré la bêtise d'esprit de plus petit, la richesse des tissus que portait le châtain dans un milieu comme le nôtre ne le trompa pas.
La préciosité de son aura non plus.
Tous l'avaient vu, tous le savaient, lui seul ne fit pas mine de rien.
Cette attitude je l'avais appréhendé, crainte. Cette attitude que j'étais moi-même censé montrer mais mon esprit s'était laissé séduire sans montrer aucun signe de résistance, de lutte à l'égard de l'enchanteur.
Le corps lui, se retourna contre mon frère. Insensible, insensé. Il vint stopper la progression pressée de celui du noiraud.
Tu ne le toucheras pas Park.
Les traits colériques, confus du concerné révélaient ses attentions auprès de mon démon. Sa voix aussi.
« Tu m'expliques, tu nous expliques. »
Je vis quelques mèches blondes s'agiter contre le sofa, des châtains aussi.
« Jimin. »
Un avertissement sec, celui de mon protecteur.
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Vendôme ♘|ₜₖ
FanfictionParis, printemps 1889. Il y avait toi, moi, mais pas encore de nous à l'époque.