Dixième Chapitre.

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Changement de point vue.

Je regarde l'horloge sur le clocher de l'église.

9h30.

Je vais arriver un peu à l'avance au café.

Je soupire déjà en imaginant les tonnes de question qu'Hange va me poser quand je vais rentrer. 

Malgré ce que je fais paraitre, je suis un peu perturbé par les évènements d'hier. Non pas que passer ces moments avec Erwin me déplaise, loin de là, mais ce n'est pas comme d'habitude. Ce n'est pas comme les "coups d'un soir" que j'ai pu avoir avec certains hommes qui étaient rentrés dans le café par hasard et que j'avais trouvé intéressant la nuit tombée.

Cette fois-ci, je suis réellement attiré par la beauté et la gentillesse du grand blond.

Même si je fais croire qu'il m'énerve à éviter mes provocations, je ne suis vraiment pas indifférent à ses incitations. Pour une fois qu'un homme a le culot de me faire languir, je peux affirmer que c'est loin de me déplaire. 

La simple pensée de nos baisers et caresses de la veille me suffisent à esquisser un léger rictus et à me procurer des pétillements dans le ventre.    

Je perçois encore la chaleur de son corps quand il s'est blotti contre moi dans le canapé et je peux encore ressentir le poids de son bras enveloppant mes épaules. 

Ces douces et agréables pensées me font oublier le long du trajet et c'est le retentissement de la clochette lorsque j'ouvre la porte du café qui me fait sortir de mon esprit étourdi. 

Je suis soulagé de remarquer qu'il n'y a pas encore énormément de monde dans l'endroit et que je ne suis pas obligé de commencé mon travail en avance pour aider Hange. 

En parlant d'elle, je la salue d'un geste très léger de tête et je rentre directement dans la salle secondaire pendant qu'elle prépare un café, avant qu'elle ne me pose de questions. 

Je dépose mes affaires et sors mon téléphone pour vérifier que mon précédent client m'a bien envoyé le montant de sa commande. 

En effet, un virement a bien été fait. 

Je remarque avec étonnement que je suis bientôt arrivé à mon objectif d'économie et que, bientôt, je pourrais me lancer dans mon grand projet. D'ailleurs, plus tard, je commencerais déjà à effectuer les plans du salon de thé que je souhaite ouvrir. 

Ma satisfaction est de courte durée quand j'entends la porte grincer pour laisser apparaitre la silhouette élancée de ma collègue.

-"Salut! Alors, comment ça s'est passé?" me demande-t-elle directement.

-"Bien." dis-je en vaguant sur un site de vente immobilière.

-"Mais encore?" insiste-t-elle.

Je relève la tête en sa direction.

-"Il devait simplement me dessiner, tu sais." dis-je.

Elle se rapproche de moi et me donne une tape brusquement dans le dos. 

-"Je sais que tu mens, Livai! Mais bon, tu n'es pas décidé à m'expliquer, alors, je me contenterais d'observer la prochaine fois qu'il viendra au café." dit-elle en rigolant.

Je ne réponds rien à sa remarque absurde. 

De toute façon, je doute qu'Erwin pointe le bout de son nez ici avant un certains temps, au vu du tableau qu'il doit rendre pour la fin de semaine. Il n'a surement pas le temps de passer ici, sinon il risque d'être en retard pour le concours. 

Œuvre sentimentale. [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant