Tu m'aimeras un jour

11/ Menaces

-Dégage j'ai dis !
Je repousse sa main et en profite pour le pousser le plus loin possible de moi. Il râle mais se laisse faire.
-Maintenant casse toi.
-Pourquoi je devrais t'écouter ?
Je ne répond pas. À quoi bon, cet abruti est bien trop borné.
-Ta gueule.
-Je ne te comprend vraiment pas.
-Abrutis.
-Je pensais que tu m'aimais plus que ça.
Oui, mais ça il ne doit jamais le savoir. Mon avenir en serait bien trop impacté.
-Sors.
- Pardon ?!
-J'ai dis sors.
-Ne me donne pas d'o-
-Dégage j'ai dis !
Il a hurlé. Il m'a crié dessus, c'est la première fois qu'il fait ça. Je sors sans plus attendre. J'ai merdé, mais en même temps qu'est ce que je pouvais faire de plus ? Y'a pas de recette pour devenir le numéro un, avancer même si on en a pas envi. Devenir celui qu'on voit, qu'on entend. Pas celui dont on parle parce qu'il n'est rien d'autre qu'une petite tapette. Comment pourrai-je même prétendre vouloir devenir le symbole de la paix alors que je suis incapable de remettre de l'ordre dans ma propre vie, incapable de refouler ses sentiments, de garder le contrôle. C'est juste impossible.
-Connard !
Qu'est-ce qu'il attend de moi à la fin ?! Qu'est-ce qu'il voulait que je fasse, que je dise ?!
-Putin !
Mon visage me brûle, comme si un brasier s'était allumer dans mes yeux. Je ne peux pas faire ça, empêcher mon corps et mon cœur de libérer sa douleur. Être le premier en tout à toujours été une évidence mais je ne me suis jamais demandé comment irait ceux que je laisserais derrière, à quel prix je pourrais accéder au ciel. Où est-ce que je me suis trompé ?