Neuvième Chapitre.

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Changement de point de vue.

Je regarde Livai de haut en bas d'un œil furtif lorsqu'il me dit ces mots à mon oreille. Un léger frisson traverse le long de mon dos au son de sa voix. 

Il recule sa tête pour être face à moi, toujours assis sur mes jambes. 

Lorsque je plonge mon regard dans le siens, je vois de surprenantes flammes brûlantes aux fonds de ces pupilles et je me surprends à esquisser un petit rictus face à ça. 

Pourtant, je n'ai pas envie de rentrer dans son jeu pour l'instant et je me contente de passer mon bras au dessus de lui et de continuer mes traits de pinceau sur ma toile.

Je sens le souffle du noiraud lorsqu'il prend la parole du fait qu'il ne soit qu'à quelques centimètres de moi. 

-"Tu te fous de moi? Tu continues à dessiner?" me dit-il en fronçant les sourcils. 

-"Je profite de ta proximité pour détailler ton visage sur ma peinture." dis-je d'un ton parfaitement neutre. 

Je vois la tête de Livai se dévier sur le côté pour me cacher la vue sur mon portait afin de m'empêcher de continuer.

Mes yeux se tourne vers son visage en je remarque qu'il est en train de me fusiller du regard. La seule chose dont j'ai peur à ce moment précis, c'est qu'il se retourne et envoie valser ma toile en l'air. 

Livai regarde derrière lui. Mais alors que j'ai déjà perdu tout espoir d'avoir mon tableau en un seul morceau, le noiraud m'enlève brusquement le pinceau que je tiens dans ma main. D'un geste, que je ne saurais pas d'écrire comme délicat ou brutal, il pointe le bout du pinceau dans mes côtes.

-"Une pause, pour tout le monde." dit-il. 

Je grimace sous la pointe du pinceau mais je parviens à me reconcentrer et à lever un sourcil.

-"Qui aurais cru que le petit serveur du café serait aussi insolent? Si j'avais su, je ne t'aurais pas proposer de venir." dis-je en soupirant.

-"Tch. Arrêtes de faire genre que ça ne te plait pas." dit-il en râlant. 

Je pose une de mes grandes mains sur sa cuisse.

-"Ce serait mentir de dire que ça me déplait." dis-je.

Je le vois inspirer pour reprendre la parole mais je donne une tape sur sa jambe.

-"Mais j'ai une peinture à finir! Va reprendre ta place, la pause est finie. " fais-je.

Je soulève une de mes jambes pour le faire basculer légèrement sur le côté et me lève pour aller me servir un verre d'eau. Je me retourne un instant et je remarque que le noiraud est debout en me lançant un regard assassin. 

-"Tu veux quelque chose à boire?" je lui demande en souriant.

Il ne me répond pas et ce contente de se rasseoir calmement dans le canapé. 

Je me demande si il tire réellement la tête ou si c'est parce qu'il est trop blessé dans son égo. J'opte pour la deuxième solution, au vu de sa tête étrangement nonchalante.

Je bois d'une traite mon verre d'eau et reprend place sur ma chaise, derrière mon chevalet. 

Étonnamment, Livai est déjà positionné dans la bonne positon, je n'ai même pas besoin de le rediriger. 

Si je me dépêche, je peux avoir finit le minimum nécessaire dans trente-minutes. Si le noiraud reste aussi calme que ça, je devrais pouvoir me concentrer assez. 

Œuvre sentimentale. [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant